Sarkozy veut protéger les Français de la crise, et continuer les réformes

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Alors que la tempête financière continue à balayer la planète et que la croissance pique du nez, Nicolas Sarkozy a reconnu jeudi à Toulon la gravité d'une crise qui suscite \"la peur\" mais s'est engagé à protéger les Français de ses effets et à continuer les réformes.

Devant près de 4.000 personnes –élus, responsables socio-économiques ou militants UMP– et une partie de son gouvernement, le chef de l’Etat a longuement détaillé son diagnostic d’une crise causée par „capitalisme perverti“ et s’est prononcé, comme il l’avait fait à New York, pour une „remise à plat“ de l’ensemble du système financier international. Tout au long d’un discours de plus d’une demi-heure, Nicolas Sarkozy s’est attaché à parler un langage de „vérité“, seule capable à ses yeux de „rétablir la confiance“ et de „vaincre la peur“ qui s’est emparée des Français. La crise „est en train de bouleverser le monde“, elle „n’est pas finie“, „ses conséquences seront durables“ et la France ne sera pas „à l’abri“, a posé d’entrée le président. „Nous venons de passer à deux doigts de la catastrophe“, a-t-il dit. „Dire la vérité aux Français, c’est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d’achat“, a-t-il asséné. Comme il l’avait déjà fait mardi de la tribune de l’ONU à New York, Nicolas Sarkozy a dénoncé les défaillances d’un „capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir“. Entre autres „cibles“, il a visé les rémunérations des dirigeants d’entreprises et des opérateurs financiers, comme les „parachutes dorés“, qui „doivent désormais être encadrés“ pour mettre fin aux „abus“ et aux „scandales“. A défaut d’accord entre professionnels, le gouvernement „règlera le problème par la loi avant la fin de l’année“, a-t-il menacé. Nicolas Sarkozy a également réaffirmé sa volonté de voir „les responsables de ce naufrage“ sanctionnés, „au moins financièrement“. Pour rassurer les épargnants, le président a pris „l’engagement solennel“ que l’Etat garantirait „la sécurité et la continuité“ du système bancaire et financier français s’il était menacé par la crise. „Je n’accepterai pas qu’un seul déposant perde un seul euro parce qu’un établissement financier se révèlerait dans l’incapacité de faire face à ses engagements“, a-t-il ajouté sous les applaudissements. Evoquant les remèdes à apporter à ce „mal profond“, Nicolas Sarkozy a souhaité que le sommet international qu’il a proposé à ses pairs en novembre soit l’occasion d’une „remise à plat“ complète du système, „comme on le fit à Bretton-Woods après la Seconde Guerre mondiale“. Mais il a aussi estimé que la crise „appelle à accélérer le rythme des réformes et non à le ralentir“. M. Sarkozy a ainsi confirmé le lancement d’une deuxième étape de la réforme de l’Etat, de celles des collectivités locales et de la taxe professionnelle, tout comme la suppression de „30.600 emplois publics“ en 2009. A la veille de présenter un projet de budget 2009-2011 rendu délicat par une croissance en berne, il a refusé toute „hausse des impôts et des taxes qui réduirait le pouvoir d’achat des Français“. Sans surprise, la droite a salué le discours du président. Le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez a estimé qu’il avait „montré l’image d’un capitaine courage tenant fermement le gouvernail“. Le premier secrétaire du PS François Hollande a déploré la „lucidité tardive“ de Nicolas Sarkozy pour „reconnaître les méfaits du capitalisme“.