Enquête sur le profil socio-économique des anti-vaccinsLa défiance des revenus modestes

Enquête sur le profil socio-économique des anti-vaccins / La défiance des revenus modestes
La dernière étude du projet „Pandemic“ montre que les femmes sont plus souvent anti-vaccins que les hommes Photo: archives AFP

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Une nouvelle étude de l’université du Luxembourg consacrée à la pandémie démontre que les anti-vaccins sont plus souvent pauvres que riches, femmes qu’hommes, jeunes que vieux, de droite que de gauche. Par contre, le niveau d’éducation au Luxembourg ne semble pas jouer de rôle.

Depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, des chercheurs de l’université du Luxembourg explorent à travers le projet „Pandemic“, abrité par le département des sciences cognitives et comportementales, les multiples conséquences de la crise sanitaire sur les personnes. Une base de données, baptisée „Come Here“, constitue le socle de leurs enquêtes pluridisciplinaires. Fournissant de multiples renseignements socio-économiques sur les personnes interrogées, elle permet d’identifier des facteurs d’inégalités dans la manière dont les personnes sont touchées par la crise.

Le sujet de la dernière née d’une longue série d’études (qu’on retrouve sur le site pandemic.uni.lu) indique qu’on est plus près de la fin que du début de cette expérience unique dans l’histoire humaine. Mais elle montre aussi le chemin qui reste à parcourir. En effet, les chercheurs de l’université du Luxembourg, comme nombre de leurs confrères à travers le monde, se sont penchés sur le profil des personnes qui se cachent derrière les opposants à la vaccination. Les résultats pour le Luxembourg, l’Allemagne et la France, de l’enquête conduite en juin 2021 dans six pays (Espagne, Italie et Suède également), établissent que le genre, l’âge, les revenus et le statut de travail constituent des éléments favorables dans l’opposition au vaccin. 

Les femmes et les pauvres d’abord

Au Luxembourg, 14,5% des 643 personnes interrogées n’avaient pas l’intention de se faire vacciner (contre 15% en Allemagne et 23% en France). Dans le détail, on remarque une forte disparité quant au genre. On constate en effet dans les trois pays que les femmes sont plus réticentes que les hommes. Au Luxembourg, 18,8% des femmes disent ne pas vouloir se faire vacciner contre 10,5% des hommes. Le même constat est tiré par des études similaires conduites en Grande-Bretagne et en Australie. L’étude britannique observe notamment que les femmes, plus souvent que les hommes, émettent des doutes sur l’efficacité des vaccins et des craintes concernant les effets secondaires.

La base de données luxembourgeoise ne permet pas de connaître les raisons directes de ces réticences. Mais elle trace des pistes socio-économiques en constatant par exemple que les femmes antivax ont des revenus moins élevés que les hommes. Or, l’un des grands enseignements de cette enquête universitaire réside dans le parallèle entre la faiblesse des revenus et l’opposition au vaccin. Le constat est valable pour l’ensemble des sondés des trois pays. Ainsi, les personnes peu fortunées sont plus souvent opposées au vaccin que les mieux dotées. Au Luxembourg 35,3% des personnes gagnant moins de 1.250 euros et 30,8% de celles touchant entre 1.250 et 2.000 euros ne veulent pas se faire vacciner, tandis qu’à l’autre extrémité le taux n’atteint que 8,6% chez ceux qui émargent à plus de 12.500 euros par mois.

L’étude ne permet pas d’établir une corrélation entre le niveau d’éducation et la réticence au vaccin au Luxembourg, en France et en Allemagne, pourtant démontrée dans des études similaires concernant d’autres territoires. Elle constate toutefois une corrélation entre le statut social et l’attitude face aux vaccins. Ainsi, les sans emploi sont plus souvent hostiles au vaccin et les retraités y sont plus souvent favorables. 

Le constat d’une volonté de se faire vacciner qui grandit avec les revenus a surpris l’économiste de l’université du Luxembourg, Conchita D’Ambrosio, qui chapeaute l’étude. Elle s’attendait plutôt à l’inverse. „Il est sans doute plus surprenant que les personnes plus riches ont davantage propension à se vacciner. Je m’attendais plutôt à ce que ce soit les personnes moins riches, parce qu’il y a sans doute plus de risques pour eux, aussi en termes de risque de perte de revenus. Cela donne l’impression que les personnes plus riches pensent qu’elles perdront encore davantage si elles ne se vaccinent pas, dans le sens où elles n’arriveront plus à avoir la vie qu’elles avaient avant.“

