France/ L’Intérieur annonce la fermeture de quatre écoles de gendarmerie

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Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi la fermeture de quatre écoles de formation de la gendarmerie nationale sur huit, par souci d'économies, à quelques mois du passage des gendarmes sous la tutelle de Beauvau qui suscite des inquiétudes.

 Les quatre écoles de formation concernées sont celles de Montargis (Loiret), Le Mans (Sarthe), Châtellerault (Vienne) et Libourne (Gironde), a précisé dans un communiqué le ministère.
L’Intérieur invoque la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui a „montré la nécessité d’adapter le dispositif de formation de la gendarmerie nationale pour moderniser et rationaliser la formation“. L’école de Montargis assurait la formation des gendarmes auxiliaires et les trois autres celle des sous-officiers.
 La gendarmerie dispose actuellement de huit écoles – une neuvième assure la formation des officiers à Melun et n’est pas visée – qui forment annuellement, en moyenne, quelque 5.000 gendarmes. La menace de fermeture de brigades et d’écoles de gendarmerie, un sujet sensible parmi les élus qui tiennent à leur maintien, a refait surface fin septembre avec la révélation d’une note, en date du 25 juillet 2008, signée de Stéphane Bouillon, alors conseiller du Premier ministre pour les affaires intérieures.
Elle faisait état de coupes claires dans les effectifs. La direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), selon cette note, proposait en effet de supprimer 15 escadrons de gendarmes mobiles (GM, soit plus de 1.000 hommes) sur 125 au total et de fermer „en trois ans“ 175 brigades territoriales sur 1.700 dans le cadre de la RGPP. La note évoquait en outre la „restructuration“ des huit écoles de la gendarmerie et M. Bouillon préconisait de fermer les écoles de Montargis en 2009, de Chaumont (Haute-Marne), Châtellerault, Le Mans et Châteaulin (Finistère) à l’horizon 2012. Selon M. Bouillon, toujours dans sa note, celle de Libourne n’était pas à l’ordre du jour car, écrivait-il „Mme Alliot-Marie (y) tient beaucoup dans la région où elle est élue“. Parvenue à l‘AFP par l’intermédiaire de gendarmes, la note de M. Bouillon avait suscité „des inquiétudes“ parmi les militaires et les élus concernés. L’Intérieur avait affirmé que „rien n’était décidé“ et que le contenu de la note „n’engageait que son auteur“. Elle survenait à un mauvais moment: les gendarmes sont inquiets car ils vont passer de la coupe du ministère de la Défense à celle de l’Intérieur au 1er janvier 2009.
Révélateur de ces tensions, un rapport de la sous-direction de l’Information générale (SDIG, les ex-RG), adressé aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, fait état d'“incidents“ entre police et gendarmerie en matière de recueil de renseignement, avait-on appris jeudi de sources proches du dossier.
Concernant les fermetures d’écoles de gendarmerie, M. Fillon „a accepté la proposition“ de Mme Alliot-Marie, a encore dit vendredi l’Intérieur dans son communiqué.
Le personnel d’encadrement et de soutien des quatre écoles concernées „bénéficiera de mesures d’accompagnement et d’une gestion personnalisée“. Le devenir de ces quatre sites „va donner lieu à un examen approfondi, en liaison avec les collectivités territoriales“ et Mme Alliot-Marie „recevra dès la semaine prochaine les élus“ concernés.