Protection civile, Croissant rouge algérien, scouts ou bénévoles ont aussi tenté d’organiser les secours pour le millier de sinistrés qui ont tout perdu mercredi dans ces inondations qui ont également fait 48 blessés et des dégâts considérables, selon un bilan encore provisoire.
Les autorités ont réquisitionné deux salles omnisports, où plus de 890 tentes et 1.500 lits de camp ont été installés, pour héberger ces sinistrés. Dans la matinée, quelque 5.000 personnes, selon des témoins, se sont rassemblées dans le centre de Ghardaïa pour réclamer une aide alimentaire plus rapide et des moyens pour fouiller les décombres. Des convois de camions transportant les produits de première nécessité sont cependant arrivés à Ghardaïa des villes voisines, distantes parfois de plusieurs centaines de kilomètres.
Plus de 400 tonnes de denrées alimentaires ont été acheminées à ce jour dans la région de Ghardaïa où les services publics – eau, gaz, électricité, téléphone – étaient en cours de rétablissement, selon le ministère de l’Intérieur. Mais certaines routes étaient encore dévastées par les flots des oueds qui ont débordé, gorgés par trois jours de pluies dont celles de mercredi, particulièrement violentes et très inhabituelles dans cette région située aux portes du désert.
A Alger, le gouvernement a annoncé avoir ouvert un crédit „non plafonné“ en faveur des sinistrés. Huit communes ont été particulièrement touchées par ces inondations et Ghardaïa a payé un lourd tribut mercredi, jour où était célébrée la fête de l’Aïd El-Fitr, marquant la fin du ramadan.
Rien n’a résisté dans les ruelles où l’Oued M’Zab s’est engouffré jusqu’à une hauteur de huit mètres selon des témoins, obligeant les habitants à se réfugier sur les terrasses où dans les quartiers plus élevés. La solidarité s’est organisée et les propriétaires de maisons épargnées accueillent les sans-abri à qui des repas chauds sont offerts. Des tentes, des couvertures par milliers ont été acheminées ainsi que des groupes électrogènes, des motopompes, des boulangeries mobiles, selon le ministère de l’Intérieur. Plusieurs équipes médicales ont aussi pu rejoindre Ghardaïa, où des mesures sanitaires sont appliquées pour éviter toute épidémie liée à une possible pollution de l’eau potable. Une cellule de crise a été mise en place dès mercredi par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, tandis que l’armée continuait de sécuriser la zone en contrôlant les quartiers sinistrés pour éviter les vols et pillages. Les intempéries qui ont touché plusieurs régions du pays ont également fait deux morts dans le département voisin de Ouargla (800 km au sud d’Alger) et quatre autres à Tebessa, dans l’extrême est algérien, a annoncé vendredi le ministère de l’Intérieur dans un comuniqué.
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