GP de Chine – L’Asie, casse-tête médiatique de la Formule 1

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La Formule 1, dont le prochain Grand Prix se déroulera dimanche à Shanghai, s'exporte toujours plus en Asie, pour des raisons financières, mais s'éloigne d'autant de ses spectateurs européens, majoritaires, qui, décalages horaires aidant, la regardent moins.

 Pour pallier cette désaffection, la Formula one management (FOM), qui gère les droits commerciaux de la F1, a décidé de retarder certaines courses. A Melbourne (Australie) comme à Sepang (Malaisie), les deux premiers GP de la saison, le spectacle a débuté à 17H00 (locale), soit 06h00 et 09h00 GMT. Le remède a porté ses fruits. Le „coeur“ de la F1, ses spectateurs européens, comme les qualifie la FOM, a adhéré à l’expérience. Tous les diffuseurs ou presque ont constaté une nette croissance de leurs audiences matinales.
En France, ils n’étaient ainsi que 700.000 en 2008 à se lever à 05h30 pour regarder le GP d’Australie, et 2 millions à visionner sa rediffusion à 09h00. Ils étaient par contre 2,1 millions cette année, avec une part de marché de 46 %, „un excellent résultat“, selon Noël Carles, qui produit la F1 pour la chaîne TF1.
Les téléspectateurs allemands ont fait encore mieux: 3,65 millions d’entre eux ont vu la course de Melbourne, pour une part de marché „supérieure à 50 %“, „sans comparaison avec ce qu’on enregistre en temps normal sur ce créneau, qui est de l’ordre de 10 %“, se félicite un porte-parole de RTL TV. Ils étaient en outre 5,37 millions à regarder le GP de Malaisie, avec une pointe à 5,94 millions, d’après la chaîne allemande. En Grande-Bretagne, l’audience, de 2,1 millions pour l’Australie et 4,3 millions pour la Malaisie, a plus que doublé par rapport à 2008, selon la BBC.
Climat
 Mais retarder les épreuves a valu de s’exposer aux aléas climatiques locaux. A Melbourne, la lumière rasante automnale a beaucoup gêné les pilotes. A Sepang, un „déluge“, selon Felipe Massa (Ferrari), a causé la neutralisation, puis l’arrêt définitif du GP après une heure de course et près d’une heure d’attente.
Pourtant, „tout le monde savait“, dans le milieu de la F1 que les précipitations étaient fréquentes et que la lumière tombait rapidement en Malaisie en fin d’après-midi, a affirmé Button. „Courir en fin d’après-midi est une idée qui n’avait rien d’intelligent“, a insisté Massa. „La Formule 1 a ses exigences économiques. Elle doit être le plus possible mondiale“, a souligné Massimo de Luca, le directeur de Rai sport, qui retransmet la discipline en Italie. Mais ces exigences ne sont pas toujours compatibles avec celles du spectateur européen, constate-t-il. Avec 4,7 millions d’Italiens rassemblés devant leur télé pour les pluies malaisiennes, la Rai a gagné „un peu d’audimat“ par rapport à 2008. Mais face à la Sainte Messe dominicale, la F1 a peiné à rassembler. „L’horaire parfait est celui de l’après-midi“, affirme M. de Luca. A ce moment, ils sont entre 6 et 7 millions à regarder la F1 en Italie. Le constat est repris par toutes les chaînes européennes. D’où le besoin de „s’adapter“ à ces contraintes, comme à Singapour, où le GP se déroule de nuit, sous lumière artificielle, à une heure habituelle pour l’Europe. „La bonne formule, c’est ça“, affirme Noël Carles pour TF1. Dimanche, les fans européens devront encore se lever tôt. Le départ du GP de Chine est prévu à 07h00 GMT.

 La Formule 1, pas si chère que ça pour les télés 

Avec 600 millions de téléspectateurs revendiqués dans 188 pays, la Formule 1 se veut un mastodonte médiatique mondial, que les télévisions ne paieraient pourtant pas si cher. „La F1 nous coûte moins cher que le football, dans un rapport de 1 à 10“, évalue Luis Palahi, le producteur de la F1 pour Tele 3, une chaîne régionale émettant uniquement en Catalogne, qui diffuse également les matches du FC Barcelone.

„C’est un bon produit“, renchérissent, interrogés par l‘AFP, les diffuseurs de ce sport mécanique en France et en Italie, sans divulguer combien il affecte leurs recettes commerciales. Les week-ends de course, la plupart des médias qui diffusent la F1 voient leur audience multipliée par trois ou quatre par rapport aux autres fins de semaines, d’après la Formula one management (FOM), qui détient les droits commerciaux du sport. RTL TV en Allemagne passe ainsi d’environ 9 à 38 % de part d’audience, alors qu’en Espagne, Tele 5, qui détenait les droits en 2008, voyait son audimat bondir de 12-13 à plus de 40 %, révèlent les statistiques de la FOM. En France, l’impact de la F1 est minoré pour TF1, première chaîne commerciale européenne. L’audience est d’autant plus forte que les pilotes nationaux se battent en tête du championnat. Avec Nick Heidfeld (BMW Sauber) ou Timo Glock (Toyota) deuxième et troisième en Malaisie, les téléspectateurs allemands suivent la F1. En Espagne, Fernando Alonso (Renault) fixe encore les baromètres des audiences, même si, „au Grand Prix de Barcelone, il y a plus de +Ferraristes+ que d’+Alonsistes+“, remarque M. Palahi. La Grande-Bretagne paraît presque trop richement dotée en pilotes de premier plan. Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes), l’enfant chéri du Royaume, désormais critiqué puis sanctionné pour avoir menti à la FIA, subit la concurrence de Jenson Button (Brawn GP), vainqueur des deux premières courses de la saison. „La F1 est un des joyaux de la couronne de la diffusion sportive“, s’est réjoui Dominic Coles, le directeur des droits sportifs de la BBC, qui diffuse à présent la F1. Le coût annuel de l’opération est évalué à 40 millions de livres (44 millions d’euros), selon une source médiatique. Une paille au regard des droits du football.