Dysfonctionnements graves

Dysfonctionnements graves

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Ce n’est pas n’importe quel magistrat qui parle. Et si ce qu’il a dit est vrai, le Luxembourg se trouve face à un grave souci, celui du fonctionnement démocratique des institutions.

Prosper Klein est l’un des juges les plus réputés en matière pénale. Il n’est pas connu pour être particulièrement tendre dans l’exercice de ses fonctions et plus d’un prévenu s’est senti mal à l’aise face à ses questions pertinentes et insistantes.
Or voilà que cet homme, expérimenté et mature, déclarait ce lundi que le dossier „Bommeleeër“ ne devait jamais être éclairci, car considéré en haut lieu comme étant „une affaire d’Etat“.
En d’autres termes, il sait que d’autres savent et savaient, qu’ils ont manipulé l’opinion en se servant habillement de la presse ou du moins en essayant.
Quitte à déplaire à ceux qui – quelques „témoins“ compris – aiment à fantasmer, il faut remonter à la guerre froide et la haute politique, quand le Luxembourg, fidèle allié de l’ami américain au sein de l’OTAN, avait sa (petite) partition à jouer. Il fallait à l’époque que la peur du „rouge“, celle de Moscou, soit accréditée partout. Instabilité, menace: tels étaient les maîtres-mots.

Danièle Fonck dfonk@tageblatt.lu

Il faut sanctionner. Énergiquement.

Au Luxembourg donc de contribuer au climat ambiant avec son lot d’attentats. Les responsables de l’époque, au ministère d’Etat et de la Défense, étant parfaitement au courant des tenants et aboutissants, avec une petite réserve. A savoir qu’une bande institutionnalisée dans le corps de la gendarmerie et de la police organiserait un véritable complot.
OTAN, Stay-behind: évidemment, tout devant être fait pour garder ensuite le couvercle sur la marmite, nul ne devant par la suite découvrir la triste vérité.
Pourquoi a-t-on tant de mal à retrouver le nom d’un juge d’instruction entre 1990 et 2000? Qui donc enquêtait? Pourquoi Luc Frieden, ministre de la Justice, a-t-il pu, osé, affirmer qu’entre la justice et la police, la première serait „perdante“?
Que de graves dysfonctionnements institutionnels!
Quel mépris de la démocratie!
Que d’inégalités!
Une chose est claire comme de l’eau de roche: non seulement tous les membres des forces de „l’ordre“ doivent être sanctionnés d’une façon ou d’une autre. Peut-être quelques-uns devraient-ils être rétrogradés ex-post et se retrouver avec des retraites au SMIC. D’autant qu’ils continuent de discréditer tout le corps de forces de l’ordre actuelles.
Mais les politiques à leur tour devraient être mis au pilori pour avoir menti au bas peuple. Pourquoi aucun responsable vivant de l’époque n’est assailli de questions devant les juges? Complaisance encore? Pressions venues d’où?
Notre Etat de droit est une farce, puisque seuls quelques initiés ont accès aux coulisses du pouvoir. En fait: „All animals are equal, but some animals are more equal than others.“
Une leçon est à tirer de toute cette triste affaire. Désormais, la séparation des pouvoirs devra être minutieusement réglementée par le législateur. Et en la matière, le nouveau gouvernement aura du travail.