Oeufs, légumes secs, lait: comment dépenser moins et manger mieux

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Oeufs, lait et légumes secs sont les aliments à privilégier pour bien se nourrir en dépensant peu, selon des études américaines exposées lors d'un colloque sur l'alimentation en période de crise.

Thème du colloque: „comment concilier qualité nutritionnelle et prix?“ En choisissant soigneusement ses produits et en retournant aux fourneaux, ont répondu les intervenants du colloque organisé vendredi à Paris. Pour Adam Drewnovski, nutritionniste et chercheur à l’université de Washington à Seattle (Etats-Unis), il faut privilégier les oeufs, les produits laitiers, et en particulier le lait, et les légumes secs. Il s’appuie sur une étude américaine qui a combiné pour des centaines d’aliments, leur prix, leur apport énergétique (exprimé en calories) et leur apport en nutriments: protéines, fibres, vitamines A, C et E, fer, calcium, potassium et magnésium. Aux Etats-Unis, déplore-t-il, les consommateurs recherchent, pour ne pas avoir faim et économiser leur argent, „les aliments énergétiquement denses“, c’est-à-dire les féculents, les sucreries et les graisses. „Ces sont les aliments les plus abordables, les plus faciles à trouver et à préparer“, souligne t-il. „Ce sont aussi des aliments qu’il est facile de sur-manger, ajoute-t-il persuadé que la crise va augmenter les problèmes d’obésité.

„En France, ce ne serait pas le cas, s’empresse d’ajouter ce chercheur qui travaille avec des nutritionnistes français de l’Inserm. „Ici, on sait toujours cuisiner, il y a des aliments nutritionnels pas chers et si on a le temps et les connaissances, il est possible de bien manger sur le plan nutritionnel“.

Le retour au plaisir de cuisiner est une tendance forte, note de son côté Pascale Hébel, du Crédoc, l’observatoire des conditions de vie. Ce phénomène s’explique par la volonté de mieux se nourrir mais aussi, pour 30% des consommateurs, de réduire leurs dépenses, note-t-elle. La baisse des ventes de produits préparés illustre également ce phénomène. „Le +fait maison+ est valorisé“, souligne le sociologue Denis Muzet. Avec la crise, le consommateur continue de consommer de la viande mais il choisit des morceaux plus économiques, comme s’il aspirait „à consommer avec sobriété et mesure, explique-t-il, prenant le contre-pied d’une crise liée à la démesure“.

Diététicienne, Danièle Colin, reste persuadée qu’avec un peu d’attention et quelques minutes en cuisine chaque jour on peut manger mieux et économiser 20 euros par mois et par personne. Comment? „Limiter les plats préparés, les pizza/quiches, les sandwiches et modifier ses habitudes de cuisine“ mais „à la marge seulement“. La diéteticienne sait bien qu’aujourd’hui le tout „fait-maison“ est irréaliste pour la plupart des consommateurs.