La Belgique pleure ses bébés assassinés

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„On ne comprend pas comment on a pu s’attaquer à des bébés“, dit le maire de Termonde. Deux jours après le bain de sang commis dans une crèche, la Belgique reste abasourdie et des milliers de gens se sont recueillis hier en mémoire des victimes./ Philippe Siuberski, Termonde

Entre 7.000 et 8.000 personnes, selon la police, ont participé à une marche organisée par des mouvements de jeunesse dans le quartier où deux bébés et une puéricultrice ont été tués vendredi lors d’une attaque inexpliquée au couteau, qui a révulsé le royaume. Les familles des victimes étaient absentes, trop affligées encore pour se joindre à la foule, selon un organisateur. Le cortège, conduit par une petite fille d’une dizaine d’années portant une couronne de branches mortes et de fleurs blanches, suivie d’un groupe de 150 jeunes scouts de la région en uniformes, est resté silencieux, ne portant aucune banderole et ne scandant aucun slogan. Tous se recueillent au fur et à mesure devant le bâtiment de la crèche, où ont été déposés depuis vendredi des centaines de fleurs, bougies, peluches et poèmes ou messages de condoléances.
„On est brisé“, dit en larmes Louis, venu du Brabant flamand (centre). „Nous sommes ici car nous ne comprenons pas ce qui s’est passé dans notre ville, parce que nous avons de la tristesse et surtout parce qu’il y a des gens autour de nous qui ont encore beaucoup plus de peine. Nous voulons être à leurs côtés“, a dit le maire, Piet Buyse, dans une brève allocution. „On ne comprend pas comment on a pu s’attaquer aux êtres les plus vulnérables, les bébés“, a ajouté le bourgmestre de cette ville de quelque 40.000 habitants située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Bruxelles.
Quelques dizaines de motards ont fait le déplacement, dont „Nounours“, un „biker“ vêtu de cuir noir, qui fustige „l’individualisme“ de jeunes qui „vivent sur internet“ et „rêvent de célébrité, à n’importe quel prix“.
L’auteur présumé de la tuerie de vendredi, un jeune homme de 20 ans arrêté peu après les faits, a tué sans raison apparente deux bébés de 6 et 9 mois, ainsi qu’une puéricultrice qui tentait de s’interposer. Il a également blessé, parfois très grièvement, dix autres enfants et deux adultes.
Incarcéré et mis en examen pour triple assassinat et tentatives d’assassinat, il n’a donné à ce jour aucune explication à son geste. Le visage grimé durant l’attaque, selon des témoins, il s’agit peut-être d’un déséquilibré qui voulait imiter le „Joker“, personnage maléfique des films de Batman, ont spéculé les médias belges. L’hypothèse n’a toutefois pas été confirmée par la justice.
Plusieurs médias belges l’ont identifié comme étant Kim De Gelder et ont publié la photo d’un jeune homme mince, aux longs cheveux sombres, ancien magasinier dans une grande surface. Avant la marche du souvenir, un office s’est tenu dans l’église du quartier en mémoire des petits Korneel et Leon, les deux bébés victimes du tueur, et de Marita Blindeman, la puéricultrice de 55 ans tuée en tentant de protéger les enfants.
Depuis vendredi, la question de la sécurité des lieux accueillant les enfants est au coeur des conversations. „Il faut des règles pour limiter l’accès, et il y en a déjà, mais on ne peut pas transformer les crèches en bunker. De toute façon, on n’arrivera jamais à empêcher un fou déterminé à passer ce genre de contrôles“, a estimé la ministre de l’Enfance de Wallonie, Catherine Fonck, présente dans le cortège.
Anne Van Hecke est venue avec ses deux petites filles. „Elles en parlent tous les jours. C’est important qu’elles viennent dire au revoir aux enfants qui ne sont plus là“, juge la jeune mère de famille.