La Corée du Nord lance son \“satellite\“ et provoque un tollé international(VIDEO)

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La Corée du Nord a affirmé dimanche avoir placé un satellite en orbite, au grand dam des Etats-Unis et du Japon qui soupçonnent un essai de missile déguisé et ont obtenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, prévue en fin d'après-midi.

Selon Tokyo, Washington et Séoul, ce tir intervient en violation de deux résolutions adoptées en 2006 par le Conseil de sécurité de l’ONU sommant la Corée communiste de „s’abstenir de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique“.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu doit se tenir à 19H00 GMT, a annoncé un diplomate mexicain, dont le pays assure la présidence du Conseil. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déploré que Pyongyang ait procédé au lancement d’une fusée en violation des résolutions onusiennes.
„Vu la volatilité dans la région, ainsi que l’impasse entre les parties concernées, un tel lancement va à l’encontre des efforts pour promouvoir le dialogue, la paix régionale et la stabilité“, déplore-t-il dans un communiqué. Le lancement de la fusée, qui a survolé l’archipel japonais au mépris des avertissements de la communauté internationale, a été confirmé par les autorités américaine, russe et japonaise. Le premier étage de l’engin „semble“ être tombé en Mer du Japon et le deuxième dans l’océan Pacifique, selon le gouvernement japonais. Pyongyang a assuré avoir placé un satellite de télécommunications Kwangmyongsong-2 en orbite, conformément à ses projets de développement spatial. „Le satellite effectue ses rotations normalement sur son orbite“, a affirmé l’agence officielle KCNA. Le président américain Barack Obama a aussitôt dénoncé une „provocation“ dans un communiqué publié dimanche peu avant le discours qu’il doit prononcer à Prague sur le thème de la prolifération nucléaire.
 „Le lancement aujourd’hui d’un missile Taepodong-2 était une claire violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui interdit expressément à la Corée du Nord de conduire des activités liées à des missiles balistiques de quelque sorte que ce soit“, a-t-il dit. Puissance nucléaire depuis 2006, la Corée du Nord a proclamé son droit à développer un programme spatial „à des fins pacifiques“, au même titre que l’Iran qui a placé en orbite début février son premier satellite. Le régime communiste avait prévenu fin février qu’il lancerait un „satellite de télécommunications“ mais les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent le Nord de vouloir développer ses capacités balistiques en testant une version améliorée du Taepodong-2, déjà testé en juillet 2006. Prenant les devants d’un probable courroux international, Pyongyang a averti que de nouvelles sanctions de l’ONU seraient perçues comme „un acte hostile“ entraînant la rupture des négociations sur sa dénucléarisation, actuellement enlisées.
Sans évoquer directement le tir, Pyongyang, via son agence de presse officielle KCNA, a assuré dimanche avoir reçu „le soutien de nombreux pays pour le développement de son programme spatial pacifique“. Le Japon, l’un des premiers concernés en raison de sa proximité géographique a jugé ce tir „extrêmement regrettable“ et exigé une réunion d’urgence à l’Onu. La présidence tchèque de l’Union européenne a condamné „fermement“ le tir, estimant qu’il fragilisait la stabilité régionale. En revanche, la Chine, traditionnelle alliée de Pyongyang, avec qui elle reste liée par un pacte de sécurité, a appelé à la retenue, souhaitant que les parties concernées „gardent leur calme“. „Nous espérons que les parties concernées feront preuve de calme et de retenue, pour gérer la situation de façon adéquate et maintenir la paix et la stabilité dans la région“, a indiqué dans un communiqué Jiang Yu, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La Corée du Nord avait provoqué deux crises internationales en 1998 puis en 2006 en procédant à des tirs de missiles longue portée. Le tir de 2006 avait été unanimement condamné à l’ONU avec une résolution assortie de mesures contraignantes

 Les sanctions internationales visant la Corée du Nord
La Corée du Nord, qui a procédé dimanche au lancement controversé d’une fusée, a été condamnée par deux résolutions de l’ONU:

– 15 juillet 2006 : le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l’unanimité la résolution 1695 condamnant la Corée communiste pour ses tirs d’essai de missiles du 5 juillet. La résolution comporte des mesures contraignantes pour Pyongyang qui avait tiré sept missiles, dont un Taepodong-2 pouvant théoriquement atteindre le territoire américain.
– 14 octobre 2006: le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 1718 sanctionnant l’essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006. Elle enjoint le Nord de „s’abstenir de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique“.
– Par ailleurs, en 2008, les Etats-Unis assouplissent leur régime de sanctions contre la Corée du Nord qu’ils radient de leur liste des Etats soutenant le terrorisme et sur laquelle Pyongyang figurait depuis 1988. L’ex-président George W. Bush avait annoncé en juin 2008 la levée des sanctions bilatérales imposées depuis 1950 à la Corée du Nord selon la Loi sur le commerce avec l’ennemi (Trading with the Enemy Act), une loi limitant les échanges commerciaux avec des pays hostiles aux Etats-Unis.
— Le Japon a imposé ses propres sanctions économiques après l’essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006. Le gouvernement nippon a menacé de les aggraver en cas de violation des résolutions onusiennes. Parmi les nouvelles sanctions envisagées, figurent l’arrêt de toute exportation nippone vers la Corée du Nord, le renforcement des contrôles sur les transferts d’argent entre les deux pays et l’interdiction pour les Nord-Coréens de venir au Japon.