Grand Corps Malade livre ses mots

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C’est le premier jour de l’été et la veille de la Fête nationale que le slameur a choisi pour se produire sur le parvis de l’Abbaye de Neumünster. Accompagné de ses musiciens, l’artiste a livré un spectacle à son image: authentique et profondément humain.

Grand Corps Malade est définitivement l’un des artistes qui a su dépasser les frontières. Du Canada à la Belgique, en passant par la Suisse et désormais par le Luxembourg, le public répond toujours présent et nombreux. Il suffisait de voir ce jeudi soir la foule sur le parvis de l’Abbaye de Neumünster. Fabien Marsaud, aka Grand Corps Malade, aime son public et celui-ci lui rend bien. L’artiste a popularisé le slam, ces textes scandés telles des poésies dans des lieux publics, qu’il a eu le talent et la finesse d’accompagner pour la plupart par des mélodies. Sur scène, avec ses musiciens, l’émotion n’en est que davantage au rendez-vous. Venu au Luxembourg avec son „Plan B“, titre de son sixième album studio, l’artiste est revenu à ses fondamentaux.

Avec son écriture précise et percutante, Grand Corps Malade trouve les mots justes. Il suffit de voir le public suspendu aux siens justement sur „Dimanche Soir“, titre qui a eu un très bel accueil sur les ondes mais aussi les réseaux sociaux à la sortie du nouvel album. Avec une alacrité sans pareil, il emmène ainsi son auditoire dans ses histoires. Extrait de l’album „Enfants de la ville“ sorti en 2008, „L’appartement (de célibataire)“ a toujours la même saveur dix ans après et „Tu peux déjà“, titre de son „Plan B“, est un bel hommage à son deuxième fils. Il y a plus de dix ans, on s’interrogeait avec lui sur le temps qui passe, il était déjà „Midi 20“ et on le découvre désormais serein évoquant dans ses textes une paternité qui lui va si bien. Ses deux fils dont il se reconnait „gaga“ sont une intarissable source d’étonnement et d’inspiration.

Homme de partage, on découvre en live la chanteuse Ehla, avec qui il interprète „Poker“ sur son nouvel album. Avec l’élégance qui est la sienne, il lui laisse la scène le temps d’un titre solo. „Ensemble“ lui permet d’évoquer sans détour son impératif du collectif et cela n’est pas feint, on le sent profondément attaché à son équipe et à ses musiciens. Parfois nostalgique il sait aussi s’amuser avec son public, le faire participer et même le faire danser dans cet écrin qu’est le parvis de l’Abbaye de Neumünster, avec une superbe vue sur les Casemates.

Profondément de son époque, Grand Corps Malade reste le même qu’à ses débuts et son parcours ne l’a aucunement grisé. Il fait partie des artistes que l’on aime suivre et dont les mots peuvent parfois, et même souvent, trouver un écho chez beaucoup. C’est certainement cela aussi la clef de son succès. Le rappel commence avec les inévitables „Voyages en train“, certainement l’un de ses titres les plus emblématiques, et la nuit tombante sur Neumünster se fait mélancolique. L’artiste voyage entre les sonorités, les émotions et ne manque jamais d’humour. „Le langage du corps“ est une fable, juste et joyeuse à la fois, au cœur de cette première nuit d’été. Grand Corps Malade l’aura parfaitement accompagnée.

De Nikolas Lenoir