Aline Mayrisch et les questions sociales de son temps

Aline Mayrisch et les questions sociales de son temps

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„Eine Wanderung durch die Arbeiterviertel – Kaserne, Congo, Italien, und wie die seltsamen Spitznamen lauten, die mehr oder weniger gerechtfertigt sind – rollt uns ein Bild tollen Lebens, sozialen Elends auf, wie es hierlands nie bestand und nicht mehr besteht. Die unsauberen Kinder, die wie die Ameisen in Staub und Schmutz umher rennen und kriechen, die wüsten Weiber, die an den Türen stehen und lagern – die düsteren Männer mit den blauen Kitteln und Samthosen und den sehnigen Armen, die grollend zur Arbeit gehen, nach Hause kommen; das Schreien und Poltern in den dumpfen und dunklen Stuben, wo die Esser und Trinker und Zänker zu Dutzenden zusammengedrängt sind; das alles und manches andere gibt sehr zu denken und lässt die Gefahr ahnen, die in solchen sozialen Sümpfen keimt.“

Von Juliane Tatarinov und Dominique Santana

Ainsi étaient présentées, à partir d’une perspective bourgeoise, les conditions de vie dans le quartier Italie de Dudelange, où logeaient les ouvriers de la forge dudelangeoise et leurs familles en 1903. En cette année, la fille du marchand de bois Xavier de Saint-Hubert, Aline Mayrisch de Saint-Hubert, était âgée de 29 ans et désormais mariée depuis neuf ans avec l’un des plus grands barons de l’acier, Emile Mayrisch.

A la fin du XIXe siècle, le sud du Luxembourg s’était transformé rapidement en bassin industriel. Les ouvriers étaient pour la plupart originaires du Luxembourg, de l’Italie et de l’Allemagne, venus gagner leur vie dans les usines sidérurgiques. La croissance foudroyante de la population avait engendré la surpopulation de plusieurs quartiers – un phénomène que les Mayrisch n’ignoraient guère. La solution aux problèmes sociaux sous forme de cantines populaires, d’écoles et l’installation d’hôpitaux dans le contexte de la Première Guerre mondiale, posait le cadre de l’activité du couple Mayrisch.

Une femme de fer ou de cœur?

Outre son rôle d’épouse d’industriel et de mécène engagée dans le domaine culturel franco-allemand, le grand mérite d’Aline Mayrisch est certainement son ample engagement pour le mouvement des femmes. En 1906, elle a créé l’“Association pour les intérêts de la femme“, assumé la présidence de l’association à Dudelange et s’est particulièrement mise au service de l’éducation qualifiée des jeunes filles. Cet engagement l’a accompagné durant toute sa vie, ce qui est peut-être lié au fait que ces engagements entraient moins en conflit avec les intérêts de son époux – des intérêts pour l’expansion de la société sidérurgique, qui ne devraient de préférence pas être contrariés par quelconque émeute ou grève.

L’“Association pour les intérêts de la femme“ avait également comme objectif l’amélioration des conditions de logement et la lutte contre la menace de la tuberculose. Soutenue par d’autres femmes de la bourgeoisie luxembourgeoise, Aline Mayrisch n’avait pas peur de se faire personnellement une idée des dysfonctionnements sociaux. L’enquête menée par l’association en 1907, dans les faubourgs populaires de Luxembourg-ville, marque, comme l’a décrit Germaine Goetzinger en 1987, le début de la recherche sur la pauvreté et du travail social non-ecclésiastique au Luxembourg:

„Junges Ehepaar bewohnt ein kleines, niederes Zimmer, gesammelte Knochen und Lumpen liegen in dem einzigen Raum, ebenso der Hund und der Hundewagen. Es riecht zum Umfallen, Frau eben vom zweiten Wochenbett aufgestanden, das Kind starb beide Male bald nach der Geburt.“ Enchaînons avec l’extrait suivant: „Mutter mit zwei Töchtern von 11 und 12 Jahren wohnen in einem einzigen kleinen Raum im Hintergebäude, Fenster und Türen sind morsch und durchlöchert, der obere Teil ist mit Papier und Lumpen zugeklebt. Die zum Verkauf gesammelten Lumpen liegen im Zimmer umher, sogar auf dem einzigen Bett. Die Pocken hausten hier. Zimmer gleicht mehr einem Stall denn einer menschlichen Wohnung.“

Le rapport montre, que le secours contre la pauvreté était un objectif primaire de l’association, malgré un regard quelque peu paternaliste envers les pauvres. Puanteur et crasse, ainsi que l’allusion aux dangers pour la collectivité, renvoient vers des jugements moraux. Le travail social devient en même temps un „défi pédagogique“, comme l’a défini l’historien Michael-Sebastien Honig. De même, cette enquête sociale conduite par des femmes de la bourgeoisie libérale souligne que les problèmes sociaux de l’époque n’étaient plus perçus comme une simple évidence.

