Jeux Francophonie – Un concept à revisiter

Jeux Francophonie – Un concept à revisiter

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La sixième édition des jeux de la Francophonie, achevée mardi à Beyrouth, a montré les limites du concept: les épreuves sportives d'un niveau médiocre et le manque d'engouement populaire n'ont pas été à la hauteur des disciplines culturelles.

 „Ces jeux sont un miracle“, relativise le Nigérien Mahaman Lawan Sériba, directeur du Comité international des jeux (CIJF). „Il y a quinze mois, il y avait une reprise de la guerre au Liban. Il faut avoir cela bien présent à l’esprit. Le CIJF a osé, le Liban l’a fait“.
. Un niveau sportif médiocre.
Au départ considéré comme un terrain d’expression pour les espoirs, ces jeux ont constitué un passage obligé pour les grandes délégations, et étalé la différence flagrante avec les autres nations. Sur les 3000 athlètes et artistes attendus, seuls 1500 compétiteurs venus de 40 pays ont pris part aux épreuves. Aucune prime n’est versée aux médaillés. Une seule performance de niveau mondial en cinq interminables jours d’athlétisme (le Marocain Yahya Berrabah: 8,40 m à la longueur), un tournoi de football amputé de trois équipes avant le début, des épreuves de judo et de tennis de table sans grand relief… Les disciplines sportives, programmées en fin de saison ou concurrencées par d’autres compétitions (Mondial de football des -20 ans, Mondial de boxe amateur), ont pâti d’un manque flagrant d’intérêt. „Il ne faut pas regarder les jeux à travers le prisme des JO ou de la Ligue des champions de football, glisse M. Sériba. C’est un concept unique, avec une échelle de valeurs“.

. Des stades vides. Les épreuves sportives ont pâti du manque de public. Toutes les épreuves, et notamment l’athlétisme (dans un stade de 30.000 places), ont eu lieu face à des gradins à l’accès gratuit mais désespérément vides. „On avait opté pour une répartition politique des sites à Beyrouth, souligne Mahaman Sériba. Les jeux se sont déroulés alors que le Liban était sans gouvernement. L’important, c’est qu’ils se soient passés dans la paix et la tranquillité“.

. La culture en avant.
Les épreuves culturelles constituent la véritable force et originalité des jeux. Lecture de nouvelles, contes, chanson, peinture, photographie… Les épreuves ont été un lieu d’échange et de bouillonnement, conformes au slogan des jeux, „Diversité et solidarité“. Surtout, quel tremplin pour les artistes primés, comme le chanteur suisse Nicolas Fraissinet, l’écrivain de la RD Congo, Fiston Nwanza Mujila, ou la photographe canadienne Geneviève Thauvette ! „Le niveau s’est davantage élevé en culture qu’en sport“, estime Mahaman Sériba.

. Que faire entre 2009 et 2013 ?
Depuis 1989, les jeux de la Francophonie sont programmés tous les quatre ans, les années post-olympiques. Trois pays sont en compétition pour accueillir l’édition 2013: la France (Nice), le Tchad et la Guinée Equatoriale. La ville hôte sera désignée en décembre.
Jusqu’en 2013, le CIJF est confronté à un double défi: „faire vivre“ les jeux dans l’intervalle, pourquoi pas en organisant des rassemblements régionaux, qualificatifs pour les jeux. Et surtout, mettre en place une politique pour attirer des athlètes d’un niveau sensiblement supérieur. „Pour 2013, nous allons vers des conventions avec chacune des fédérations internationales pour que les calendriers ne se chevauchent pas, pour qu’il n’y ait pas de compétition au rabais“, promet Mahaman Sériba.