Open d’Australie – Pourquoi Federer n’y arrive plus face à Nadal

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Encore battu dimanche en finale de l'Open d'Australie, Roger Federer n'y arrive plus face à Rafael Nadal et les raisons sont nombreuses.

Le Suisse a toujours eu du mal face au Majorquin – son bilan (6-13) en témoigne – mais depuis un an c’est de pire en pire. Jusqu’en 2008, Federer avait au moins réussi à rester maître chez lui. Neuf des ses défaites ont eu lieu sur terre battue. Sur dur et sur gazon en revanche c’était lui le boss. Cela a changé avec la victoire de Nadal à Wimbledon en juillet, validée dimanche par le premier titre de l’Espagnol à Melbourne. Federer ne l’a plus battu depuis novembre 2007 et cinq matches. Le mal est profond.
Nadal a progressé Nadal n’a que 22 ans et a beaucoup progressé depuis sa première victoire à Roland-Garros en 2005. Catalogué pur spécialiste de la terre battue au départ, il avait envie de montrer qu’il n’était pas seulement une machine à courir et à frapper des coups droits. Il a amélioré chacun de ses points faibles, le service d’abord, le revers ensuite, la volée et le jeu vers l’avant enfin. Tous ces coups sont devenus des armes majeures. Le jeu de Nadal peut s’exprimer sur toutes les surfaces et ses points forts sont toujours aussi forts.
Nadal est gaucher Affronter un gaucher est toujours une difficulté parce qu’on n’en a pas l’habitude. Nadal lui-même en a failli faire les frais en demi-finale face à un autre gaucher, Fernando Verdasco. Appliqué au duel Federer-Nadal, cette donnée prend toute sa signification dans un secteur très particulier: les balles de break. Dimanche, Nadal en a défendu une nouvelle fois 13 sur 19, souvent en débordant Federer avec un service slice dans la diagonale des avantages pour conclure sur son coup droit. Une arme terriblement efficace. Si Federer gâche autant de balles de break ce n’est pas seulement mental, c’est aussi technique.
Nadal est mentalement indestructible C’est simple, en quatre ans, on ne l’a jamais vu craquer. Il joue chaque point avec la même intensité. Il joue même mieux sur les points importants. Parallèlement, il écoeure ses adversaires en ramenant des balles impossibles. On dit qu’il faut achever Nadal trois fois pour faire le point. Cela a le don d’agacer tout particulièrement Federer qui a du mal à accepter que ses coups de génie ne soient pas définitifs.
Federer est moins confiant La saison 2008 a laissé des traces chez Federer qui n’est plus aussi souverain que lorsqu’il débordait de confiance. A une époque tout lui réussissait et ses adversaires n’y croyaient pas vraiment. Un joueur comme Andy Roddick en est l’exemple-type. A Melbourne, on a parfois retrouvé le Federer d’avant, celui qui inspirait crainte et respect. Notamment face à… Roddick en demi-finale. Mais Nadal n’a aucune raison d’avoir peur du Suisse.
Federer fait un complexe Un complexe Nadal? Le Suisse ne l’avouera jamais. Il est beaucoup trop fier pour ça et un champion n’a pas droit aux aveux de faiblesse. Mais l’accumulation de victoires désespérantes – des raclées comme à Roland-Garros ou des combats épiques comme à Wimbledon et Melbourne – fait mal et ne laisse pas indemne. Federer doit se demander comment faire pour battre un Nadal qui continue à progresser, alors que lui-même stagne.
Federer a tout à perdre „J’ai créé un monstre“, avait déclaré Federer en 2008. La phrase a fait date. Elle est tellement juste. Les attentes qui pèsent sur ses épaules sont énormes. Même devenu N.2 mondial, la pression est toujours davantage sur lui que sur Nadal. Au sommet de sa suprématie, Federer s’est davantage battu avec les records et les légendes du jeu qu’avec ses contemporains. Il est aujourd’hui à un titre d’égaler le record de quatorze victoires en Grand Chelem. C’est énorme. Mais il sait aussi qu’il aura du mal à être considéré comme le meilleur joueur de l’ère Open, voire de tous les temps, s’il continue à se faire dominer autant par un joueur.