France/Afghanistan: François Fillon fustige devant les députés \“la désinformation\“

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François Fillon a fustigé lundi devant les députés \"le mensonge et la désinformation\", après la diffusion d'un document d'un officier de l'Otan sur l'embuscade dans laquelle ont péri dix soldats français en Afghanistan.

 Introduisant le débat suivi de vote sur la présence militaire française dans ce pays, en ouverture de la session parlementaire extraordinaire, le Premier ministre a minimisé la portée de ce document qui pointe un sous-équipement des forces françaises face aux talibans. Ce n’est qu’un „compte-rendu à chaud qui ne recoupe pas les informations complètes que nous avons recueillies“, a martelé M. Fillon. Et le 18 août, les forces françaises n’ont manqué ni de munitions ni de moyens de communication, selon lui.
Plus tôt, son ministre de la Défense Hervé Morin avait déjà admis l’existence d’un „compte-rendu d’un officier“ de l’Otan comprenant des „éléments faux“. Mais il a démenti qu’il s’agisse d’un „rapport“, comme le maintient le Globe and Mail, quotidien canadien qui l’a publié. Affirmant tirer „les enseignements“ du drame, M. Fillon a annoncé l’envoi de moyens supplémentaires (hélicoptères, drones, moyens d’écoute, mortiers), „dans quelques semaines“.
Alors que le groupe PS s’apprêtait à voter contre le maintien des troupes françaises, M. Fillon a redit croire „à la nécessité d’un consensus national“ sur le sujet.
La France n’est „pas à l’abri du terrorisme“, a-t-il prévenu. Il a invoqué la nécessité pour Paris de respecter „l’engagement“ pris en 2001 devant l’ONU par le président Jacques Chirac et son Premier ministre socialiste Lionel Jospin. Ce choix n’ira pas „sans probables pertes“, a admis M. Fillon, rejetant néanmoins l’idée, avancée par la gauche, d’un calendrier de retrait. Il a rappelé les „deux objectifs majeurs“ de la mission: „permettre aux Afghans d’assurer leur propre sécurité“, „garantir la stabilité des institutions afghanes“.
Dans une réponse, datée du 19 septembre et publiée lundi, à un courrier du PS et du PRG, le président Nicolas Sarkozy avait aussi jugé qu'“un calendrier artificiel (de désengagement) ne ferait que servir les intérêts des terroristes“, et réclamé un „soutien clair“ des parlementaires aux soldats français.

M. Fillon a encore demandé aux alliés de faire preuve de „vigilance“ dans leurs actions contre les insurgés afghans, pour épargner les civils. Il a enfin estimé que les talibans ne devaient être poursuivis au Pakistan qu’avec „l’autorisation“ d’Islamabad, critique implicite des frappes américaines contre les zones tribales pakistanaises. Dans un climat tendu, le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a justifié le „non“ des socialistes: le PS „n’accepte plus la dérive à l’oeuvre“ qui conduit à un glissement „vers une guerre d’occupation“, a-t-il dénoncé. „Nous ne votons pas contre la poursuite“ de l’engagement français, „nous votons contre une conception politique et militaire qui nous conduit dans une impasse“, a lancé M. Ayrault sous les huées de la majorité. Plus tranchant, le Verts Noël Mamère s’est exclamé: „Nous refusons que soit versé le sang de nos enfants au nom d’une cause qui n’est pas la leur“. Les députés avaient, en ouverture de session, observé une minute de silence en hommage aux dix soldats dont la mort a eu un retentissement considérable en France.
Le maintien des troupes françaises est refusé par 62% et approuvé par 34%, selon un sondage BVA-Orange-L’Express du 16 septembre.