Rôle des sondages dans le débat politique et public

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Dans le cadre d'une table ronde, qui a tenu lieu jeudi 23 octobre à Luxexpo, Klaus Peter Schoeppner, directeur de l'institut de sondages Emnid, fut cordialement inivité par TNS ILRES,la société d'études de marché et de sondages d'opinions, pour discuter sur le rôle des sondages sur la politique. Les présidents des partis politiques luxembourgeois, ainsi...

La table ronde, modérée par le journaliste Maurice Molitor, a débuté par un discours tenu par Klaus Peter Schoeppner qui a fortement insisté sur la différence entre pronostic et diagnose. Selon le directeur d’Emnid, un sondage est une diagnose et non pas un pronostic. Et c’est seulement si les politiciens et la société arrivent à dissocier ce point que le sondage peut être sérieusement pris en compte. Suivant le directeur, les polticiens d’aujourd’hui doivent faire face à des « agendasetting » qui changent constamment. Les citoyens ne se basent plus sur les compétences des politiciens, mais plutôt sur les tendances au jour le jour. Par conséquent, les politiciens eux ne peuvent plus planifier et anticiper à long-terme, mais à court-terme en raison des « sautes d’humeur » de la population. D’où l’importance des sondages qui donnent le ton, la tendance. Ceci dit, seul un sondage en tant que prévision peut être considéré.

Point de vue des politiciens

Les avis des présidents des partis luxembourgeois sur ce thème sont mitigés, mais tendent tous vers la même conclusion: le sondage est important, mais n’influence pas directement le débat politique et public. Pour François Biltgen, président du Parti chrétien-social, le sondage n’a d’un côté pas une si grande influence sur l’électeur, mais de l’autre côté il fournit d’intéressantes analyses bien détaillées, dévoilant les tendances de long-terme de la société.

Quant à Claude Meisch, président du Parti démocratique, il est d’avis que le sondage est sensé aiguiser la curiosité, tout en étant en concordance avec les attentes des citoyens.

À l’inverse, François Bausch, président du Parti Déi Gréng, n’est pas très convaincu de l’influence d’un sondage dans le débat politique et public. Selon lui, il sert juste de médiation, mais il n’affecte en rien le programme électoral. 

Enfin, pour Alex Bodry, président du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois, le sondage permet de donner une idée, une impression de la société, même d’étudier quelques thématiques sans pour autant influencer d’une façon radicale. D’après lui tout se base sur le sens intuitif du politicien qui ressent les « courants ».

Point de vue des médias

« Le rôle des sondages c’est d’accompagner les plus grandes tendances », souligne Alvin Sold, directeur général du groupe Editpress. Ceci dit, selon Alvin Sold- pour qui le citoyen devient manipulable en raison du phénomène d’« Agendasetting »-, le sondage devient aujourd’hui juste synonyme d’une photographie d’un moment spécifique. 

De son côté, Marc Glesener, directeur général du groupe Saint-Paul, préfère approfondir les sondages en se référant au principe de confiance. L’importance est que les lecteurs et clients restent « le centre ».

Bref, peu importe les différents avis, une chose est sûre, ils sont tous d’accord sur le fait que le sondage représente un enrichissement pour le débat politique.