Climat: le Parlement européen prêt à donner son feu vert au plan européen

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Même si certains traînent des pieds, les eurodéputés devraient avaliser mercredi le compromis trouvé par les dirigeants de l'UE sur le plan d'action pour le climat, afin que l'Europe puisse garder un rôle moteur sur ce dossier.

„Tous les textes vont être adoptés aujourd’hui“, a assuré quelques heures avant le début des votes le député Vert luxembourgeois Claude Turmes, pourtant très critique sur certaines dispositions du compromis avalisé vendredi au sommet européen. Six textes sont soumis aux eurodéputés, qui forment l’ambitieux plan d’action de l’UE contre le réchauffement climatique.
Ce plan vise, par des mesures contraignantes pour les Etats membres et leur industrie, à réduire en 2020 les émissions de gaz à effet de serre de l’UE de 20% par rapport à 1990. Il prévoit également de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation de l’UE et à réaliser 20% d’économies d’énergies. Si l’issue du vote ne fait guère de doute, cela n’empêche pas certains groupes politiques d’être partagés. Au sein du parti conservateur (PPE), première force politique de l’hémicycle, les Allemands notamment jugent le paquet, pourtant émaillé d’exemptions, encore trop contraignant pour les industriels. Ils sont „soumis à des pressions très fortes de l’industrie dans leurs régions“, a reconnu leur chef de groupe, le Français Joseph Daul. „Des circonstances exceptionnelles exigent des mesures exceptionnelles“, a néanmoins plaidé sa collègue de parti, l’Irlandaise Avril Doyle, une des négociatrices de l’accord. „L’Union européenne doit être prête pour les négociations de Copenhague“ de décembre 2009, a-t-elle expliqué.
Pour des raisons opposées –ils trouvent le paquet pas assez contraignant– les 43 élus du groupe Vert, dont deux ont été directement impliqués dans les négociations avec les Etats, sont eux aussi divisés. „Nous allons certainement nous abstenir sur le texte concernant l’effort des Etats et nous devons encore décider si nous nous abstiendrons ou si nous voterons contre les dispositions pour l’industrie“, a précisé Claude Turmes.
En revanche, le groupe socialiste, deuxième force politique du Parlement, n’affiche aucun état d’âme et a donné consigne de voter pour l’ensemble des dispositions du plan. „Nous voterons pour. Nous avons les éléments pour atteindre les objectifs fixés pour 2020“, a annoncé la travailliste britannique Linda McAvan, en rendant hommage au travail des négociateurs de la présudence française de l’UE. Les élus communistes donneront également leur accord. „Nous voterons le paquet, car il représente une amélioration par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui“, a expliqué le Suédois Jens Holm. Même disposition chez les libéraux (centristes) : „Cet accord n’est pas parfait, mais dire non, c’est dire oui au chaos le plus total. Nous devons assumer nos responsabilités“, a déclaré la Suédoise Lena Ek. Mardi devant l’hémicycle, le président français Nicolas Sarkozy – qui a arraché le compromis à ses partenaires européens la semaine dernière – avait reconnu que les députés pouvaient avoir des „motifs d’insatisfaction“, mais les avait appelés malgré tout à approuver les textes pour permettre à l’UE de rester leader dans la lutte contre le changement climatique. „Pour les uns, trop a été donné à l’industrie, pour d’autres, la décision n’est pas assez (…) Mais au fond, l’accord respecte les objectifs que vous vous étiez donnés“, avait souligné le chef de l’Etat français. Si le plan est avalisé jeudi par le Parlement européen, l’Union européenne sera le premier bloc de pays à se doter d’un ensemble de règles contraignantes pour lutter contre le réchauffement climatique et pourra le présenter comme un modèle à suivre lors des négociations internationales de Copenhague.