START 1: Russes et Américains reprennent des négociations marathon à Genève

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Russes et Américains ont poursuivi mardi à Genève leur marathon de négociations secrètes sur un accord de désarmement nucléaire, quelques jours après que Moscou eut accentué la pression pour obtenir la révision du bouclier antimissile américain.

Les pourparlers pour remplacer l’accord START 1 qui expire le 5 décembre, „ont recommencé aujourd’hui à 11H00 (09H00 GMT) à la mission russe“, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique russe sans plus de détails. Comme lors des précédents pourparlers en mai et début juin, les délégations des deux pays sont décidées à observer la plus grande confidentialité sur ce troisième round de négociations, qui doivent symboliser le „nouveau départ“ des relations entre Moscou et Washington. Seul a affleuré cette semaine un désaccord sur la date officielle de reprise des négociations, les Russes affirmant qu’elles avaient déjà redémarré lundi à la mission américaine. Reconnaissant cette rencontre jugée informelle, les Américains s’en tenaient quant à eux aux dates officiellement prévues de mardi et mercredi. En tout état de cause, les négociations devant pousser plus loin la réduction des arsenaux militaires prévue par le Traité de réduction des armes stratégiques de 1991 (START 1), ont pris une allure de marathon. Les deux délégations se rencontrent ainsi pour la troisième fois en à peine plus d’un mois, après Moscou (19/20 mai) et Genève (1er/3 juin). De fait, le temps presse et la pression augmente car elles ont été mandatées par leurs capitales pour fournir un premier cadre d’accord avant la rencontre prévue le 6 juillet à Moscou entre les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama. Selon les experts, la réduction elle-même des têtes nucléaires des deux puissances ne pose pas réellement de problème, toute économie étant bien venue en temps de crise.
Les chiffres n’ont pas filtré mais ils pourraient, d’après les spécialistes, descendre en dessous des limites prévues par le dernier accord en date (SORT en 2002), de 1.700/2.220 têtes. De plus, contrairement à SORT, ils seraient assortis de contraintes de vérification et de l’impossibilité de mettre en réserve les ogives excédentaires. Les choses se compliquent en revanche sur les concessions que veulent obtenir en paralèlle chacun des deux pays, explique l’expert de l’European Council on Foreign Relations, Andrew Wilson. Pour la Russie, il s’agit clairement d’obtenir l’abandon du projet de bouclier antimissile en Europe concocté par l’administration Bush. Officiellement destiné à prévenir des attaques iraniennes, il est perçu par Moscou comme une menace. M. Medvedev a une nouvelle fois indiqué samedi que „les réductions proposées ne seront possibles que si les Etats-Unis lèvent nos inquiétudes“ sur le bouclier.
Du côté américain, il s’agit „de troquer une forme de coopération de la Russie“ sur les dossiers chauds tels que l’Iran, explique encore M. Wilson. L’administration américaine n’est pas trop attachée au bouclier mais pour des raisons de politique intérieure, elle ne peut lâcher trop ostentatoirement le projet soutenu par les Républicains. Quant à la Russie, elle n’est pas trop enthousiaste à l’idée de s’aligner sur la position américaine vis-à-vis de Téhéran. „Mais il y a une très forte volonté de part et d’autre de trouver un terrain d’entente“, insiste M. Wilson. Il est ainsi „possible qu’un cadre pour un nouvel accord soit défini pour le sommet de Moscou en juillet, même si un accord final ne pourra être trouvé avant l’automne“, conclut l’expert américain Daryl Kimball, directeur de l’Association de contrôle des armements.