France/Emotion après un incident à Tricastin, décrit comme sans risques

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Un rejet accidentel d'uranium émanant du site de la centrale nucléaire de Tricastin (Vaucluse) a provoqué mercredi une vive émotion, notamment chez les écologistes, les autorités se voulant de leur côté rassurantes.

 
L’incident a été classé au niveau 1 („anomalie“) sur l’échelle Ines qui évalue la gravité des événements touchant les installations nucléaires et compte 7 niveaux.
Un dysfonctionnement sur une installation de la Socatri (filiale d’Areva) lors d’un transfert entre deux cuves a donné lieu à un rejet d’effluents contenant environ 75 kg d’uranium dans les cours d’eau proches du site. „L’exploitant a fait une déclaration à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) où il indique que le débordement a eu lieu à 23H00“ lundi, a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur général de l’ASN Jean-Christophe Niel. „L’ASN a été prévenue vers 07H30 le matin (mardi) et l’exploitant a pris la mesure de l’importance du rejet vers midi“, a-t-il ajouté. Ce délai s’explique par le fait que „l’ampleur du rejet dans les cours d’eau“ n’a pas été mesurée directement mais „a été constatée par l’ampleur du rejet de la radioactivité dans l’environnement“, a-t-il détaillé.

La Socatri a pour mission d’épurer les effluents contenant de l’uranium et émanant des installations industrielles présentes sur le site de Tricastin (activités de chimie ou d’enrichissement de l’uranium, par exemple) avant de les rejeter dans les cours d’eau. Des relevés ont été effectués dans la nappe, dans trois puits de pompage appartenant à des particuliers, ainsi que dans les cours d’eau dans lesquels les effluents ont été rejetés. Ils n’ont révélé „aucun élément anormal“, selon Socatri, ce qu’a confirmé l’ASN. Les mesures sur les cours d’eau se poursuivent et les taux de radioactivité relevés sont en „constante diminution depuis hier soir (ndlr, mardi soir)“, a précisé Charles-Antoine Louët, chef de la division de Lyon de l’ASN. Les préfectures du Vaucluse et de la Drôme ont maintenu mercredi en début d’après-midi les mesures annoncées dans la soirée de mardi (interdiction de consommation de l’eau issue de certains captages, de la pêche, de la consommation de poisson, d’activités nautiques et de la baignade sur certains cours d’eau).

L’incident a cependant suscité l’inquiétude. En Allemagne, le secrétaire d’Etat à l’Environnement Michael Müller a ainsi estimé que ce rejet „ne devait pas être pris à la légère“ et que le nucléaire était une „technologie à risque élevé“. En France, plusieurs associations ont vivement réagi. Le réseau Sortir du nucléaire a „soupçonné Areva de rétention délibérée d’information et, de fait, de mise en danger volontaire de la population“. Il a appelé à un rassemblement samedi à Paris.
„Cet accident démontre que le nucléaire n’est pas une énergie propre“, a estimé Greenpeace, ajoutant : „Nicolas Sarkozy omet bien sûr de préciser ce genre de +détail+ quand il annonce en grande pompe le lancement d’un 2ème EPR, Tricastin étant justement l’un des sites pressentis“. La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) entend quant à elle déposer plainte „contre deux exploitants de Tricastin, tous deux filiales du groupe Areva: Areva NC (Cogéma) pour l’enfouissement de plus de 700 tonnes de déchets, et Socatri pour ses rejets radioactifs dans l’environnement“.