Anne-Claire Coudray – La dame du week-end

Anne-Claire Coudray – La dame du week-end

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Pour les adeptes de TF1 le rendez-vous est immanquable. L’apparition d’Anne-Claire Coudray dès le vendredi soir est signe de week-end, de détente et de loisirs. Ce qui n’empêche pas cette grande professionnelle de l’information de faire place à l’actualité lorsque celle-ci le demande.

„Oui, je suis déjà venue au Luxembourg. Un de mes tous premiers reportages avait comme sujet l’école européenne. Je suis repartie impressionnée par tous ces jeunes qui se parlaient sans problèmes en français, en allemand, en anglais ou dans toute autre langue de la communauté européenne.“

Malgré cinq millions de téléspectateurs qui la suivent Anne-Claire Coudray n’a rien d’une star. Bien préparée, elle répond longuement aux questions. Ses réponses sont ponctuées par grands gestes, un large sourire, parfois un petit rire. Son visage, bien maquillé, semble plus mobile que celui que l’on connaît de la télé. Sa robe est également bien plus décontractée que les tenues qu’elle porte à l’antenne. „Nous n’avons pas beaucoup de marge, nous devons rester classiques. Le public ne doit pas s’attarder sur notre apparence, mais saisir notre message“, dit celle qui s’est beaucoup fait critiquer à ses débuts.
Plus que son apparence c’est sans aucun doute son amour du métier qui fait sa force. Anne-Claire Coudray vit l’actualité et ne cache pas ses émotions lorsqu’elle présente des sujets qui lui tiennent à cœur.

Présentatrice attitrée du journal du week-end depuis septembre 2015, où elle a pris la succession de Claire Chazal, la journaliste est loin d’être une „femme-tronc“, une simple présentatrice. Avant de devenir „le visage de l’actu“, elle a fait cette actualité qu’aujourd’hui elle explique aux téléspectateurs.

Fille d’un psychologue et d’une professeure d’anglais, la jeune Bretonne fait de brillantes études littéraires avant d’intégrer la prestigieuse „Ecole supérieure de journalisme“ de l’université de Lille. Diplômée en 2000, elle intègre la rédaction lilloise de TF1 avant d’être appelée à la rédaction nationale quatre ans plus tard. Elle y couvre toutes les rubriques, débutant par l’éducation – d’où le voyage au Luxembourg – pour passer à la famille, l’exclusion, les faits divers.

En 2010 Anne-Claire Coudray devient grand reporter. Cette fonction la mènera aux quatre coins du monde, de la guerre au Mali aux élections en Côte d’Ivoire en passant par le séisme à Haïti ou la première élection de Barack Obama. Elle couvrira également le mariage du prince Albert de Monaco et la visite du Pape Benoît XVI en France.

„Il ne se passe pas un jour où je n’y pense pas. Je suis contente d’avoir cette expérience du terrain, elle donne un sens concret aux choses que je relate. Elle m’a appris à confronter d’autres réalités“, explique-t-elle, avant d’embrancher sur le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Elle s’y est retrouvée face à des nostalgiques de l’ancienne DDR, qui trouvaient la vie bien plus facile sous le régime communiste, lorsqu’on ne déboursait pas forcément de l’argent pour acquérir des choses, essayant plutôt de se les procurer par le troc.

„Ce métier m’a apporté des émotions fortes, que l’on ne connaît pas forcément lorsqu’on fait autre chose“, poursuit-elle en précisant toutefois qu’il est important de garder ses distances, de ne pas se laisser happer par la détresse que l’on montre aux téléspectateurs. „Etre observatrice sans avoir la prétention d’être la sauveuse du monde.“

Au bout de quinze années trépignantes et après avoir donné naissance à une petite fille, Anne-Claire Coudray était contente de retrouver une vie plus structurée. A ses yeux la présentation est un nouvel exercice intellectuel qui lui a permis de prendre de la hauteur. Flattée d’avoir été choisie pour remplacer celle qui avait incarné l’actualité du week-end pendant 24 ans, elle est consciente de sa responsabilité dans un média de grande écoute.
„L’actualité continue de me parler parce que j’ai fait du terrain“, poursuit Anne-Claire Coudray en embrayant sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qu’elle a eu à gérer en direct peu de temps après son arrivée aux commandes du journal de TF1. „Devant une société qui vacillait il me fallait être dans l’émotion, tout en restant rationnelle.“

Ces drames, qui mettent en émoi la population toute entière et qui chamboulent toutes les règles de la mise en forme d’un journal télévisé, sont heureusement l’exception. L’élaboration du journal télévisé n’est pas due au hasard, l’audimat sanctionne tout manquement. Garder l’attention du téléspectateur, ne pas se reposer sur ses acquis, mais se remettre constamment en question sont les règles qui régissent le programme.
Anne-Claire Coudray n’est pas non plus seule maître à bord du journal dont elle est le visage. Le choix des sujets est fait par le rédacteur en chef. Les règles sont les mêmes pour toute l’équipe. Garder l’attention du téléspectateur, ne pas se reposer sur ses acquis, se remettre constamment en question.

La manière de procéder est donnée. La première partie relate des sujets graves, comme les catastrophes ou les faits divers. Une seconde partie est consacrée aux sujets de société, qui peuvent toucher certains téléspectateurs directement. Enfin la troisième partie comprend des sujets plus légers, qui font sourire où qui dépaysent le public. Anne-Claire Coudray est une grande adepte de la rubrique „un week-end à …“, qui durant tout l’été a emmené les téléspectateurs à travers la France – avec une étape au Luxembourg. „Une autre manière d’approcher votre pays“, dit-elle avec un grand sourire.

Le journal du week-end est aussi un point de rencontre avec les personnes qui font l’actualité, que ce soient des acteurs, des sportifs, des représentants de la société civile ou – surtout en période électorale – des personnalités politiques. „Nous ne sommes ni leur opposant politique ni leur faire-valoir. Nous ne leur offrons pas non plus une tribune politique, mais les invitons à répondre à nos questions. Un exercice souvent complexe.“ Qu’Anne-Claire Coudray maîtrise avec aisance.

Networking

Anne-Claire Coudray est venue à Luxembourg sur invitation de „Women in Business“, une association de femmes cheffes d’entreprises. Elle devait y interroger la créatrice Chantal Thomass sur l’aspect entrepreneurial de la haute-couture. Le bénéfice de la soirée, qui avait réuni quelque 250 personnes dans les locaux flambant neufs du Lycée Vauban, est allé à l’organisation „Toutes à l’école“. Cette initiative, mise sur pieds par la journaliste Tina Kieffer il y a douze ans, permet actuellement de scolariser quelque 1.300 fillettes cambodgiennes. Les premières fillettes scolarisées ont passé leur bac cette année, elles ont toutes réussi et vont à l’université de Pnom Penh. „J’ai eu les larmes aux yeux lorsque j’ai annoncé ce résultat“, nous confiait Anne-Claire Coudray, qui comme Chantel Thomass est marraine de l’association qui vit entièrement de dons privés. Les Luxembourgeoises ont été généreuses. Tina Kieffer est repartie avec un chèque de plus de 20.000 euros.

Helmut Wyrwich
23. Oktober 2018 - 15.29

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