A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, des recherches sociales empiriques, telle que l’enquête luxembourgeoise sur les logements, étaient menées surtout dans les pays voisins. Ces rapports sur les conditions de vie et logement des ouvriers étaient étayés par des statistiques et faits d’abord sur initiative des personnalités politiques, économiques et intellectuelles. Puis, des recherches ont été menées également par des économistes libéraux de l’Ecole de Manchester et des représentants des courants socio-révolutionnaires. Aline Mayrisch s’était inspirée de ces méthodes. Dans l’esprit du temps, elle se penchait sur des données et rapports, qui étaient souvent perçus comme des vérités universelles et servaient ainsi à légitimer des actions politiques.

Dans ses analyses sur la Waldschoul inaugurée en 1913 à Dudelange, la pédagogue Inge Hansen-Schaberg estime l’approche assez progressiste d’Aline Mayrisch, qui s’était prise la peine de visiter auparavant des écoles similaires à l’étranger. En conséquence, elle insistait sur du savoir-faire moderne pour l’installation de l’annexe sanatoriale destinée aux enfants de la classe ouvrière à Dudelange. Elle était exigeante sur des domaines fondamentaux, comme une alimentation saine et une éducation à l’hygiène. Cette institution scolaire avait certainement contribué à améliorer la santé des 42 enfants qu’elle accueillait, souffrant de „maladies de pauvres“, comme l’anémie, les écrouelles ou les maladies cardio-vasculaires.
L’ambition pour inclure des méthodes modernes dans les projets sociaux semble aller bien au-delà de son pur sens du devoir. La présidence dans des associations, telles que la „Ligue luxembourgeoise contre la tuberculose“ et la „Croix-Rouge luxembourgeoise“ fondée en 1914, était d’usage pour les épouses de grands industriels de la bourgeoisie aisée de l’époque. De plus, pendant le Première Guerre mondiale, Aline et Emile Mayrisch mirent leur villa de directeur à la disposition des blessés et malades pour leur offrir les soins nécessaires. Elle était très sensibilisée par les destins individuels, surtout quand il s’agissait de femmes en situations extrêmement précaires. Voici un bel exemple: En tant que présidente du „Comité de secours aux Italiens indigents dans le Grand-Duché“ en 1919, elle s’était engagée personnellement pour que la veuve Dagasso, une Italienne domiciliée à Dudelange et dont le fils était décédé au front, obtienne une pension militaire italienne lui garantissant ainsi les moyens de subsistance.

En plus de ses activités caritatives, elle s’est engagée, avec d’autres membres féminins et masculins de la bourgeoisie libérale, pour la création du premier lycée de jeunes filles dans la ville du Luxembourg en 1909 – portant aujourd’hui le nom de Lycée Robert Schuman – un moment clé du mouvement des femmes au Luxembourg.

Un siècle plus tard – y a-t-il encore des inégalités sociales au Luxembourg?

Plus de cent ans plus tard, les questions d’inégalités sociales nous préoccupent toujours. Egalité des chances au niveau des salaires, du logement, de l’éducation ou encore au niveau des sexes, font partie intégrante de l’ordre du jour des débats électoraux actuels. Mais que se cache-t-il derrière ce terme abstrait, „inégalité sociale“?

Cette question et bien d’autres seront débattues pour le cas luxembourgeois, le 2 octobre 2018 lors du Forum Z portant le titre „Inégalités sociales au Luxembourg?“, une table ronde ouverte au public et organisée par le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History. Cet évènement se déroulera à 18.00 h à la Maison du peuple de l’OGBL à Esch-sur-Alzette.

L’éminent historien allemand et grand spécialiste des inégalités sociales, Prof. Dr. em. Hartmut Kaelble, fera un exposé introductif offrant une perspective historique sur les inégalités sociales et participera à la table ronde avec des représentants de la recherche, du monde politique et de la société civile.

roger wohlfart
3. Oktober 2018 - 19.37

Das mindeste das man den ausgebeuteten Arbeitersklaven bieten konnte, war ein Dach über dem Kopf so nahe wie möglich an ihrer Arbeitsstätte. Und das war dann sozial gesehen für die Zeit Grosszügigkeit pur.