Essai nord-coréen: vers une condamnation par les ministres d’UE et Asie

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Les ministres des Affaires étrangères d'Asie et de l'Union européenne (UE) présents mardi à Hanoï pour une réunion de l'Asem s'acheminent vers une condamnation de l'essai nucléaire nord-coréen, dans une déclaration commune qui pourrait aussi tancer le régime militaire birman.

Dans un projet de communiqué que l’AFP a pu consulter, les responsables européens et asiatiques „condamnent“ l’essai nucléaire annoncé lundi par Pyongyang, estimant qu’il constitue une „violation évidente“ des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. „Je pense qu’il y a un accord total ici sur la Corée du Nord“, a estimé le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. „Personne ne fait preuve de compréhension pour la position de la Corée du Nord“. Plusieurs ministres, dont M. Bildt, ont indiqué que le communiqué peut encore évoluer d’ici à la fin de la réunion mardi après-midi. „Hier soir, on était sur une ligne de faire une déclaration commune“, a indiqué la secrétaire d’Etat française aux Droits de l’Homme, Rama Yade. „Je ne veux pas anticiper parce que tout peut encore changer, mais pour l’instant, on est sur cette ligne-là.“ Dans le même temps, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap affirmait que la Corée du Nord, condamnée à l’ONU dès lundi, avait testé mardi deux nouveaux missiles de courte portée. L’Asem regroupe les 27 pays de l’UE, les dix membres de l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est, dont fait partie la Birmanie) et six autres pays asiatiques — Chine, Corée du Sud, Inde, Japon, Pakistan et Mongolie. A l’origine, la réunion de Hanoï devait être surtout consacrée à la crise mondiale mais l’essai nucléaire nord-coréen a largement mobilisé l’attention. Tout comme le procès d’Aung San Suu Kyi, qui se tient actuellement à Rangoun. „Il y a deux réactions très unanimes, c’est sur la Corée du Nord et sur la Birmanie,“ a poursuivi Rama Yade. „Les prises de parole ont donné l’occasion à chaque délégation de dire ce qu’elles pensaient, c’était très très clair, avec une demande de libération immédiate et inconditionnelle de Aung San Suu Kyi et (…) des autres prisonniers politiques“. Les ministres se sont mis d’accord sur un texte qui „fait spécifiquement référence à la libération de tous les prisonniers politiques et en particulier de Aung San Suu Kyi“, a renchéri le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Bill Rammell. Le chef de la diplomatie finlandaise, Alexander Stubb, s’est aussi dit „confiant dans le fait qu’il y aura un communiqué commun“ sur la Birmanie comme sur la Corée du Nord, estimant que même la Chine, traditionnelle alliée des deux pays, s’était montrée „très constructive“ pendant la réunion. „Ils (les Chinois) n’appuient pas sur le frein“, a-t-il affirmé. „Je ne dis pas qu’ils appuient sur l’accélérateur non plus. Mais ils ne stoppent pas les choses“.
Prudent sur la Birmanie aussi, tant que rien n’aura été finalisé, son homologue suédois a estimé que les „choses avançaient“ et qu’il „y avait eu un ton nouveau de la Chine sur la question de la Birmanie“. Aung San Suu Kyi, 63 ans, est jugée à Rangoun pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence en hébergeant début mai un Américain qui avait rejoint son domicile à la nage. Elle risque trois à cinq ans de prison, ce qui pourrait l’exclure du paysage politique pendant les élections controversées que la junte entend organiser l’an prochain. Le régime militaire birman a affirmé mardi qu’il était en droit de prolonger de six mois supplémentaires l’assignation à résidence de la lauréate du prix Nobel de la Paix, qui arrive à échéance mercredi.