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Forum / Quo vadis, DP?
 Photo: archives Editpress/Fabrizio Pizzolante

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Alors qu’on célèbre les premiers cent jours du nouveau gouvernement, il est intéressant d’analyser la situation, le comportement politique ou l’évolution d’un parti, en l’occurrence le DP et de certains de ses mandataires. Il ne s’agit pas de parler nécessairement de dossiers précis, mais de faits plus ou moins récents avérés, qui caractérisent le parti politique sous rubrique, les démarches, ou les agissements de certains de ses mandataires, qui participent de l’image globale renvoyée par ce parti.

C’est ainsi que le DP a connu quelques soubresauts importants au cours de la législature écoulée, comme d’ailleurs, également, dans la législature présente. Une véritable série sans fin semble avoir commencé, plus que de simples faits divers, des agissements caractéristiques qui en disent plus long que des beaux discours ou des sourires. La scoumoune serait-elle en train de changer de camp?

Mais commençons par le début. Il y avait d’abord ce qu’il est convenu d’appeler „l’affaire S“, du nom de la députée européenne, élue sur la liste européenne du DP, grâce au député sortant. Pas de chance pour ce dernier, dont le rôle consiste surtout à répéter au Luxembourg les dires de la Commission européenne. Il pensait détenir avec S un bijou politique prometteur. Mal lui en prit. Double carton jaune, donc condamnation et mise sur la touche temporaire par le Bureau du Parlement européen à Bruxelles, pour avoir harcelé ses propres collaborateurs, exclusion temporaire de l’hémicycle, exclusion du DP. Le CSV avec son „Frëndeskrees“ ressemblent à des enfants de chœur (forcément).

Mais la situation de cette dame est très subtile, car toujours membre du même groupe parlementaire au PE que l’autre député européen du DP, celui qui avait choisi et pris Mme S sous sa protection, lui-même membre du Parlement européen depuis plus de 40 ans (sic), et qui se propose de rempiler une fois de plus (ou de trop?). Pas un vrai signe de renouveau. Mais la soupe est bonne à Bruxelles. Et en plus on y jouit d’une liberté totale, si peu contrôlée, si peu contrôlable. Et Joe Biden est encore plus âgé, n’est-ce pas?

Première ombre au tableau pour le DP.

Vive la photocopieuse de l’Université de Nancy

La deuxième ombre concernait sans aucun doute les turpitudes de l’ancien premier ministre, chef de fil du DP, pour avoir oublié de mettre des guillemets avant la première phrase de son „mémoire“ universitaire et, après, d’autres guillemets à la fin de la dernière phrase, ce qui veut dire, bien sûr, qu’entre les deux guillemets potentiels, aucune phrase de l’ensemble du document n’a été cultivée dans son propre jardin, hormis peut-être son nom et sa matricule. Alors que pour des faits analogues, appelés faux en écriture ou plagiat tout simplement, dans d’autres pays, cela aurait signifié la fin de la carrière politique, le „sunny boy“ de la politique luxembourgeoise s’en est sorti avec une pirouette, c’est-à-dire avec un seul carton jaune et des semblants d’excuses publiques. A peine une égratignure, même pas au sens figuré du terme …

Du grand art!

Ces deux péripéties auraient pu se traduire d’une manière ou d’une autre dans les résultats électoraux récents, mais non. L’électeur semble comme tétanisé, aveugle, face à de telles péripéties. Certes, le parti n’a pas gagné les élections, mais ne les a pas perdues non plus. Et rapidement il s’est mis à l’abri en formant avec le CSV une nouvelle coalition, décidée le jour même des élections, avant la clôture des bureaux de vote. On avait peur de se faire doubler par les socialistes …

Ainsi on réussit à faire semblant de défendre (au même titre?) à la fois les intérêts du patronat et ceux de la plupart des salariés de la Fonction publique, a priori un équilibre certes fragile, instable voire contre-nature, mais jusqu’à présent patiemment protégé. Et le CSV est tellement sur la même ligne. Le pouvoir d’adaptation du DP est sans limites. En fait c’est un vrai parti d’équilibristes, de pragmatiques, d’opportunistes. Même en difficultés, il retombe toujours sur ses propres pieds.

Un deuxième vice-premier ministre, non déclaré?

Vient la composition du nouveau gouvernement. Le chef de fil du DP prend d’assaut le ministère des Affaires étrangères, traduisant notamment son intérêt plus que décroissant pour la chose nationale. Dorénavant, il s’implique à sauver le monde.

Les affaires politiques, au Luxembourg, s’en ressentent. Les Anglais disent „absent-minded“. Pour preuve le dossier de la mendicité, eh oui, en coulisses pris en main par la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, en fait „l’homme fort“ de la majorité, voire l’architecte de la nouvelle coalition. Elle a toujours utilisé, au niveau communal, le CSV comme une roue de secours, avec bonheur. Contrairement aux socialistes et aux Verts, ils sont tellement malléables!

La façon magistrale d’envoyer au casse-pipe le ministre de l’Intérieur, tout en l’utilisant comme un pantin, est une preuve incontestable de son savoir-faire politique. Une éternité au pouvoir, ça paye quand même, surtout face à un „greenhorn“. Pauvre „petit Léon“, il est tombé dans le piège comme Obélix est tombé dans la potion magique. Le rôle du méchant pour „petit Léon“, et le rôle de la bienfaitrice pour elle.

Encore du grand art!

Moins exemplaire était la position prise par la vice-premier ministre bis, lorsque, après s’être fourvoyée et égarée dans les méandres juridiques du dossier de la mendicité, dos au mur, elle a commencé à critiquer à voix haute les responsables de la Justice qui, crime de lèse-majesté, ne partageaient pas sa (fausse) lecture du Code pénal. Dans un Etat de droit, un vice-premier ministre bis ne devrait pas faire cela, séparation des pouvoirs oblige.

