FranceLe plan „Vigipirate“ est à nouveau porté à son niveau maximal

France / Le plan „Vigipirate“ est à nouveau porté à son niveau maximal
Quatre mois avant les Jeux olympiques, l’attentat près de Moscou a fait réagir les autorités françaises: le gouvernement a déclenché le plus haut des trois niveaux d’alerte.  Photo: AFP/Nicolas Tucat

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Le plan „Vigipirate“ a été relevé à son niveau le plus élevé, „urgence-attentat“, dimanche soir en France, à l’issue d’un conseil de sécurité intérieure qu’avait réuni à l’Elysée le président Macron.

Cette mesure fait directement suite au terrible attentat commis à Moscou par un commando de l’Etat islamique, autrement une des mouvances de Daesh, mais aussi à différentes alertes restées secrètes jusqu’à présent sur le territoire français.

Paris a été d’autant plus sensible, en effet, au drame moscovite de vendredi, et à ses implications et répercussions possibles dans l’Hexagone, que le groupe de Daesh qui en est responsable, Khorasan, était déjà repéré par les services spéciaux français et pourrait bien avoir été à l’origine de deux projets du même type qui ont été déjoués en France.

Au lendemain du relèvement du plan Vigipirate à son niveau le plus élevé, „Urgence attentat“, décision prise après l’attentat à Moscou du vendredi 22 mars, le premier ministre Gabriel Attal a en effet annoncé que deux projets d’attentat avaient été repérés à temps en France depuis début 2024. „La menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte, et elle n’a jamais faibli“, a-t-il assuré hier lors d’une visite de terrain destinée à saluer les forces de l’ordre, dont les militaires de la force Sentinelle, puisque quelque 4.000 soldats supplémentaires ont été placés en état d’alerte pour être affectés à la sécurité publique.

Depuis 2017, a-t-il ajouté, „45 attentats ont été évités, 767 étrangers radicalisés ont été reconduits à la frontière, plusieurs imams ont été expulsés, des mosquées ont été fermées, et des associations ont été dissoutes en Conseil des ministres (…) Nous agissons sur tous les fronts. Tout est mis en œuvre pour protéger les Français.“

Sueurs froides pour les Jeux olympiques

Le niveau „urgence-attentat“, qui avait été créé en 2016 par François Hollande, permet la mobilisation exceptionnelle des gendarmes, de la police et de l’armée, avec une multiplication de leurs patrouilles, ainsi que la mise en place de mesures de sécurité comme des fouilles à l’entrée des bâtiments publics et des contrôles du contenu des sacs à l’entrée des établissements scolaires. Certains lieux de culte vont aussi faire l’objet d’une surveillance renforcée.

La dernière fois que le plan Vigipirate était passé à un tel niveau d’urgence, c’était après l’assassinat, en octobre 2023, du professeur Dominique Bernard à Arras par un islamiste. Aucune durée n’a encore été fixée pour cette nouvelle application du dispositif „urgence-attentat“. Mais beaucoup estiment qu’avec l’approche du grand rendez-vous – sportif, certes, mais aussi sécuritaire – des Jeux olympiques de Paris du 26 juillet au 11 août, il pourrait bien rester en place jusqu’à leur ouverture, voire leur conclusion. Le climat actuel achève en tout cas de donner des sueurs froides aux responsables de la sécurité des JO …

Quant au président Macron, il n’était sans doute pas mécontent non plus, en renforçant spectaculairement le dispositif sécuritaire, de montrer à Moscou à quel point les accusations russes sur le thème „C’est un attentat téléguidé par l’Ukraine“ ne sauraient être prises une seconde au sérieux.