Japon: sévèrement battu aux élections, Taro Aso quitte la tête de son parti

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L'impopulaire Premier ministre japonais Taro Aso a annoncé qu'il allait démissionner de la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD), la grande formation de droite battue dimanche aux élections législatives après plus d'un demi-siècle d'hégémonie.

 „La défiance et l’insatisfaction envers le Parti libéral-démocrate se sont installées sur de nombreuses années“, a reconnu M. Aso devant les médias. „J’assume mes responsabilités et je vais démissionner de la présidence du parti“, a-t-il poursuivi, la mine sombre, affirmant tirer les conséquences „du manque de confiance (des électeurs) à mon égard“. Les estimations des médias ne créditaient dimanche soir le PLD que d’une centaine de députés sur un total de 480, soit environ 200 de moins que lors du précédent scrutin en 2005. De nombreux caciques conservateurs ont été défaits dans leurs fiefs par le Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force de l’opposition centriste, qui a obtenu une majorité écrasante à la Chambre. „Nous devons rapidement organiser une élection à la présidence du parti“, a poursuivi M. Aso qui devra prochainement céder son fauteuil de Premier ministre au chef du PDJ Yukio Hatoyama. „En tant que simple militant, je dois me battre pour le renouveau du PLD“, a-t-il ajouté. M. Aso avait été élu Premier ministre par le parlement en septembre 2008. En propulsant à la tête du pays ce tribun de 68 ans, féru de manga et beau parleur, le PLD jouait sa dernière carte avant l’échéance électorale de 2009. Le parti était en chute libre dans les sondages depuis le départ du charismatique Premier ministre Junichiro Koizumi en septembre 2006 et les règnes éphémères et désastreux de ses deux successeurs Shinzo Abe et Yasuo Fukuda. Empêchée de gouverner à sa guise depuis le basculement du Sénat dans l’opposition en août 2007, la grande formation de droite voyait en Taro Aso son ultime chance de reconquérir le coeur des Japonais. Mais l’éclatement de la crise financière mondiale, les gaffes à répétition du Premier ministre et les dissensions internes du PLD ont permis au PDJ de remporter dimanche une victoire historique. Les Japonais n’ont pas su gré à M. Aso des coûteux plans de relance qui ont récemment permis au Japon d’émerger de sa pire récession depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Issu d’une des familles les plus riches du Japon, M. Aso a souvent choqué l’opinion par son train de vie fastueux, s’exhibant dans les restaurants les plus chers de Tokyo alors que le pays s’enfonçait dans le marasme économique. L’impression de décadence du PLD a atteint un sommet en février 2009, quand le poids lourd du parti Shoichi Nakagawa, alors ministre des Finances et proche de M. Aso, s’est présenté en état d’ivresse manifeste à une conférence de presse après une réunion avec ses homologues du G7 à Rome. M. Nakagawa, qui avait démissionné en raison de ce scandale, a d’ailleurs été éjecté dimanche de son siège de député.