L’Europe en crise économique veut limiter les frais sur son plan climat

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Les dirigeants de l'UE, notamment Angela Merkel et Silvio Berlusconi, se retrouvent jeudi décidés à batailler pour limiter les frais avant d'entériner le plan européen de protection du climat, d'autant qu'ils sont aussi pressés de payer pour relancer l'économie en crise.

La chancelière Angela Merkel, qui dirige la première puissance industrielle d’Europe, a prédit, juste avant l’ouverture du sommet de Bruxelles, des „négociations difficiles“. Alors que la zone euro est entrée en récession, elle a insisté sur la nécessité „de conserver les emplois importants et modernes“. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a lui menacé à nouveau de mettre son veto à un plan qui ne protégerait pas suffisamment l’industrie italienne. „Si nous ne réussissons pas à obtenir ce que nous avons demandé, alors nous mettrons notre veto“, a-t-il déclaré, jugeant „étrange“ que l’UE se lance dans un tel plan avant d’avoir obtenu des engagements des autres grands pollueurs de la planète, lors de la conférence internationale de Copenhague prévue en décembre 2009. Mme Merkel devait avoir dès 14h00 (13h00 GMT), avant l’ouverture formelle du sommet à 15h00, une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy. A quelques heures de cette réunion à Bruxelles, la police belge a par ailleurs interpellé jeudi 14 membres présumés du réseau terroriste Al-Qaïda, y compris un homme qui semblait sur le point de commettre un attentat-suicide. Dès son arrivée, M. Sarkozy a appelé ses partenaires au compromis, déclarant que „l’Europe ne peut pas donner le spectacle de la division“. Le président français tient à achever son mandat à la tête de l’UE par un accord sur ce dossier clé pour les Européens. Ces derniers sont aussi sous pression de la communauté internationale pour ne pas lâcher trop de lest. „L’Union européenne doit faire preuve de „+leadership+ sur le climat et les décisions qu’elle prendra à Bruxelles auront „d’importantes conséquences pour le monde entier“, a averti depuis la conférence sur le climat de Poznan (Pologne) le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. En mars 2007, les Européens s’étaient engagés sur un triple objectif pour 2020: réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d’économies d’énergie. Tous les secteurs économiques doivent participer à l’effort. L’industrie doit réduire de 21% ses émissions sur 8 ans. Les usines européennes lâchent chaque année 2 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, la moitié des émissions de l’UE. Pour les obliger à tenir cet objectif, la Commission européenne propose que les industriels achètent aux enchères des quotas d’émissions de CO2 à partir de 2013. Mais Angela Merkel et Silvio Berlusconi veulent obtenir le plus d’exonérations possibles pour leurs industries, en assouplissant les critères prévus pour l’obtention de certains permis gratuits. Par solidarité, Bruxelles propose que 10% de l’ensemble des permis vendus aux enchères revienne aux pays les moins riches de l’UE, les pays de l’Est. Un mécanisme que contestent notamment Grande-Bretagne, Allemagne et Suède, ce qui pourrait braquer les pays de l’Est. Le Premier ministre polonais Donald Tusk s’annonce d’ailleurs aussi comme un négociateur difficile, et réclame des permis gratuits pour ses centrales au charbon. Les tractations pourraient être envenimées par des frictions persistantes sur le plan de relance européen d’un montant total prévu de 200 milliards d’euros. Les principaux pays divergent sur les efforts à fournir. L’Allemagne, première économie européenne, est pressée d’apporter une grosse contribution, mais la chancelière, entrée en période électorale, hésite. Les dirigeants discuteront en outre des garanties à apporter aux Irlandais pour qu’ils s’engagent à organiser avant novembre 2009 un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne, censé permettre à l’UE élargie de mieux fonctionner.