On peut avancer l’hypothèse que la faiblesse des revenus pourrait être le motif d’une insatisfaction dans la vie, laquelle serait elle-même cause d’un ressentiment envers l’élite et ses injonctions à la vaccination. Si rien dans l’étude ne permet de le dire comme tel, les données ne l’excluent pas. L’enquête observe en effet que la variable qui explique le plus l’hésitation est le niveau de confiance dans la capacité du gouvernement à contrer la crise de la Covid-19. Moins de 10% des sondés lui faisant confiance ne veulent pas se faire vacciner contre 30% de ceux qui ne lui font pas confiance. Les données mettent par ailleurs en relation insatisfaction dans la vie et rejet du vaccin. Au Luxembourg, l’écart entre satisfaits et insatisfaits n’est que de quelques points de pourcentage, au point que les chercheurs le juge négligeable. Par contre, l’écart est très parlant pour l’Allemagne et la France. En Allemagne, seuls 7% des personnes qui se disent satisfaites de leur vie ne veulent pas se faire vacciner, contre 32% de celles qui se disent insatisfaites.

Cibler les campagnes

L’enquête universitaire constate également pour le Luxembourg une différence géographique, avec un Sud plus réticent (18,3%) que le Centre (9,9%). Elle démontre par ailleurs qu’au niveau politique, les opposants au vaccin sont deux fois plus nombreux à droite qu’à gauche, au Luxembourg comme en Allemagne. Des chercheurs de Melbourne ont d’ailleurs identifié les opinions populistes et la religiosité comme des facteurs favorables au refus de se faire vacciner. Enfin, c’est plutôt une forme d’insouciance qui expliquerait le rôle déterminant de l’âge dans l’opposition aux vaccins que toutes les études du genre établissent. Les jeunes sont sans surprises plus réticents que les anciens.

Les chercheurs ne cachent pas qu’ils sont en faveur du vaccin, qu’ils considèrent comme le moyen le plus rapide de sortir au plus vite de la situation pandémique. Leur analyse des données à destination du public  conseille à plusieurs reprises de mieux cibler les campagnes de promotion de la vaccination, en s’adressant prioritairement aux femmes, aux jeunes, aux sans emploi et aux familles à bas revenu, identifiés comme les plus réticents. Avec la publication de leurs données, l’équipe universitaire entend ainsi apporter sa contribution à la résolution de la crise. „L’objectif de l’ensemble de notre enquête n’est pas seulement celui d’écrire des articles scientifiques, comme nous en écrivons beaucoup au sujet des vaccins, mais aussi celui-ci d’informer le public et les décideurs politiques“, confie Conchita D’Ambrosio. „Et nous sommes prêts à toutes les demandes qu’ils peuvent avoir.“

In ESEL( ass in engl) BORN geboren
28. September 2021 - 13.46

@HTK EFFECTIVEMENT LE NIVEAU D‘ÉDUCATION NE JOUE PLUS LE MOINDRE RÔLE DANS LE PETIT GRAND DOUCHEMENT . Le „ brain shit “ come vous le dites si bien, n’est pas seulement entré dans des têtes incapables ,mais est devenu un must pour les têtes de tous ceux qui sont élus et payés pour tirer des conclusions logiques pour le bien du pays et de leurs CON-citoyens . Moi je verrai bien le long de nos routes des pancartes avec  «  MERDE ALORS » , «  PAS VACCINÉS DEHORS », «  LIEBER PEST UND CHOLERA ALS ASTRA UND ZENECA  » !!!! Apprendre , p.ex. à nos petites têtes blondes le 1x1 ( Einmaleins) par coeur rien que pour le principe de la différence entre homme et singe devrait être loi , naturellement seulement si les têtes capables de faire des conclusons logiques etc.etc. ...toujours comme vous dites!

Démocrate
28. September 2021 - 13.19

Dans une démocratie on respecte l'opinion et le droit d'autrui. Point.

Alter reicher Mann
28. September 2021 - 12.39

Blödsinn!

HTK
28. September 2021 - 10.46

"..le niveau d’éducation au Luxembourg ne semble pas jouer de rôle." Non? Etrange.Alors peut être le niveau de la désinformation. Le "brain shit" entre plus facilement dans les têtes incapables de faire des conclusions logiques. En France on pouvait lire une phrase sur une pancarte le long de la route: " Désobéir fait plaisir.!" Rien que pour le principe!? Intelligence moyenne malgré une bonne éducation? A quoi bon savoir apprendre un annuaire par coeur si on n'est pas capable de desservir l'appareil téléphonique.