Le meilleur?

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(Tageblatt)

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Toutes les chances plus une. Mais …

Souvent, évoquant Nicolas Machiavel, on associe le terme de machiavélique à diabolique. A tort. Les récentes élections, ici et là, les campagnes électorales en cours, montrent à quel point le grand philosophe italien fut simplement réaliste. Par exemple quand il estime que le prince doit se montrer tel que l’attendent de lui les citoyens, qui se soucient moins de ses actes que de ce qu’ils veulent voir en lui et de lui.

Prenons l’exemple de notre voisin français. François Hollande, homme politique, aurait-il fait énormément d’erreurs? Non, il a fait ce qu’il a pu, s’est plutôt peu trompé, mais n’a jamais su être un prince. Eût-il sauvé les apparences et affiché le couple idéal avec Ségolène au lieu d’entraîner l’incommensurable Valérie à l’Elysée avant de la congédier sans grandeur, et son image de président serait sauve. Il aurait pu vivre – comme la majorité de ses prédécesseurs – sa romance avec Julie Gayet sans avoir recours au scooter la nuit, Ségolène acceptant ses escapades. Trop de normalité nuit à la normalité; cela François ne l’a jamais compris.

Tout prince subit la vilenie, l’offense, l’insulte. A lui de paraître plutôt que de laisser paraître, de se livrer aux fausses confidences qui – in fine – ne provoquent que l’apitoiement et non le respect. L’affection moins encore car les peuples sont rarement généreux. La France est en piètre état. Elle a pourtant tant de riches cadeaux dans son berceau. Sa géographie, ses mers et océans, sa faune, sa flore, une histoire prestigieuse, une langue sublime, une culture aussi riche que lumineuse. Elle est en pointe dans d’innombrables domaines scientifiques et technologiques sans savoir „vendre“ et exploiter le potentiel. De tous les grands pays, elle dispose de la démographie la plus avantageuse. La diversité de son peuple, ses peuples, sa mixité, sa laïcité d’Etat sont autant d’atouts que d’autres n’ont pas.

Qu’est-ce qui cloche donc? Même en politique, les clivages et définitions sont autres qu’ailleurs. Si, dans la plupart des autres pays, la droite peut être systématiquement associée au conservatisme et à la chrétienté, tel n’est pas le cas en France.

Pour preuve: Fillon est un homme de droite pur et dur, catholique pratiquant sans concessions sociétales et, parallèlement, un grand libéral (économique). Juppé est de droite, conservateur sur le plan économique tout en étant gaulliste et donc ouvert au dialogue social; il est cependant un libéral de gauche dans le domaine sociétal. Et la gauche? Les socialistes, à l’exception des „deloristes“ dont fut François Hollande, eurent toujours du mal avec la social-démocratie. Une des raisons majeures est à chercher aux origines du PS, avec les militants tantôt venus de la gauche communiste, tant du PSU. Il a fallu un orfèvre en politique tel François Mitterrand pour rassembler tous ces „énergumènes“ et d’y associer ultérieurement des écologistes en constante position de grand écart. La gauche est aujourd’hui divisée à l’extrême. Le PC ne se retrouve plus en Mélenchon, la gauche du PS, animée et ensorcelée par des personnages type Marie-Noëlle Lienemann, pourtant jadis à l’aise avec ses maroquins, joue les pures et dures. Les radicaux essaient de survivre vaille que vaille, les écolos se rejouent la énième guerre des chefs, le PS lui-même est exsangue à force de querelles internes et de courants d’air.

La droite aura un candidat unique. La gauche ira au combat en ordre dispersé, hargneuse, destructrice. Avec, surgi de nulle part, le talentueux jeune homme qu’est Emmanuel Macron, intelligent, ambitieux, flanqué de son épouse qui raconte aux journaux que c’est sa „dernière chance“, vu son âge. Sacré programme, sacrée motivation, sacrée inexpérience …

Pendant ce temps, Marine la Bleue rigole. Elle joue les pondérées, est aussi populiste et extrême droitiste que son paternel. Elle est un peu moins moche que lui, convenons-en. Si la France virait dans le camp de l’extrême droite, c’en serait fini de son avenir, malgré les atouts énumérés ci-haut, qui pourraient en faire d’ici dix à quinze ans le pays le plus fort en Europe.

Si donc elle rejoignait en mai prochain le club des Hongrois, Polonais et autres, l’Europe partirait en vrille. Cette communauté d’hommes et de femmes à la recherche du bien-être, voire du mieux-être de tous, fruit d’une certaine idée des valeurs individuelles et collectives, fruit de l’illusion qu’aucun conflit ne déchirera plus jamais les peuples du vieux continent.

Alors, le meilleur pour présider et écrire la France?

L’avis de recherche est lancé …