Lula face à Obama, un duel olympique au sommet

„Nous allons voir si Obama peut faire la différence“, avait dit Lula à l’AFP au début du mois, défiant la capacité du président américain d’influencer la décision du Comité international olympique (CIO) qui annoncera vendredi à Copenhague la ville hôte. Outre Rio et Chicago, Madrid et Tokyo sont en lice pour ces J0 2016. Alors que M. Obama vient de bousculer son emploi du temps hyper-chargé pour faire un aller-retour express à Copenhague, Lula et son gouvernement font campagne depuis de longs mois pour que Rio devienne la première ville d’Amérique du sud à accueillir les J0. Dès la fin de l’année dernière, Lula avait annoncé sa présence à Copenhague pour la cérémonie de vendredi. Depuis, il a mis à profit tous les sommets internationaux et rencontres bilatérales pour obtenir le maximum de soutien pour la „Ville Merveilleuse“. Récemment, il a obtenu l’appui du président français Nicolas Sarkozy et des pays africains. Le président brésilien est arrivé mercredi à Copenhague, quarante-huit heures avant son homologue américain mais en même temps que l’épouse de ce dernier, Michelle Obama. Il a été précédé par toute une délégation d’athlètes tels que le „roi Pelé“, le joueur de tennis Gustavo Kuerten ou le tout nouveau champion olympique et mondial de natation, Cesar Cielo.
„Rêves audacieux“ contre garanties financières Initialement, M. Obama avait prévu de se faire représenter à Copenhague par son épouse Michelle mais a décidé in extremis, peut-être devant la montée en puissance de la candidature de Rio, de faire le voyage et de mettre dans la balance son autorité présidentielle et sa popularité internationale. M. Obama exposera „pourquoi Chicago est la mieux placée pour accueillir les Jeux d’été de 2016“, a dit la Maison Blanche. „Chicago est prêt, les Américains sont prêts, nous voulons ces Jeux“, lançait-il récemment lors d’une manifestation pour la candidature de Chicago, une ville „aux larges épaules, aux grands coeurs et aux rêves audacieux“. Mais Lula n’épargne aucun effort non plus, soutenu par les onze millions de Cariocas (habitants de Rio) qui appuient à 80% la candidature de leur ville. L’ancien métallurgiste et syndicaliste a envoyé une lettre signée de sa main à chaque délégué votant du CIO où il explique que „l’Amérique du sud où vivent 180 millions de jeunes, doit organiser“ une édition des JO. „Le Brésil fait partie des dix pays les plus riches du monde et est le seul n’ayant jamais organisé de Jeux“, a argué Lula lundi dans son programme hebdomadaire de radio. Lula n’a de cesse d’affirmer que le gouvernement a donné toutes les garanties financières à la candidature de Rio et qu’il ne s’agit pas d’un „engagement personnel mais de celui d’un chef d’Etat“, alors que l’un des points faibles de Chicago est, justement, l’absence de garanties publiques.