Berlinale:film français tourné à Londres, film britannique tourné à Paris

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Le Franco-Algérien Rachid Bouchareb dévoilait mardi à la Berlinale \"London river\", la rencontre d'un homme et d'une femme cherchant un enfant disparu dans les attentats de Londres, et le Britannique Stephen Frears montrait \"Chéri\", tourné à Paris d'après un roman de Colette.

 En compétition en 2001 avec „Little Senegal“, Rachid Bouchareb est de retour avec „London river“, qui réunit l’actrice de prédilection des films de Mike Leigh Brenda Blethyn, et le Malien Sotigui Kouyate, comédien fétiche de Peter Brook.
La première campe Elizabeth, une veuve qui vit sur l’île de Guernesey et part à Londres retrouver une fille qui ne donne plus de ses nouvelles.
Elle rencontre Ousmane, un Africain musulman, garde-forestier en France, inquiet pour son fils. „Quand on a deux acteurs comme ceux-là c’est un peu des vacances pour un cinéaste. Les personnages, c’étaient eux et personne d’autre“, a déclaré Bouchareb à la presse. „J’ai attendu Brenda un an, j’aurais pu attendre deux ans“. Au fil d’une intrigue assez prévisible, les réticences et les incompréhensions du début cèdent le pas à la reconnaissance de l’autre. Pour l’auteur d'“Indigènes“, récompensé par un prix d’interprétation collectif au Festival de Cannes 2006, les attentats de Londres sont la toile de fond d’une réflexion sur l’acceptation des différences culturelles. En dépit de l’atmopshère lourde des attentats meurtriers, Bouchareb met en scène des musulmans d’origines diverses vivant paisiblement dans un quartier de Londres, où ils „prient, mais ne font pas de politique“. De son côté, le Britannique Stephen Frears a présenté son dernier film, tourné notamment à Paris et Biarritz (sud-ouest de la France), le très attendu „Chéri“, d’après un célèbre roman de Colette publié en 1920. Vingt ans après les „Liaisons dangereuses“ – adapté du roman épistolaire de Choderlos de Laclos par Christopher Hampton, qui signe aussi l’adaptation de „Chéri“ -, Frears dirige à nouveau Michelle Pfeiffer. Dans le Paris des années 20, elle incarne Léa, une ancienne courtisane au train de vie luxueux qui vit une passion avec Chéri, un jeune oisif narcissique que lui a confié sa mère Madame Peloux (Kathy Bates), une ex-courtisane elle aussi.
Lorsque vient l’heure de marier Chéri, qui a vingt ans de moins qu’elle, Léa souffre.
„Plus les années passent, plus mes partenaires rajeunissent ! Heureusement pour moi, je n’y prête pas beaucoup d’attention“, a plaisanté la rayonnante Michelle Pfeiffer, 50 ans. „Plus on vieillit, moins on vous propose de rôles“, a-t-elle admis, ajoutant: „Mais les rôles deviennent plus intéressants. Et comme j’arrive à un âge où je n’ai pas envie de travailler tout le temps, cela me convient“. Trois ans après „The Queen“, film grinçant sur la monarchie britannique qui a valu à Helen Mirren l’Oscar de la meilleure actrice, Frears signe là une jolie tragédie sentimentale, pimentée de commentaires ironiques par un narrateur auquel il prête sa voix. Un récit alerte, une belle photographie, un duel savoureux Pfeiffer-Bates servi par de brillants dialogues et une reconstitution soignée de la Belle Epoque font la réussite de „Chéri“, dont la peinture sociale n’est qu’effleurée.
Le Chinois Chen Kaige, qui avait reçu la Palme d’or à Cannes avec „Adieu ma concubine“, est entré lui aussi dans la course à l’Ours d’or décerné samedi, avec „Forever enthralled“, le portrait d’une star de l’opéra chinois. L’Américain Gus Van Sant montre dans la section Panorama, „Harvey Milk“ – déjà sorti en salles dans une vingtaine de pays – où Sean Penn interprète le premier homme politique américain ouvertement homosexuel, assassiné en 1978. A mi-parcours de la Berlinale, peu de films ont enthousiasmé la critique.