La Poste: postiers et usagers manifestent contre la privatisation partielle

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Des milliers de postiers accompagnés d'usagers de La Poste ont manifesté samedi dans toute la France pour protester contre le projet de privatisation partielle de la Poste, à l'appel de syndicats qui ont tous jugé que la crise économique avait renforcé leurs arguments.

 Des collectifs d’usagers, des enseignants et des élus ont également pris part aux nombreux cortèges mobilisés à l’appel d’une intersyndicale (CGT-Fapt, Sud-PTT, CFDT-F3C, FO-Com, CFTC Poste), représentant 95% du personnel. La principale manifestation, à Paris, a réuni entre 2.150 (police) et 12.000 (syndicats) personnes. En régions, il y avait notamment entre 400 et 1.000 manifestants à Marseille, entre 600 et 2.200 à Toulouse, entre 500 et 600 à Albi, entre 300 et 400 à Angoulême, entre 200 et 500 à Lyon. Parmi les postiers, qui avaient parfois revêtu la tenue de facteur bleu marine et jaune, plusieurs dirigeants syndicaux nationaux ont défilé à Paris, comme Bernard Thibault (CGT), Jean-Claude Mailly (FO) ou Jacques Voisin (CFTC), derrière une bannière „Non à la privatisation, pour le service public postal“. „En cette période de turbulence économique, les services publics sont un facteur de cohésion sociale et sont l’un des atouts de la France“, a jugé Bernard Thibault (CGT). Jean-Claude Mailly (FO) a quant à lui souligné que „dans un contexte de retour des pouvoirs publics dans l’économie, ce n'(était) pas le moment de privatiser La Poste“. Des responsables politiques comme Olivier Besancenot (LCR), facteur de profession, Benoît Hamon (PS) ou Marie-George Buffet (PCF) étaient présents au défilé parisien. Le premier secrétaire du PS, François Hollande a manifesté dans son fief de Tulle. A côté des salariés, des collectifs d’usagers ont participé aux défilés, derrière des banderoles „Touche pas à ma Poste, usagers oui, clients non“, slogan repris aussi bien à Paris qu’à Metz. Les manifestants ont dénoncé un projet de changement de statut de la Poste en société anonyme, destiné à permettre une ouverture du capital à hauteur d’environ 3 milliards d’euros pour financer sa modernisation, soit une ouverture de quelque 30% du capital à l’horizon 2011. Malgré l’assurance apportée par le PDG de la Poste Jean-Paul Bailly que l’Etat resterait majoritaire, les syndicats y voient une privatisation de fait qui menace l’emploi des postiers et surtout la qualité du service public. „Si on calcule aujourd’hui le coût pour La Poste de ses missions de service public, on arrive à 900 millions d’euros: si on privatise, on va considérer que ce ne sont plus des activités rentables“, a estimé M. Mailly (FO). Ces inquiétudes sont particulièrement fortes pour les bureaux de poste des zones rurales, comme l’ont exprimé de nombreux défilés en France. „Le vrai danger (…), c’est que l’entreprise se concentre sur les secteurs les plus profitables et délaisse les zones rurales par exemple“, a résumé Michel Franchi, un postier CGT, à Marseille. Pour se prononcer sur le projet du PDG de La Poste, le gouvernement attend les conclusions de la Commission Ailleret, désignée par Nicolas Sarkozy en septembre. Elle devrait lui présenter son rapport le 15 décembre, a indiqué samedi une source syndicale à l’AFP. Début novembre, des messages contradictoires ont été envoyés depuis l’exécutif, le conseiller de l’Elysée Henri Guaino déclarant qu’il „n’était plus question pour l’instant d’ouvrir le capital de la Poste“ avant que le gouvernement ne rectifie le tir en précisant qu’il trancherait fin décembre.