Pianiste torturée, voix fragile, la jeune Soap and Skin sort son 1er album

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Derrière son piano, la jeune Autrichienne Soap and Skin explore sur son premier album \"Lovetune for vacuum\" (sortie le 14 avril) un univers sombre d'où sa voix fragile émerge, chargée d'émotion, sur des mélodies aussi sobres que belles.

 Dès les premiers accords, la nouvelle révélation autrichienne, alias Anja Plaschg, crée une atmosphère grave et mélancolique, rehaussée de quelques touches électroniques ou de cordes. De ses lèvres pulpeuses s’échappent en anglais douces langueurs, cris ou plaintes éthérées. Soap and Skin, née en 1990, égraine tout en lenteur ses douleurs d’enfant, ses peurs. L’ambiance est morbide et torturée: on rencontre „Thanatos“ avant d’écouter la „Marche funèbre“ et de sombrer dans un trou noir sur „The Sun“. Mais, la musique sert de rédemption. „Les interrogations sur le bonheur et le malheur, sur savoir si ça fait mal et avec quelle intensité, semblent se dissoudre dans les activités créatrices“, analyse la jeune artiste qui distingue son personnage de scène de sa propre identité. „Anja Plaschg peut réfléchir sur ce qu’est Soap and Skin“, répond, énigmatique, l’artiste solitaire. Déjà comparée à l’Allemande Nico, l’égérie du Velvet Underground, dont elle a repris un titre sur son premier maxi, ou encore à l’Américaine PJ Harvey, Soap and skin a accumulé sa tristesse au grand air dans le verdoyant petit village de Gnas, en Styrie (sud), où ses parents élèvent des cochons. Adolescente volontiers provocante avec un look punk, la jeune fille se plonge brutalement dans la pratique du piano, dont elle avait commencé l’étude à 7 ans, et du violon. Elle s’exerce parfois jusqu’à douze heures par jour. Puis apprivoise la musique, assistée par ordinateur. Talent précoce, elle envoie ses premières démos à l’âge de 15 ans. Sa balade contemplative „Mr. Gaunt PT1000“ est repérée par le label berlinois Shitkatapult. Le bouche à oreille par le biais du site communautaire Myspace fait le reste.
La principale radio de musiques indépendantes autrichienne FM4 la diffuse et un journaliste de la station devient pour elle une sorte de mentor. Ephémère étudiante en art à Vienne, la jeune femme volontiers perfectionniste, a depuis peaufiné son disque, enregistrant dans la maison familiale.
Et ce premier opus, signé chez PIAS/Couch records, contient de vraies perles: le somptueux „Spiracle“, où Soap and skin distille des appels à l’aide et avoue être encore „une enfant“, et „The Sun“ avec ses graves arpèges, où elle fait face à ses démons. Seule en scène avec un piano à queue sur lequel repose un ordinateur portable, la jeune femme aux longs cheveux châtains apparaît réservée. Lors du premier concert de sa tournée à Vienne, elle s’est contentée d’un seul mot pour le public, un „merci“ puis a tourné les talons. „Si j’avais quelque chose à dire, je serais écrivain“, justifie-t-elle ses silences. Elle assume aussi une certaine fragilité et souhaite ne pas donner plus de trois concerts à la suite: „Je me donne à fonds je veux conserver la beauté de ces moments“.
Dans le cadre de sa tournée européenne, qui l’emmènera aussi en Italie, en Grande-Bretagne et en Allemagne, Soap and Skin se produira à Paris (6 mai), Bruxelles (16 mai), Luxembourg (23 mai), Clermont-Ferrand (30 mai) et Rennes (10 juillet).