ForumIl faut taper sur la table! Maintenant!

Forum / Il faut taper sur la table! Maintenant!
 Photo: Editpress/Julien Garro

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Monsieur,

j’imagine que vous avez suivi, sans intervenir, ou presque, hélas, les différentes péripéties de ce qui risque de devenir non seulement un feuilleton politique et judiciaire sans fin, mais un vrai boulet pour votre gouvernement, et un danger pour le bon fonctionnement de notre Etat de droit, de l’ensemble de notre société, du bon fonctionnement et du respect de la justice et de la législation existante. Je parle bien-sûr de la problématique de la mendicité, qui risque, si les pendules ne sont pas remises à l’heure, de porter gravement préjudice à notre vivre ensemble. Cela risque de dépasser largement les prérogatives des membres de votre gouvernement et concerne dorénavant l’ensemble de nos concitoyens, et pas seulement les électeurs des deux partis gouvernementaux.

La situation a tellement dérivé que votre intervention est non seulement souhaitée, mais entretemps devenue nécessaire.

Vous avez vous-même déclaré que la lutte contre la pauvreté, et non celle qui est appliquée depuis peu, contre les pauvres, figure parmi les priorités de votre gouvernement. Il faudrait dès lors présenter un plan ad hoc, positionner en deuxième ligne votre ministre de l’Intérieur qui se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il faudrait également lui rappeler ou lui faire réviser quelques fondamentaux du droit, notamment la législation existante, et ne pas lui permettre de définir ses propres lois, selon ses convenances, et faire appliquer par tous les ministres concernés un des éléments clé de notre architecture juridique, je veux parler de la hiérarchie des normes juridiques, un élément essentiel dans tout Etat de droit. Prenez exemple auprès de votre prédécesseur qui n’a pas hésité d’enfiler son bleu de travail pour faire revenir, dans le droit chemin, la famille grand-ducale, il y a quelques années. Il y a des dossiers délicats où un chef doit mouiller la chemise. Celui sous rubrique en fait partie.

L’ordre n’est pas un substitut à la justice

La semaine dernière, le procureur du parquet de l’arrondissement de Luxembourg, une personne estimable et responsable, une vraie autorité judiciaire, s’est cru obligée de rappeler à l’ordre deux de vos ministres, en insistant que la mendicité ne figure pas comme délit dans le code de procédure pénale en vigueur. Du jamais vu! Cela peut, j’ai l’impression, heurter votre ministre de l’Intérieur, mais la loi s’impose également à lui. Une piqûre de rappel de votre part ne ferait certainement pas de mal …

Avec sa manière de procéder, ce monsieur est en train non seulement de bousculer quelques principes élémentaires du droit mais de se mettre en dehors de tous les clous. Et comme vous avez déclaré ne pas hésiter à frapper avec le poing sur la table, je vous supplie de le faire le plus vite possible dans le domaine sous rubrique, dans ce quelque chose que je me permets d’appeler l’intérêt national.

Vous et votre gouvernement sont dans l’obligation morale et politique de trouver d’autres réponses à la situation calamiteuse des mendiants que celles qui sont opérées sous nos yeux. Je vous suggère d’emprunter plutôt le chemin d’une „solution sociale“ et non purement répressive et de charger votre ministre de la Famille de trouver, avec des concernés, des acteurs du terrain et des organisations ayant une certaine expérience dans le domaine, une offre qui réponde à la demande et à la situation des mendiants en question. Dans notre pays, cela ne peut être une question de moyens, mais seulement d’une volonté politique.

Au niveau communal il faudrait faire de même et privilégier, avec l’échevine responsable du secteur social, une telle solution plutôt qu’une approche purement répressive. Des signes avant-coureurs d’une telle solution pointent le nez, déjà, heureusement, si j’ai bien compris. Il faut en faire une vraie priorité.

Hélas, votre ministre de l’Intérieur a brûlé toutes ses cartouches et ne dispose plus d’aucune crédibilité dans ce dossier, sans parler d’une crédibilité plus globale. Il faut lui faire comprendre que, dans un Etat de droit, l’ordre ne peut pas constituer un substitut à la justice. Le slogan célèbre (que je déteste) est „law and order“ et non, tel pratiqué aujourd’hui, „order without law“. Je vous fais confiance pour bien lui expliquer la nuance des deux concepts, le life-long learning ne devrait pas s’arrêter devant la porte de son bureau.

La police n’est pas un jouet

Alors qu’une voix de la hiérarchie judiciaire, peu suspecte, a rappelé à l’ordre votre ministre et ses agissements illégaux, sachez que la chienlit, le désordre, la pagaille occasionnée auprès de la Police, qui ne sait plus à quel saint se vouer, par les autorités politiques, est néfaste pour notre Etat de droit. Il est inimaginable qu’au Luxembourg, au 21e siècle, le ministre d’un gouvernement démocratique oblige la police à enfreindre la loi, en lui enjoignant de pourchasser les mendiants, en les criminalisant. Et en l’invitant à ne pas respecter les dispositions légales en vigueur. Qui va porter, à la fin, la responsabilité?

Est néfaste également, que tout porte à croire que votre ministre de l’Intérieur donne de plus en plus l’impression d’être le jouet utile, le véritable pantin du Collège échevinal de la Ville de Luxembourg. Cela ne participe pas de son autorité ni de sa crédibilité qui a atteint, entretemps, des sommets. Hélas, négatifs …

Pour finir, je vous suggère que vous invitiez votre ministre, en charge de ce dossier, de se déporter. Manifestement il n’a pas les outils, ni les compétences, ni le doigté, ni la volonté de trouver une solution consensuelle, à moins que vous-même partagiez sa façon de voir et de faire.

Dans ce cas il faudra le dire plus clairement. Cela vous mettra, en terme de responsabilité politique, dans le même bateau.

Ou dans la même galère.

René Kollwelter est un ancien député et conseiller d’Etat
René Kollwelter est un ancien député et conseiller d’Etat Photo: Editpress/Alain Rischard
max.l
23. Januar 2024 - 8.59

-Vous avez vous-même déclaré que la lutte contre la pauvreté, figure parmi les priorités de votre gouvernement- (et non celle qui est appliquée depuis peu, contre les pauvres,) jo, awer de "Monsieur" huët nët "contre" gesot, hiën huët gesot, Eppes dofiir ënnerhouëlen.. ma wéi hiën ët effektiv gemengt huët, ka vërschidde sën dat huët de "Monsieur" awer vläicht nët esou gemengt, wéi mir vläicht ugehol hun wann Een dem "Monsieur" no lauschtert, da sën ganz vill Sätz an dësem genre dran hiën schneid een Thema un, an dréint ët esou, dat hiën dë Saatz zweedäiteg zu Enn brengt an da versteet, den Eenzelnen Dat wat him am logësten wär