Clinton – Trump

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Mauvais pour les uns, utile pour d’autres

Hillary Clinton a de bonnes chances de remporter l’élection présidentielle américaine, même si la distance qui la sépare à ce stade de Donald Trump n’est pas aussi grande qu’on peut le croire à première vue. Il faudra attendre jusqu’au bout pour voir qui des deux favoris touchera le plus l’âme américaine. Si la démocrate était avisée, elle proposerait au plus vite un ticket avec Bernie Sanders, le vrai démocrate, celui aussi qui parvient à capter un électorat plus jeune, en dépit de son âge. Preuve que les idées restent au premier plan.

Clinton, qui a affronté Obama il y a huit ans, revendique désormais sa paternité. Ce qui explique ses bons scores, essentiellement auprès des Afro-Américains et, désormais, d’une partie des latinos. Du coup elle ratisse large, y compris au Texas. Car à vrai dire, Hillary l’ambitieuse, contrairement à Bill jadis, n’enthousiasme pas. Elle n’a ni le charisme ni le charme de son mari et n’a jamais pu cacher qu’elle était la parfaite candidate de divers lobbies qui, une fois au pouvoir, veilleront à ce qu’elle „remplisse sa mission“.

Contrairement à Trump, qui représente le rêve américain (chacun peut réussir et devenir riche) et dont les équipes ont épluché les craintes de l’Américain moyen et de la classe ouvrière, Clinton ne rassure pas. Aujourd’hui encore – légèrement – majoritaires, les blancs américains ont peur, ont économiquement et socialement souffert ces dernières années et redoutent de devenir minoritaires dans leur pays. D’où les applaudissements quand Trump dit vouloir ériger un mur à la frontière mexicaine et renvoyer onze millions d’immigrés. Applaudissements aussi pour son programme économique et social lequel, pourtant, ne tient pas la route. Mais les peuples qui ont peur et/ou sont frustrés optent systématiquement pour le repli identitaire.

Donald Trump dérange les Européens. Mais également les élites républicaines et les hauts gradés de son parti qui conspuent ce candidat sexiste et raciste. Du moins en paroles. L’ennui, c’est qu’il n’a pas besoin d’eux et qu’en outre, il rafle des voix jusque dans le camp démocrate. Une victoire en Floride ferait donc définitivement taire ses opposants inter-parti.

Hillary Clinton, la démocrate (de droite) est évidemment la chouchoute des Européens. Par nostalgie pour Bill, par souci démocrate et parce qu’elle incarne mieux les Etats-Unis que nous croyons connaître. Pourtant, Trump serait bien plus utile aux Européens. Ils pourraient enfin regarder l’Amérique en face, non plus avec des yeux de chimère, mais telle qu’elle est aussi. Ce qui leur permettrait de réfléchir à nouveau à leur personnalité propre, à leur identité, à leur indépendance politique, culturelle, sociétale.

Un libre choix, néfaste des électeurs américains pour leur pays, ne serait pas nécessairement une catastrophe pour le continent européen. Attendons donc de voir.