Samstag6. Dezember 2025

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Une polémique sur les vaccins contre la grippe H1N1 donne la fièvre à Berlin

Une polémique sur les vaccins contre la grippe H1N1 donne la fièvre à Berlin

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L'existence de vaccins différents contre la grippe porcine suscite en Allemagne la crainte d'une médecine à deux vitesses au point que la chancelière Angela Merkel a du faire savoir qu'elle se ferait vacciner comme le commun des mortels.

Le virus de la grippe A (H1N1) a déjà touché près de 23.000 personnes en Allemagne et, selon l’institut épidémiologique Robert Koch, le pays n’en est pas au stade épidémique, alors qu’une campagne de vaccination à grande échelle doit débuter la semaine prochaine. Mais les révélations par la presse que les hauts fonctionnaires, les militaires, et les responsables de la santé notamment bénéficieront d’un vaccin aux effets secondaires moindres que celui réservé au restant de la population a provoqué une polémique alimentée par les gros titres des tabloïds.
„Il n’y a pas une médecine à deux vitesses“, s’est empressé d’affirmer lundi le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm. Les trois vaccins approuvés par l’Union européenne — Pandemrix, Celvapan et Focetria — sont comparables et „il n’y a pas un vaccin +meilleur+ et un +pire+“, a ajouté M. Wilhelm lors d’une conférence de presse. Mme Merkel „va d’ailleurs consulter son médecin traitant habituel, lui demander conseil concernant la vaccination et se faire vacciner“ au Pandemrix, la vaccin prévu pour l’ensemble de la population, a-t-il ajouté.
Plusieurs journaux s’inquiétaient toutefois mardi du fait que le gouvernement donne l’apparence d’une médecine à deux vitesses. „Comment le citoyen ordinaire peut-il comprendre qu’on ait commandé un vaccin contre la pandémie avec des effets secondaires moindres pour les ministres que pour les masses“, s’interrogeait ainsi le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le porte-parole du ministère de la Santé a expliqué qu’une commande avait été passée par le gouvernement l’an dernier auprès du groupe pharmaceutique Baxter pour une production limitée du vaccin Celvapan, réservé en priorité aux militaires, policiers, et spécialistes des services publics essentiels. Selon certains spécialistes, dont le virologiste Alexander Kekul, le Celvapan aurait des effets secondaires moindres que le Pandemrix produit par la firme GlaxoSmithKline. Le spécialiste des questions de santé au parti social-démocrate, Karl Lauterbach, a souligné dans les pages du Stadt-Anzeiger de Cologne que l’ajout d’adjuvants dans le Pandemrix faisait que ce vaccin était déconseillé aux enfants en bas âge et aux femmes enceintes.
Il a également vivement critiqué le gouvernement, qualifiant sa „politique d’information catastrophique“ car donnant à penser qu’il existait des différences importantes entre les vaccins, au risque d’inciter les citoyens à renoncer à se faire vacciner. En juillet, Berlin affirmait avoir l’intention de vacciner au moins un tiers de sa population contre le virus de la grippe porcine, soit environ 25 millions de personnes. Mais de récents sondages tendent à indiquer que les Allemands ne craignent pas outre mesure la grippe qui n’aurait fait qu’une ou deux victimes dans le pays.
Selon un sondage Emnit, 59% des Allemands affirment ne pas craindre la contagion. „L’épidémie ne nous a pas frappés autant que nous le pensions, mais j’espère que les gens veulent toujours être vaccinés“, a récemment affirmé Maria Larsson, ministre de la santé publique en Suède, dont le pays préside l’UE. „Nous devons écouter les experts qui disent: ce n’est pas le moment de baisser la garde“, a-t-elle insisté. La grippe H1N1 a tué au moins 4.735 personnes dans le monde depuis son apparition au printemps, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).