Samstag13. Dezember 2025

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L’élection présidentielle en Ukraine prévue le 17 janvier 2010

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Le parlement ukrainien a fixé mardi au 17 janvier 2010 la date de la prochaine élection présidentielle, censée mettre fin à une spirale de crises politiques dans cette ex-république soviétique depuis la Révolution orange pro-occidentale en 2004.

La résolution fixant la date a été votée par 399 députés sur 450. Dans un premier temps, en avril, le parlement avait fixé au 25 octobre 2009 la date du scrutin. Dénoncée comme illégale par le président Viktor Iouchtchenko, cette date avait été rejetée à la mi-mai par la Cour constitutionnelle.
Porté au pouvoir par un soulèvement populaire baptisé Révolution orange, fin 2004, le chef de l’Etat, un pro-occidental, a promis de briguer un second mandat. Sa popularité étant au plus bas, il n’a pratiquement pas de chances d’être réélu.
C’est l’ex-Premier ministre Viktor Ianoukovitch, jugé pro-russe, qui est en tête des intentions de vote pour le prochain scrutin (35%), selon un récent sondage de l’Institut international de sociologie de Kiev. Bête noire de la Révolution orange, M. Ianoukovitch était sur le point de devenir président en 2004, mais sa „victoire“ avait été finalement invalidée pour fraudes par la justice. La chef du gouvernement Ioulia Timochenko, considérée comme pro-occidentale est créditée de 22%. Elle est talonnée par l’ancien président du Parlement Arseni Iatseniouk (19%), un pro-occidental surnommé parfois l'“Obama ukrainien“ pour sa jeunesse et dynamisme. Mme Timochenko avait été alliée de M. Iouchtchenko, alors opposant, lors de la Révolution orange. Elle est devenue depuis son ennemi juré. Des conflits incessants entre M. Iouchtchenko et Mme Timochenko pendant le premier passage de celle-ci à la tête du gouvernement (février-septembre 2005) ainsi qu’après sa nouvelle nomination comme Premier ministre en décembre 2007 ont largement déçu la population et l’Occident. De même que des crises politiques à répétition ayant marqué la cohabitation au pouvoir entre deux Viktor, Iouchtchenko et Ianoukovitch, ce dernier étant redevenu Premier ministre d’août 2006 à décembre 2007 grâce à un bon score de son parti aux législatives. La crise économique mondiale qui a lourdement frappé l’Ukraine – son économie devrait reculer de 8 à 14% selon les estimations – a aussi entamé la popularité des protagonistes politiques. M. Iouchtchenko ne figure qu’en sixième position dans les sondages avec 3% des intentions de vote, derrière même le leader communiste Petro Simonenko (6%) et le président du parlement Volodymyr Lytvyne (3,7%). Les Ukrainiens et les Occidentaux espèrent que le scrutin de janvier apportera davantage de stabilité à cette ex-république soviétique de 46 millions d’habitants située aux portes de l’Union européenne; mais les experts restent sceptiques.
„Je ne crois pas à la stabilité politique“, déclare Niko Lange, directeur de la représentation de la Fondation Konrad Adenauer en Ukraine. Pour lui, le partage des compétences entre le président et le Premier ministre, mal défini dans la Constitution ukrainienne, est une source d’instabilité. „Les conflits vont se poursuivre“. Et faute d’une majorité stable au Parlement, la marge de manoeuvre du nouveau président quel qu’il soit sera limitée. „Ce n’est pas facile de changer le pays lorsqu’on n’est pas capable de faire passer les lois nécessaires“, fait valoir M. Lange. „Je ne prévois de changements radicaux ni dans la politique intérieure, ni dans la politique extérieure de Kiev“ après la présidentielle, résume l’analyste.