Marseille: quatre ans pour briller comme capitale européenne de la culture

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Marseille la Méditerranéenne, Marseille la cosmopolite a fêté mercredi sa désignation comme capitale européenne de la culture 2013 qui devrait apporter un formidable élan à sa vie culturelle mais nécessitera quatre ans de travail intense pour réussir un pari \"risqué\".

„Marseille Provence capitale européenne de la culture, c’est l’Europe qui a enfin compris l’importance de la Méditerranée“, s’est réjoui le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli, lors d’une conférence de presse des élus, responsables économiques et culturels qui ont porté la candidature de la deuxième ville de France. Marseille a centré son projet sur le dialogue entre l’Europe et les rives africaines et moyen-orientales de la Méditerranée. „On est heureux d’avoir gagné face à de gros poids lourds“ comme Lyon, Bordeaux et Toulouse, s’est félicité le président de la candidature marseillaise, Jacques Pfister. Au-delà de la joie d’avoir été désigné pour une manifestation qui avait permis à Lille en 2004 de bénéficier d’un formidable boom touristique –huit millions de visiteurs, +50% de touristes étrangers–, les organisateurs ont insisté sur l’énorme défi à relever. „Il y a une formule qui dit: +on a gagné, les emmerdes commencent+“, s’est amusé le directeur de Marseille Provence 2013, Bernard Latarjet. Le budget de Marseille Provence 2013 est de 98 millions d’euros, dont 15 M EUR fournis par les entreprises et le reste par l’Etat, l’UE et les collectivités. La réalisation des équipements –Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Fonds régional d’art contemporain, Centre régional de la Méditerranée, pôle image dans les ateliers SNCF à Arles…–est estimé à 500 millions d’euros. „Le projet est très ambitieux et donc très difficile et risqué artistiquement et philosophiquement(…). Ce n’est pas seulement une collection de fêtes et de spectacles mais la volonté d’affronter par la culture des questions graves“, a-t-il souligné. Exemple: les rapports hommes-femmes autour de la Méditerranée. Une grande exposition intitulée „Sexes, genres et minorités“, montrera les réflexions d’artistes et de philosophes sur le sujet dont six films en commande spéciale. Des expositions évoqueront aussi le partage des lieux saints ou de l’eau en Méditerranée et les migrations. „Aujourd’hui, avec les migrations, toutes les villes d’Europe deviennent méditerranéennes“, a rappelé M. Latarjet. Marseille et les 130 communes impliquées, de Hyères (Var) à Arles, auront à peine quatre ans pour créer deux nouveaux festivals d’ambition européenne: „InterMed“, vitrine de la création contemporaine méditerranéenne et „Via Marseille“, autour des nouvelles formes de création dans l’espace urbain. L’équipe de Marseille Provence 2013 sera rapidement élargie à une soixantaine de personnes et les commandes aux artistes vont s’accélérer. L’organisation peut s’appuyer sur des festivals existants –art lyrique à Aix-en-Provence ou Rencontres internationales de la photo d’Arles notamment. Ces dernières initieront une mission photographique de quatre ans sur la Méditerranée dont le résultat sera exposé en 2013. Si les retombées économiques sont difficiles à chiffrer, la Chambre de commerce et d’industrie espère qu’un euro investi en rapportera six comme à Lille. Pour M. Latarjet, „il faut espérer que comme à Lille, ce projet fasse gagner 10 ans de développement à Marseille et sa région“.