Les otages enlevés en Egypte sont passés du Soudan en Libye, selon Khartoum

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Les onze touristes européens et les huit Egyptiens capturés en Egypte ont été transférés par leurs ravisseurs du Soudan en Libye, a annoncé jeudi Khartoum, suscitant des interrogations au Caire.

„Les ravisseurs et les touristes sont passés en Libye, à environ 13 à 15 kilomètres de la frontière“, a déclaré à l’AFP Ali Youssouf, directeur du protocole du ministère soudanais des Affaires étrangères. Capturés le 19 septembre aux confins désertiques du sud-ouest de l’Egypte, lors d’un safari en 4×4, les 19 otages avaient d’abord été transférés au Soudan par leurs ravisseurs, dont la nationalité est inconnue. Contactées par l’AFP, les autorités libyennes n’ont pas souhaité s’exprimer.
„Les autorités soudanaises nous ont informé qu’ils (les otages) ont été déplacés vers la Libye“, a dit à l’AFP sous couvert de l’anonymat un responsable des services de sécurité égyptiens. „Nous ne savons pas s’il s’agit d’une libération ou d’une aggravation de la crise“, a-t-il dit, tandis qu’un autre responsable, cité par l’agence MENA, n’excluait pas qu’une pénurie d’eau ait expliqué ce mouvement. Selon un scénario non confirmé qui circule au Caire, le transfert pourrait être le prélude à une sortie de crise, avec l’exfiltration des otages par la Libye, via l’aéroport de Kufra, distant de moins de 300 km au nord-ouest. Le groupe comprend 11 touristes –cinq Italiens, cinq Allemands et une Roumaine– ainsi que huit Egyptiens: deux guides, quatre chauffeurs, un garde-frontière et l’organisateur du safari, directeur de l’agence Aegyptus Intertravel du Caire. „Tous les otages vont bien, selon nos informations, et nous suivons la situation“, a déclaré M. Youssouf, précisant que les autorités allemandes négociaient avec les ravisseurs. „L’Allemagne est en contact avec les ravisseurs, et le Soudan reste en contact étroit avec les Egyptiens, les Allemands, les Italiens et les Roumains“. La zone où ils restent localisés est celle du Jebel Ouenat, une montagne truffée de grottes dont le sommet surplombe à 1800 mètres les étendues désertiques, à cheval sur les trois frontières entre l’Egypte, le Soudan et la Libye.
C’est un carrefour aux frontières mal matérialisées que sillonnent des contrebandiers se livrant à de multiples trafics, des biens de consommation aux migrants clandestins. Si les portions égyptiennes et soudanaises de cette région sont peu développées, la partie libyenne possède des axes très fréquentés, comme celui qui mène à Kufra, ainsi qu’une importante présence militaire. Les ravisseurs ont exigé que l’Allemagne soit responsable pour le paiement d’une rançon de 6 millions d’euros, a affirmé jeudi à l’AFP un responsable de la sécurité égyptienne
A l’en croire, la somme doit être donnée à l’épouse –de nationalité allemande– de l’organisateur du safari, qui serait en outre le canal principal de communication avec les ravisseurs. M. Ali Youssouf a réaffirmé jeudi que „les forces soudanaises étaient dans la région“. Mais, a-t-il ajouté, „nous n’allons entreprendre aucun mouvement qui pourrait mettre la vie des personnes retenues en péril“. Des informations contradictoires circulent sur la nationalité des ravisseurs –Soudanais, Egyptiens, Libyens ou Tchadiens– selon les sources discordantes. D’après un chauffeur de l’expédition capturé, entré en contact avec sa famille, les ravisseurs sont quatre, trois Soudanais et un Tchadien, rapporte mercredi le quotidien panarabe as-Sharq al-Awsat. „Qu’importe au fond leur nationalité, ce sont des bandits sans frontières, sans doute du cru et qui ont préparé leur coup“, a dit à l’AFP Marc Lavergne, directeur du CEDEJ, centre français de recherche basé au Caire.