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 Photo: Editpress/Julien Garroy

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Tempora mutantur, nos et mutamur in illis – les temps changent, et nous changeons avec eux. Cette maxime latine résonne avec une ironie amère lors de la présentation du plan de mobilité de la Ville de Luxembourg en date du 27 mars dernier. En effet, malgré les avancées du XXIe siècle, nos dirigeants politiques semblent de nouveau enlisés dans des schémas obsolètes du passé, sacrifiant l’avenir de notre ville et des jeunes générations sur l’autel de l’industrie automobile.

Le report de l’extension du tram jusqu’au CHL et au-delà de 2035 ainsi que l’abandon potentiel de l’extension traversant l’avenue de la Porte-Neuve sont des décisions qui révèlent un mépris flagrant des besoins réels de notre ville. Ces choix politiques, guidés par des intérêts étroits et court-termistes, condamnent Luxembourg à rester prise au piège d’une asphyxie par la voiture qui détruit notre qualité de vie.

Il va sans dire que la Ville de Luxembourg, malgré sa taille modeste, est confrontée à des défis majeurs en matière de mobilité urbaine, comme en témoigne son classement au TomTom Traffic Index. Actuellement, la ville se classe au 45e rang parmi 387 villes du monde, juste après Delhi et avant Bangkok! Ce classement met en lumière l’ampleur de la congestion routière à Luxembourg, soulignant ainsi l’urgence d’agir pour repenser notre approche de la mobilité urbaine.

Si nous suivons à la lettre ce plan de mobilité, les conséquences seront désastreuses. A configuration égale, le maintien d’une cadence de quatre minutes sur l’ensemble du réseau devient impossible aux heures de pointe avec un risque de saturation évident. L’efficacité du tram est sacrifiée sur l’autel de la politique politicienne. L’ancien ministre de la Mobilité François Bausch a d’ailleurs exprimé ses inquiétudes quant au risque d’un goulot d’étranglement, soulignant que les priorités devraient être mieux fixées pour garantir une mobilité efficace et fluide.

Indéniablement louable, le plan de mobilité prévoit une nouvelle extension du réseau de tramway en passant par la route d’Esch. Cette approche semble positive, à première vue. Cependant: „Der konkrete Streckenverlauf, die Gestaltung und die grundlegende Entscheidung zwischen Bus und Tram müssen in vertiefenden Detailuntersuchungen erarbeitet werden.“ Ceci pose la question évidente de la faisabilité à court terme et permet de douter du véritable impact sur la mobilité urbaine.

De plus, le plan de mobilité semble ignorer les préoccupations de la commune de Strassen, où le maire Nico Pundel observe son territoire couler sous le trafic. Le report de l’extension du tramway vers le CHL, bien que le ministre en charge de la mobilité tienne un autre discours, laisse présager un avenir d’embouteillages et de frustration pour les habitants de cette commune. Cela soulève avec ironie la question de savoir qui, véritablement, détient les rênes de la politique nationale en matière de mobilité.

Pour éviter un avenir marqué par les embouteillages et la pollution, nos dirigeants politiques doivent faire preuve d’audace et de vision. Ils doivent agir dès maintenant, au lieu de se retrancher derrière des études, des reports et des faux problèmes. Il est temps d’abandonner l’obsession pour l’automobile et de prendre des décisions courageuses pour l’avenir de notre ville.

Cela étant, condamnés à être assis sur un baril de poudre, la question est de savoir quand explosera-t-il?