Nucléaire: pas d’ouverture iranienne à Genève malgré le geste américain

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Les discussions samedi à Genève entre le diplomate en chef de l'UE Javier Solana et le négociateur iranien sur le nucléaire Saïd Jalili n'ont permis aucune percée, malgré la présence inédite d'un haut responsable américain.

 „Il y a toujours des progrès dans ces discussions, mais cela est insuffisant“, a déclaré à l’AFP M. Solana à l’issue de la conférence de presse. Saïd Jalili a lui aussi reconnu à sa façon que les discussions n’avaient guère avancé.
La diplomatie est „comme un tapis iranien: cela avance millimètre par millimètre“, a-t-il indiqué. „C’est un travail très précis“, „il faut espérer que le produit fini sera magnifique à regarder“. Le département d’Etat américain, dont le numéro 3 William Burns participait pour la première fois à ce type de réunion, illustrant un revirement spectaculaire de la position américaine, a immédiatement appelé Téhéran à faire enfin un choix.
„Nous espérons que le peuple iranien comprend que ses dirigeants doivent faire un choix entre la coopération, qui apportera des bénéfices à tous, et la confrontation, qui ne peut conduire qu’à davantage d’isolement“, a indiqué son porte-parole Sean McCormack dans un communiqué. A l’issue de près de six heures de discussions avec M. Jalili, M. Solana a quant à lui expliqué n’avoir pas „obtenu de réponse claire“ à ses questions. „Nous avons fait une offre“, „et nous n’avons pas obtenu de réponse claire à cette offre, par oui ou par non“, a-t-il ajouté, en référence à l’offre de coopération politique et économique que les six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) ont représentée à l’Iran le mois dernier.
Cette offre reste conditionnée à la suspension par Téhéran de ses activités d’enrichissement d’uranium – dont la communauté internationale soupçonne qu’elles alimentent un programme secret de fabrication de l’arme atomique – ce que l’Iran a toujours refusé. Sur ce dossier, „les réunions sont difficiles, les choses prennent du temps“, a reconnu M. Solana. „Nous espérons beaucoup obtenir cette réponse, et nous espérons que cela interviendra dans deux ou trois semaines“. Même si aucune date précise n’a été fixée, les deux hommes doivent en effet „reprendre contact“ dans ce délai, soit via une nouvelle rencontre, soit „par téléphone ou via nos conseillers“, a précisé M. Solana. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Kisliak, qui participait aux discussions, a confirmé que les Six espéraient maintenant une réponse de l’Iran d’ici „deux semaines“ sur cette offre. Les Iraniens ne semblent toujours pas prêts à accepter la proposition des Six de lancer une phase de pré-négociations, pendant laquelle les Iraniens accepteraient d’abord de maintenir l’enrichissement d’uranium à son niveau actuel tandis que les Six renonceraient à durcir les sanctions existantes (proposition dite de „freeze for freeze“). Si M. Jalili a reconnu que le sujet avait été discuté „pendant plusieurs heures“ samedi, „ce qui est plus important pour nous, c’est d’apporter une approche constructive à la table des négociations pour que nous ayons ensuite une coopération constructive répondant à nos soucis communs, basée sur des obligations collectives“. Il a assuré que son pays avait lui-même „créé de nombreuses possibilités de coopérations dans différents domaines“ au travers des propositions soumises en parallèle à l’offre des Six sur le règlement des grands problèmes mondiaux. Ces propositions ne mentionnent néanmoins pas le problème nucléaire iranien. En cas d’échec des discussions, conformément à la „double approche“ sanctions/dialogue suivie par les Six, les Iraniens s’exposeraient au risque de l’adoption de nouvelles sanctions à l’ONU, où trois résolutions assorties de sanctions ont déjà été adoptées contre Téhéran depuis 2006. M. Solana n’a cependant agité aucune menace en ce sens samedi.