La France grelotte sous les effets conjugués de la grippe et du froid

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Saisie par le froid, la France est aussi au coeur des épidémies saisonnières de grippe et de gastro-entérite, une situation à risques pour les personnes les plus fragiles, mais aussi pour le système de santé, ont souligné vendredi les autorités sanitaires.

Le pic de l’épidémie de grippe dans l’Hexagone „devrait se produire vraisemblablement la semaine prochaine“, a déclaré à la presse la directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS) Françoise Weber. Il s’agit d’une „épidémie classique“ qui, comme celle de gastro-entérite, n’a pas montré de caractère de gravité.
Mais à ces épidémies de saison, est venue s’ajouter cette semaine une vague de froid inhabituelle, avec des températures très largement négatives, qui sont descendues jusqu’à -20 dans les Ardennes. Une addition de phénomènes qui justifie de prendre quelques précautions – souvent élémentaires -, en particulier pour les personnes les plus vulnérables comme les personnes âgées ou les jeunes enfants. Réfutant l’idée que les virus puissent être „endormis“ par le froid, le Directeur général de la Santé Didier Houssin a notamment souligné qu’il était encore temps de se faire vacciner contre la grippe. Un geste „très important“ pour les personnes âgées et les personnels de santé.
 „Le vaccin est efficace et parfaitement adapté aux virus qui circulent“, en majorité de type H3N2, a-t-il précisé. Pour limiter les risques d’infection par les virus respiratoires (grippe, bonchite, rhume, bronchiolite), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) recommande de se laver souvent et soigneusement les mains, de se moucher avec des mouchoirs jetables et de porter un masque – habitude encore loin d’être acquise – lorsqu’on est malade. Le lavage des mains est aussi efficace pour limiter la transmission de la gastro-entérite. La diarrhée impose une vigilance particulière chez le nourrisson pour éviter la déshydratation, un risque qu’on a tendance à oublier en hiver.
„Il faut toujours avoir chez soi des solutions de réhydratation orale“, a conseillé la directrice générale de l’Inpes, Thanh Le Luong. Et ne pas hésiter à rappeler son médecin si besoin. Le Pr Houssin a souligné qu’en ce début d’année le système de soins devait faire face „à une charge de travail accrue“ et qu’il était „important que chacun l’utilise au mieux“. „Le recours aux services d’urgences ne doit pas être un réflexe“, a-t-il dit, invitant à se rendre d’abord chez son médecin traitant. Si besoin, l’appel au 15 permet d’être aiguillé vers un médecin.
La vague de froid n’a pas entraîné de pics massifs de recours aux urgences, mais les effets du grand froid „peuvent être décalés dans le temps“, a relevé le Dr Weber. Les personnes âgées ont semble-t-il pris la précaution de rester chez elles, a-t-elle indiqué, ce qui pose le problème de leur isolement. Comme en cas de canicule, elles ne doivent pas hésiter à se signaler auprès des mairies, ont souligné les autorités de santé, appelant également à une attention particulière pour les personnes qui travaillent à l’extérieur. Pied de nez à la France métropolitaine qui grelotte, l’île de la Réunion, dans l’Océan Indien, connaît de son côté depuis Noël un épisode de chaleur surveillé de près.
Les autorités sanitaires y ont déjà enregistré une augmentation de 36% des passages dans les services d’urgences pour les plus de 65 ans.