GB: le gouvernement prend des mesures de moyen terme contre l’énergie chère

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Alors qu'une récession est prédite au Royaume-Uni, le Premier ministre Gordon Brown a annoncé jeudi des mesures pour lutter contre la hausse des prix de l'énergie domestique, mais elles ont été jugées pas assez immédiates, et pas assez agressives envers les opérateurs.

 Le gouvernement a annoncé un plan de 910 millions de livres (1,1 milliard d’euros) pour faire isoler les habitations, ce qui permettra selon lui aux ménages d’économiser en moyenne jusqu’à 300 livres (375 d’euros) par an. Ces mesures seront financées par les distributeurs et les producteurs d’énergie, et leur somme s’ajoute à l’obligation déjà en vigueur pour ces compagnies de dépenser 2,8 milliards de livres dans les trois ans pour aider les ménages à faire des économies d’énergie. Avec l’apport du gouvernement, 6,5 milliards de livres doivent être dépensées pour isoler tous les logements d’ici à 2020.
„Notre objectif est une révolution dans l’efficacité énergétique“, a assuré M. Brown, estimant sa mesure bien meilleure que la taxation plus lourde des compagnies d’énergie souhaitée par les syndicats. Son plan a été fraîchement accueilli par les associations de consommateurs et les syndicats, la plupart estimant que ces mesures de moyen terme doivent être complétées par des versements aux ménages „maintenant“. Les syndicats, réunis en congrès cette semaine à Brighton, avaient déjà demandé que les plus pauvres n’aient pas à choisir entre „manger et se chauffer“ („eating or heating“ en anglais) cet hiver. La hausse des prix de l’énergie au Royaume-Uni n’a rien à voir en effet avec celles pratiquées en France, où l’on s’indignait cet été d’une hausse de 2% de l’électricité et de 5% du gaz. Ces dernières semaines, les six grands opérateurs (dont quatre étrangers comme EDF) ont en effet annoncé des hausses comprises entre 9 et 19,2% pour l’électricité et 22 et 35% pour le gaz. La presse britannique a souçonné les opérateurs étrangers d’assommer une clientèle britannique mal défendue par ses institutions, pour épargner leurs clientèles nationales. Le syndicat GMB a qualifié le régulateur de l’énergie Ofgem de „tigre sans dent“. „Honteusement, c’est le parti travailliste qui a commencé à lui ôter ses dents“, a-t-il dénoncé, en souhaitant que l’Ofgem retrouve son pouvoir de fixation des prix.
Les compagnies énergétiques étaient décrites jeudi par le plus gros syndicat, Unite, comme „riant bien sur le chemin de la banque pendant que les familles dures à la tâche vont vraiment souffrir cet hiver“. Une impression malencontreusement confirmée lorsqu’un responsable d’EON UK, filiale de l’Allemand EON, auquel on demandait mercredi quelles conséquences aurait sur les prix un hiver rigoureux, a répondu „: „Ca nous fera de l’argent en plus“.
EON s’est excusée jeudi de ces propos „inappropriés“. Il n’est pas encore exclu que le gouvernement annonce des mesures plus immédiates dans son pré-budget, en novembre. En attendant, il aura eu le loisir d’observer si le prix du pétrole se maintient autour voire en dessous de 100 dollars comme ces jours-ci. L’étranglement actuel des ménages britanniques se lit clairement dans les communiqués publiés par différents groupes de distribution, comme Kesa Electricals (Darty en France) ou Home Retail Group, qui font état d’une baisse récente de leur chiffre d’affaires. La situation est d’autant plus inquiétante dans un pays où le prix des maisons a baissé déjà de plus de 10% sur un an, et où une récession (deux trimestres consécutifs de recul du Produit intérieur brut) est prédite à la fois par l’Union européenne et par l’OCDE pour les troisième et quatrième trimestres