Une entrée en fonction symbolique et convaincante pour la nouvelle ministre de la Culture

Une entrée en fonction symbolique et convaincante pour la nouvelle ministre de la Culture
Un air de Who’s Who à la Rockhal lundi matin: John „Bono“ Rech et la nouvelle ministre de la Culture Sam Tanson.

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La nouvelle ministre de la Culture a fait son entrée officielle sur le devant de la scène culturelle lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan annuel de music:LX, le bureau d’export pour la musique luxembourgeoise. Nous avons analysé le discours de la nouvelle ministre et nous nous sommes – brièvement – entretenus avec elle.

L’engouement journalistique pour la conférence de presse de music:LX, qui présentait hier son rapport annuel, était avant tout dû, n’en déplaise à l’équipe autour de Patrice Hourbette, à la présence de la nouvelle ministre de la Culture Sam Tanson. La file d’attente qui se forma tout de suite après ladite conférence en témoignait: chacun voulait profiter de l’occasion pour poser quelques questions à Sam Tanson et, surtout, voir de ses propres yeux que c’était bien réel, que le règne un peu poussiéreux de Xavier Bettel et de Guy Arendt en matière culturelle avait bien pris fin, qu’on avait tourné la page (même si on reste dans la même coalition).

Josée Hansen avait parlé, il y a une semaine, de ministre rock ’n’ roll. Ça n’est plus nécessairement un compliment en ces temps où le rock a pris un sacré coup de vieux, que ses icônes commencent (malheureusement) de nous quitter et que les nouvelles musiques se passent (tout aussi malheureusement) de plus en plus de guitares. Mais trêve de chipotage: on a compris le message. Et Sam Tanson, comme pour souligner la désignation de Hansen, de faire son entrée en scène lors d’une conférence de presse dédiée à la musique et, en partie tout du moins, à une certaine forme de musique de rock. Le tout, de surcroît, au Floor de la Rockhal.

Et il est vrai que dès les premières paroles de Sam Tanson, un air de fraîcheur régnait: après avoir affirmé qu’elle n’arrivait pas encore tout à fait à se sentir concernée par le titre par le biais duquel on l’avait appelée sur scène, elle rappela en un court discours que le bureau d’export music:LX avait bien fait parler de lui puisque, quand il s’agissait de mettre sur pied un plan de développement culturel et de débattre de la possibilité d’améliorer l’exportation de la culture luxembourgeoise dans le cadre de l’accord de coalition, music:LX était un nom qui ne cessait de revenir.

Ce faisant, Sam Tanson pratique d’emblée de la politique culturelle là où ses prédécesseurs n’avaient de cesse de se dérober, noyant de telles questions dans des discours convenus où la fonction phatique prédominait sur le message véritable. (Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas les théories de Roman Jakobson: par fonction phatique du langage, le linguiste entend des messages sans véritable contenu sémantique, tel ces gens qui ponctuent la conversation de leur interlocuteur par des „oui“ et „mhm“ ayant pour seule fonction de maintenir la communication. Mais fermons à la fois cette parenthèse et le petit excursus linguistique.) Et, pour finir, la nouvelle ministre de la Culture fit observer que, dans la salle, il n’y avait que très peu de femmes à l’honneur – les quatre représentants de music:LX sur scène étaient de fait tous mâles. Mic Drop.
Après quoi, nous l’avions ramassé, le micro qu’elle avait symboliquement laissé choir, pour lui poser quelques questions relatives à sa nouvelle fonction.

Tageblatt: Madame Tanson, quand l’annonce – ou plutôt la confirmation – de votre nouvelle fonction en tant que ministre de la Culture fut tombée, on sentit une sorte de soulagement teinté de joie traverser le milieu culturel luxembourgeois. Comment se sent-on face à un tel horizon d’attente?
Sam Tanson: J’ai l’impression d’avoir une énorme responsabilité. J’ai reçu beaucoup de messages positifs pour cette nomination. Mais je suis très consciente du fait que ça met une certaine pression, que je considère comme positive. Ça me réjouit évidemment et me motive à accomplir du bon travail – ce que j’ai évidemment prévu de faire.

