La pandémie est imminente, l’OMS appelle tous les pays à se tenir prêts

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La pandémie de grippe H1N1 est désormais "imminente" mais, jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne disposait "pas d'élément" justifiant de passer au niveau six d'alerte maximale.

L’Organisation mondiale de la santé ne dispose „pas d’élément qui laisserait penser qu’il faut passer au niveau 6 d’alerte“, signifiant que le monde est en proie à une pandémie, a indiqué jeudi le numéro deux de l’organisation, le Dr Keiji Fukuda. „Les pandémies de grippe doivent être prises au sérieux parce qu’elles ont la capacité de se développer rapidement dans tous les pays du monde“, avait expliqué mercredi soir la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan quelques minutes après avoir annoncé le passage de la phase 4 à la phase 5 de son échelle d’alerte.
De fait, le nouveau virus A (H1N1) „continue de s’étendre (…) sans montrer aucun signe de ralentissement“, a constaté l’OMS. L’existence avérée de deux foyers autonomes aux Etats-Unis et au Mexique a motivé le passage au niveau d’alerte 5. L’OMS avait connaissance jeudi après-midi de 257 cas confirmés dans onze pays, contre 148 la veille, a indiqué son adjoint, le Dr Fukuda. Le nombre de cas confirmés au Mexique a bondi à 97, dont 7 morts, mais cette augmentation rapide est „probablement due à l’important travail d’analyse des prélévements“, a-t-il précisé. „Ils sont en train de traiter des milliers d’échantillons qui se sont accumulés“, a expliqué le directeur général adjoint de l’OMS.
A présent, c’est l’hémisphère sud qui est le plus exposé au virus mutant en raison de l’arrivée de la saison hivernale, propice à la propagation de la grippe, a averti le Dr Fukuda. „Il est possible que nous observions bientôt davantage de flambées du virus H1N1 dans l’hémisphère sud que dans l’hémisphère nord“ où c’est le printemps, a remarqué le directeur général adjoint de l’OMS. „C’est quelque chose que nous devons surveiller de très près“, a-t-il insisté. Le passage au niveau 6 d’alerte pandémique interviendra quand l’OMS aura les preuves que le virus contenant des gènes d’origine porcine, humaine et aviaire d’un type totalement inédit se transmet de façon autonome entre humains dans plusieurs régions de la planète.
Pour l’instant, en dehors du Mexique, le virus n’a eu que des formes peu virulentes mais il peut évoluer à tout moment, et devenir „beaucoup plus dangereux“, craint l’OMS. Aussi, la directrice de l’OMS a appelé „tous les pays à immédiatement activer leur plan de préparation à la pandémie“. A ce stade, „une surveillance élevée, une détection rapide et la mise en place de traitements“ efficaces sont „essentiels“, a-t-elle précisé. Cependant, l’OMS „ne recommande ni la fermeture des frontières, ni de restreindre la circulation des personnes et des biens“, a insisté le Dr Chan.
Concernant la préparation médicale, au coeur de la riposte, elle a jugé prématuré le lancement en masse de la production de vaccins pouvant nuire à celle des vaccins de grippe saisonnière dont l’hémisphère sud devrait avoir bientôt besoin. Elle a en revanche demandé aux firmes d’étudier l’accélération de la production d’antiviraux. Deux d’entre-eux sont considérés efficaces, le Tamiflu de Roche et le Relenza du britannique GlaxoSmithKline. Appelant à ne „pas céder à la panique“, le Dr Chan a demané de „maintenir un niveau de calme pour pouvoir continuer à gérer cette affaire de manière rationnelle“. Spécialiste reconnue des pandémies, le Dr Chan a estimé que chacun pouvait à son niveau participer à l’effort général, recommandant même à Genève, où aucun cas n’a été officiellement confirmé, „d’éviter de se saluer en se faisant la bise“. „Les individus peuvent aussi faire beaucoup, en restant à la maison s’ils sont malades, en se lavant les mains et en mettant la main devant bouche pour tousser“, a-t-elle assuré.
L’avertissement a été entendu par l’ONU, qui a demandé jeudi dans une note interne à ses fonctionnaires de „différer, si possible, les voyages non indispensables vers des pays à risque“ et de respecter des „règles d’hygiène de base“. L’administration de l’ONU n’a pas précisé quels sont les pays qui doivent être évités.