Il faut d’ailleurs espérer que ces péripéties auront plutôt un caractère anecdotique que prophétique. Dans ce dernier cas, on ne serait qu’au début d’un „empuantissement majeur de notre vie publique“, comme n’a cessé de le répéter Robert Badinter, un phare parmi les grands juristes, récemment disparu.

La Justice comme point de mire

Hélas, on n’est pas encore sorti de l’auberge.

Ainsi, récemment, le président du groupe DP au Conseil communal de la Ville de Luxembourg, s’en est pris directement aux hauts dignitaires de la Justice, en leur suggérant notamment de se présenter aux élections, car ils avaient le culot de ne pas partager les (fausses) lectures juridiques de la majorité communale. En plus cette attaque ignoble a été conduite avec l’assentiment déclaré de l’ensemble du Collège échevinal!

Tristes sires!

Attention! Il ne faut pas ouvrir cette boîte de Pandore, dans une démocratie, il faut laisser la Justice en dehors des combats politiques. Le dictionnaire nous explique que „Pandore est le nom de la première femme mortelle de l’humanité, envoyée sur Terre par Zeus pour se venger des hommes. Curieuse, c’est elle qui ouvrit la fameuse boîte de Pandore et qui fit s’en échapper tous les malheurs dont les hommes ont aujourd’hui à souffrir.“

Comme la ministre de la Justice, normalement garant des institutions et de l’indépendance de la Justice, fait le canard, hélas comme d’habitude, donc elle ne remplit pas son rôle dévolu par la Constitution, une autorité incontestable, de la taille par exemple du nouveau Conseil national de la Justice, devrait pouvoir rappeler à l’ordre le DP, afin de le remettre sur le bon chemin pour sauvegarder l’équilibre des différents pouvoirs de l’Etat de droit et pour garantir le bon fonctionnement de ce dernier.

A terme, il y va même du fonctionnement tout court de notre démocratie.

Un autre événement récent n’a pas contribué à améliorer l’image de plus en plus controversée du parti sous rubrique, la „causa M“ comme on l’appelle dorénavant. Dans un lieu public, en l’occurrence un bistrot, et d’après un témoin indirect, un ministre du DP aurait eu une dispute violente avec une personne du sexe opposé, également une subordonnée. Drôle d’endroit et de façon pour discuter boulot. Il lui aurait administré une taloche, avec comme dégât collatéral, le bris d’une tasse de café. Avez-vous remarqué que tout le monde se préoccupe davantage de la tasse fracassée, et que personne ne parle du „frontibus“ de la subordonnée, apparemment égratigné?

Toujours est-il qu’une fois le calme revenu, la victime s’est abstenue (ou a été abstenue?) de déposer plainte. Mais comme aurait dit mon ami, l’ancien procureur général: „Et war net näischt!“ Entretemps le parquet a classé l’affaire, je ferai donc de même. Contrairement au DP, je respecte les décisions de Justice, je ne commente pas, mais je n’en pense pas moins.

Mais les dégâts, e.a. politiques, restent … Et un arrière-goût mauvais …

Point à la ligne.

Au-dessus des lois?

Mais le problème n’est pas seulement là. Il réside également dans le fait qu’au Luxembourg, un ministre semble être au-dessus des lois, quasi intouchable. Alors que le commun des mortels doit boire la tasse (olé, joli jeu de mot). C’est cet aspect d’impunité qui dérange, même si récemment les Verts ont payé cher leurs diverses affaires, Gardenhaischen et SuperDrecksKëscht vous saluent … Mais peut-être qu’un parti politique qui se considère comme „staatserhaltend“ sait-il mieux gérer ce type d’affaires … et s’en sortir contre vents et marées. Vite une pirouette et on passe à l’ordre du jour.

Un instant s’il vous plaît. La série continue. Voilà qu’une députée du DP, accompagnée d’une has been du CSV, s’en donne à cœur joie pour dénigrer, mépriser, dédaigner gravement les mendiants simples, des gens comme vous et moi, avec peut-être moins de chance dans la vie. Et, certainement, moins de revenu. Dans l’opinion publique un vrai shit-storm s’est déclenché, à juste titre. L’intervention des deux commères a été accompagnée, une fois de plus, entretemps devenu comme un rituel, d’une nouvelle attaque en règle contre la Justice. Je n’insisterai pas davantage, il m’est déjà arrivé de m’expliquer plus longuement sur le sujet, récemment.

Déjà assez de casseroles pour ouvrir une quincaillerie …

Toujours est-il que les diverses péripéties évoquées ci-dessus, des faits que dorénavant le DP traîne comme des casseroles, ne peuvent rester sans conséquences, ne seraient-ce que politiques, à défaut d’être juridiques.

Dans l’impossibilité de conférer un carton rouge à ce parti qui regorge d’arrogance, car exerçant trop et trop longtemps de pouvoirs et d’influences tentaculaires, victime des mauvaises habitudes et dérives justement liées à l’exercice du pouvoir, il faudra peut-être se résoudre ou se contenter à lui passer un savon politique, sous forme de carton jaune.

Au foot, jadis, cela s’appelait un avertissement!

Rendez-vous au prochain match, les prochaines élections, notamment!

Vivement le mois de juin!

Jéng
1. März 2024 - 6.35

Cher SK. L’hiver est long et vous voilà donc en manque d’inspiration à faire les poubelles, à racler les fonds de casserole. Nous exécrons, cher SK, ensemble ces méthodes peu glorieuses, que je ne qualifierai pas pour éviter de vous y associer. De grâce, cher SK. Je vous ai trouvé mieux inspiré …