France„Après le déconfinement les choses ne redeviendront pas comme avant“

France / „Après le déconfinement les choses ne redeviendront pas comme avant“
Le premier ministre français Edouard Philippe veut „sauvegarder aujourd'hui pour relancer demain“  Photo: AFP/Thibault Camus

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Edouard Philippe a fait longuement le point, hier après-midi à la télévision, sur la situation sanitaire en France, et ses conséquences économiques. Non sans laisser à son ministre de la Santé, Olivier Véran, le soin d’en détailler certains aspects plus techniques, s’agissant en particulier du cas particulier des Ehpad, où la mortalité due au Covid-19 s’est avérée particulièrement élevée.

Le premier ministre, soulignant que „la crise sanitaire n’est pas du tout terminée même si des points ont été marqués et si la situation s’améliore lentement mais sûrement“, s’est attaché à développer principalement deux axes: l’un médial et l’autre économique. Car, a-t-il dit, sur ces deux fronts, „il va nous falloir réorganiser notre vie: à partir du 11 mai, date du début du déconfinement, les choses ne redeviendront pas comme avant, et sans doute pour longtemps, et nous allons devoir apprendre à vivre avec le virus“. Un confinement dont il a souligné les effets positifs sur la courbe des admissions à l’hôpital, et tout particulièrement en réanimation. Le directeur général de la santé publique, le professeur Salomon, venait d’ailleurs de rappeler que ce chiffre des admissions en „réa“, comme disent les médecins, était hier en diminution pour le dixième jour consécutif avec 5.744 cas … et tout de même encore 395 morts supplémentaires.

„Il faut absolument poursuivre nos efforts, et permettre à nos soignants de reconstituer leurs forces“, a ajouté M. Philippe. Il a aussi tenu à rendre hommage aux pays voisins de la France – dont le Luxembourg – et à certaines régions de l’Hexagone qui ont permis, au total, 644 transferts de grands malades venus d’hôpitaux surchargés. Vivre avec le virus, a rappelé le chef du gouvernement, supposera, pour ne pas aggraver la situation, de maintenir rigoureusement les „gestes-barrières“, de développer les tests de différents niveaux, et d’isoler, éventuellement dans des hôtels aménagés spécialement, ceux qui auront été identifiés comme des porteurs du virus, y compris lorsqu’ils ne présentent pas de symptômes. Mais au-delà, et d’une manière générale, „le déconfinement devra, à compter du 11 mai, obéir à certains principes destinés à préserver la santé des Français et assurer la continuité de la vie de la nation“, notamment „en maîtrisant la circulation du virus et en veillant au rétablissement de la capacité d’accueil des hôpitaux.“

Une enveloppe de 300 milliards

Toujours au chapitre du déconfinement, M. Philippe a indiqué que „les écoles n’ouvriront pas partout à la même date du 11 mai, et parmi celles qui ouvriront, toutes ne fonctionneront pas dans les mêmes conditions“. A l’évidence, le ministère de l’Éducation nationale travaille encore sur le schéma qui sera finalement adopté, en tenant compte, notamment, de la situation sanitaire département par département. C’est d’ailleurs à la fin de ce mois que le premier ministre présentera en détail l’ensemble du projet de dispositif pour le déconfinement.

Il est clair en tout cas que, contrairement à ce qu’avait laissé entendre Emmanuel Macron, ce qui avait suscité un vif émoi chez les intéressés, les Français de plus de 70 ans ne seront pas contraints à rester confinés quand les autres ne le seront plus. Sur le plan économique, Edouard Philippe a rappelé quelle a été „la réponse du gouvernement“, destinée à „sauvegarder aujourd’hui pour relancer demain“. Sur le front du chômage forcé, qui concerne environ la moitié des salariés du secteur privé, soit environ neuf millions, il a rappelé que l’État avait décidé de prendre en charge leur salaire à hauteur de 84%, soit un budget de 24 milliards d’euros. Quant aux entreprises, l’État s’est porté garant des prêts qu’ils sollicitent auprès des banques, avec une enveloppe de 300 milliards. Enfin, un fonds de solidarité de sept milliards devrait permettre de traiter une partie au moins million de demandes déjà reçues.