Comme vous allez être en charge conjointement de la culture et du logement, n’avez-vous pas peur de négliger l’une des charges en faveur de l’autre? Comment faire pour distribuer équitablement vos compétences sans crouler sous le travail?
Je suis très consciente du fait qu’il y a beaucoup de travail qui m’attend. C’est un défi rien que d’un point de vue géographique puisque le ministère de la Culture est sis au centre-ville alors que celui du Logement se trouve au Kirchberg. Il me faudra une certaine discipline pour aboutir à une distribution équitable. Personnellement, il s’agit d’un mélange parfait. La culture est quelque chose qui me tient vraiment à cœur, où j’ai mes aises, alors que le logement constitue un défi politique considérable. D’un point de vue logistique, il s’agit d’un challenge. Mais je ne suis pas la seule à être dans cette situation du double mandat.

Le plan de développement mis sur pied par Jo Kox veut instaurer un Luxembourg Arts Council, dont un des rôles serait de créer un bureau d’export pour tous les domaines culturels. Un tel pas vous paraît-il nécessaire?
Notre accord de coalition implique d’abord d’analyser la situation. On veut créer un instrument. Mais on ne détermine pas encore à ce stade dans quelle direction cela va aller: est-ce que cet instrument assurera seulement la promotion ou se chargera-t-il aussi de la politique de subventionnement? Est-ce qu’un guichet unique sera intégré? Il n’est pas encore défini exactement de quelle manière le Luxembourg Arts Council (ou le Luxembourg For Culture, même le nom n’est pas encore déterminé) sera créé. Mais on se basera évidemment sur l’excellent travail qui a été fourni.

Les différents secteurs garderont-ils leur autonomie? Ou faut-il viser une plus grande homogénéisation?
Quand on regarde le succès de music:LX, il me paraît important d’offrir un tel encadrement pour les autres secteurs. Il est important d’avoir du support pour la promotion et l’on peut construire quelque chose à partir des expériences de ce bureau d’export, qui a fait ses preuves. Il faut toutefois savoir que chaque secteur fonctionne différemment et qu’on ne peut bien sûr pas utiliser le carnet d’adresses relatif au monde musical pour promouvoir les arts plastiques. Mais l’on peut échanger les procédés, voir ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné, regrouper des choses afin d’économiser des frais (et efforts) administratifs et créer un l’interlocuteur unique de référence pour de telles questions. Ça n’implique pas de vouloir tout homogénéiser.

Le tout doit obéir, comme Bob Krieps l’a dit lors de la conférence de presse, à une approche bottom-up, et non pas à une logique du top-down, une décision imposée d’en haut. Si l’on prend par exemple le secteur de la littérature, on a la présence à Francfort qui est à l’ordre du jour – il s’agit là d’une parmi une série d’actions individuelles qu’il faut cependant coordonner et pour lesquelles on peut néanmoins s’inspirer des autres secteurs pour voir quels résultats ont été obtenus.

Vous avez regretté le nombre faible de femmes présentes aujourd’hui …
Dans l’accord de coalition, dans le volet „égalité des chances“, nous voulons observer la répartition des rôles dans l’ensemble des secteurs – y inclus le secteur culturel. J’ai été assez étonnée de voir que, parmi la trentaine de personnes présentes aujourd’hui, j’ai été une des seules femmes. Surtout eu égard au fait qu’il y a quand même, parmi les artistes présentés, pas mal de musiciennes. En l’occurrence, il paraît dommage que la constellation de music:LX présente sur scène ait été exclusivement masculine.

Pour plus d’infos sur le bilan 2018 de music:LX, voir l’article sur Tageblatt.lu.

HeWhoCannotBeNamed
15. Dezember 2018 - 10.33

... a Froo'en a Bezuch op den music:LX Büro opzwerfen as och net gäer gesin...

Sauve qui peut
14. Dezember 2018 - 10.04

Do waar baal den Herr Kox net op d'Foto komm.