Premier face-à-face positif d’Obama avec les dirigeants de l’Amérique du Sud

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Le président américain Barack Obama a eu samedi un premier face-à-face positif avec une douzaine d'homologues d'Amérique du Sud à Trinité-et-Tobago, alors qu'un rapprochement américano-cubain semblait se dessiner au deuxième jour du sommet des Amériques.

 Ce premier contact a été d’autant plus important que ces douze dirigeants, membres de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), ont l’espoir, avec leurs différences, d’entamer une nouvelle ère avec les Etats-Unis. „C’est le début d’une nouvelle ère très intéressante dans la relation“, a déclaré le président équatorien Rafael Correa, l’un des plus critiques envers Washington avec le vénézuélien Hugo Chavez ou le bolivien Evo Morales. Il a toutefois ajouté : „Nous n’avons pas encore vu de grands changements vis-à-vis de Cuba“.
La présidente argentine Cristina Kichner a estimé qu'“un dialogue différent a été ouvert“ et appelé M. Obama à „être non seulement le produit du changement mais aussi un acteur“, espérant que „ses intentions pourront se traduire en politiques concrètes“. La réunion a été „très positive“ et l’échange „franc“, a résumé son homologue chilienne Michelle Bachelet. Le Chili de Mme Bachelet fait partie, avec le Brésil de Luiz Inacio Lula da Silva, des pays modérés bien vus à Washington, tandis que l’Argentine de Cristina Kirchner tente d’améliorer ses relations avec les Etats-Unis. „Nous allons attendre la fin du sommet mais je crois que si le climat qui prévaut est le même qu’on a vu lors de la réunion entre Obama et l’Unasur, le résultat sera très positif“, a commenté le chef de la diplomatie brésilienne Celso Amorim.
Bête noire de l’administration américaine sous la présidence de George W. Bush, Hugo Chavez s’est de nouveau montré conciliant samedi envers son successeur en lui offrant un livre, au lendemain d’une poignée de mains très remarquée.
„Pour Obama, affectueusement“, a écrit M. Chavez dans sa dédicace. „Ce livre est un monument de notre histoire latino-américaine“, a-t-il expliqué, ajoutant: „Il nous permet de tirer des leçons de l’histoire, de cette histoire que nous devons construire“.
L’ouvrage, „Les veines ouvertes de l’Amérique latine“ de l’Uruguayen Eduardo Galeano –récit du pillage des ressources du continent au cours des siècles– publié en 1971, est devenu un classique. Vendredi, M. Obama avait mis les détracteurs de Washington devant leurs responsabilités: „Les Etats-Unis ont changé“, a-t-il fait valoir, rappelant qu’ils n’étaient pas „les seuls à devoir changer“. Dans son esprit, c’est aussi cela le „partenariat d’égal à égal“ qu’il propose aux latino-américains. „Je ne suis pas venu ici m’occuper du passé, mais de l’avenir“, a-t-il dit, sans ignorer que la question cubaine serait de nouveau soulevée.
Exclue de l’Organisation des Etats américains (OEA) en 1962, Cuba n’est pas invitée à participer aux sommets des Amériques. Mais elle est omniprésente. A l’initiative de M. Chavez, les membres de l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba – Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Honduras, Dominique et Saint-Vincent) ont annoncé qu’ils jugeaient „inacceptable“ le projet de déclaration finale du sommet faisant l’impasse sur l’embargo contre l’île communiste.
Le président américain a dit croire dans la possibilité de donner „une nouvelle direction“ aux relations avec Cuba. Sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton avait vu dans des propos récents du président cubain Raul Castro une „ouverture“ dont il fallait tenir compte. Le chefs d’Etat devaient se pencher, à l’issue de cette première rencontre, sur „le développement, la sécurité énergétique et l’environnement durable“.