A Copenhague, capitale du climat, un parfum d’effervescence

A Copenhague, capitale du climat, un parfum d’effervescence

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A la veille du gigantesque sommet de l'ONU sur le climat, tout Copenhague vivait dimanche à l'heure de la mobilisation écologique avec les premières actions symboliques et les derniers préparatifs d'une quinzaine sous très haute surveillance.

La police danoise a mobilisé plus de la moitié de ses effectifs et même prévu un centre de détention spécial pour les fauteurs de troubles pour ce qui se présente, selon les termes d’un de ses responsables, comme „la plus lourde tâche“ qu’elle ait jamais eu à assumer dans son histoire contemporaine. Partout, du Bella Center, siège de la conférence dans la périphérie de la capitale danoise, au QG improvisé de Greenpeace dans une zone industrielle, tout le monde s’affaire pour transformer la ville en capitale du climat.

„Quinze sommets internationaux n’ont rien changé“, affirme Niels Fastrum, porte-parole du Klimaforum, réunion alternative organisée au coeur de la ville. „La philosophie derrière notre forum, c’est que les gens commenceront à agir par eux-mêmes, en se rencontrant entre eux“, explique-t-il en faisant visiter les lieux où l’on finit là aussi de serrer les dernières vis et d’installer le matériel.

En plus des 15.000 délégués cantonnés au Bella Center, environ 10.000 personnes sont attendues chaque jour pour ce sommet alternatif. C’est ici, dans un centre de conférences qui communique avec d’anciens abattoirs réhabilités, que battra le coeur alternatif de Copenhague, aux mêmes dates que le sommet de l’ONU. Le sommet alternatif, financé par une enveloppe de 1,2 million d’euros du gouvernement danois, doit notamment donner la parole à des témoins du réchauffement climatique venus du Bangladesh, du Nigeria, du Malawi, du Brésil ou encore du Groenland.

„Il y a plein de boulot, je fais des allers-retours toute la journée“, raconte à l’AFP Haakan Pettersson, un militant suédois de Greenpeace de 27 ans, en mettant le contact de sa camionnette pour se rendre au Bella Center depuis l’entrepôt isolé dont l’association écologiste a fait son fief temporaire. Là, dans un bâtiment blanc défraîchi au bord de la mer à quelques kilomètres du centre, Greenpeace stocke ses vivres et matériels, confectionne ses banderoles jaunes „Agissez maintenant!“ ou „Stop au changement climatique“, et loge déjà plus d’une centaine de militants sur des lits de camps kakis. „Nous serons deux cents de Greenpeace pour la manifestation du 12 (samedi) mais on devrait être six cents à dormir ici avec tous les gens que nous allons accueillir“, explique Vincent, un Français de 32 ans.

D’autres grands dortoirs ont été installés à Copenhague, notamment l’un au nord-ouest et l’autre au sud de la ville, pour accueillir les manifestants. Comme Anne-Sofi Bentzon, une Danoise de 36 ans, près de 3.000 habitants ont également accepté d’ouvrir gratuitement leurs portes pour accueillir le monde qui conflue vers la petite capitale danoise, où les hôtels sont bondés et réservés depuis des mois. Place Nytorv, sur la grande artère piétonne Stroeget, l’association WWF a installé une sculpture taillée dans la glace d’un ours polaire dont la fonte progressive au cours du sommet doit révéler un squelette en bronze, afin d’alerter sur le recul des glaces de l’Arctique. Affiches et banderoles appelant à un accord ambitieux sur le climat sont partout, parfois jusque sur le fronton des églises, tandis que sur la grande place de l’hôtel de ville des écologistes pédalent frénétiquement… pour illuminer le sapin de Noël.