Samstag15. November 2025

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FranceRetraites: l’obstruction de LFI a empêché le vote du texte à l’Assemblée

France / Retraites: l’obstruction de LFI a empêché le vote du texte à l’Assemblée
Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, jeudi à Montpellier Photo: Pascal Guyot/AFP

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A minuit la nuit dernière devait s’achever la première phase du débat sur le projet de réforme des retraites à l’Assemblée nationale.

Un débat si méthodiquement entravé par la stratégie d’obstruction de La France Insoumise qu’en fin d’après-midi, on était encore loin du fameux article 7 (sur 20 au total), au cœur de toutes les controverses. A minuit également devait commencer l’examen du projet de motion de censure déposée par Marine Le Pen au nom du RN.

Une ultime astuce de procédure devait-elle finalement permettre – ce dont beaucoup doutaient hier soir – de prolonger le débat des députés avant d’envoyer le texte aux sénateurs, qui doivent entamer leur propre examen lundi? Ou bien, au contraire, l’obstination de LFI allait-elle réussir à priver, à coups de milliers d’amendements, les autres élus de leur droit et de leur envie d’en mener à bien la discussion et le vote? Quoi qu’il en soit, les deux semaines qui viennent de s’achever – comme elles avaient commencé: dans le tumulte et l’invective – n’auront vraiment pas grandi La France Insoumise.

Et singulièrement son fondateur Jean-Luc Mélenchon qui, de l’extérieur du Palais-Bourbon où il s’est bien gardé de briguer le renouvellement de son mandat au printemps dernier, a réussi à fracturer la Nupes dont il était jusque-là le porte-drapeau, à susciter la colère des syndicats, et à accentuer le malaise au sein de sa propre formation, déjà atteinte par l’affaire Quatennens puis l’éviction des instances dirigeantes, grâce à une manœuvre d’appareil confirmant l’absence de démocratie interne, de tous des cadres les plus en vue, au seul profit de son protégé Manuel Bompard.

Les syndicats, en effet, ont manifesté au fil des jours leur agacement, puis leur consternation, au spectacle affligeant que LFI offrait à l’Assemblée. On a pris conscience, à la direction de la CGT, de la CFDT, de FO et d’autres centrales, que loin de chercher à faire reculer le gouvernement au parlement, Mélenchon cherchait à faire reculer … l’examen et le vote de l’article 7, portant modification de l’âge courant de la retraite de 62 à 64 ans. Jouant manifestement la rue – où d’ailleurs les manifestations de jeudi, peut-être à cause des congés scolaires, ont sensiblement régressé – contre le parlement; et cherchant à contraindre le gouvernement à promulguer la réforme, faute de vote, par des voies non parlementaires, donc moins démocratiques.

„Hâte de vous faire battre?“

A l’usage de ceux qui en auraient encore douté, il a même publié avant-hier un tweet accablant pour condamner les communistes qui retiraient leurs amendements dans l’espoir qu’on aurait le temps d’en arriver à l’article 7: „Incompréhensible retrait des amendements du PCF (…). Hâte de vous faire battre?“ Cynique aveu, donc, du fait qu’à ses yeux, du débat ne pouvait sortir que la défaite; et accessoirement, mépris affiché pour ses autres partenaires de la Nupes qui, eux aussi, cherchaient à hâter la discussion sur l’essentiel.

Mais cette admonestation du patron de LFI visait également, sans le dire, les élus de sa propre formation, qui avaient eux aussi multiplié les gestes dans le même sens. Et dont les chefs de file évincés lors de l’„opération Bompard“ avaient tenu en banlieue parisienne un meeting séparé, avec la présence de diverses personnalités des autres partis de la Nupes tandis que, boudeur, M. Mélenchon allait faire de son côté une réunion à Montpellier, d’où il a d’ailleurs fustigé la „tragique erreur“ que constituait selon lui le fait de renoncer à ces milliers et milliers d’amendements destinés à paralyser le débat parlementaire.

Il semble en tout cas de moins en moins probable que l’ensemble de la gauche, indépendamment de l’issue de cette „bataille des retraites“ qui reviendra devant l’Assemblée après l’éventuel vote du sénat, puisse affronter de nouveau unie les prochaines échéances électorales. Aux européennes, les analyses de quatre formations de la Nupes sont si différents qu’on imagine mal une liste commune. Quant à la présidentielle de 2027, l’hypothèse d’un Mélenchon candidat unique de la gauche ne paraît plus guère faire rêver que … Mélenchon. Et Marine Le Pen, il est vrai, qui y voit probablement une chance de remporter enfin le second tour, et va faire faire, en attendant, un tour de piste parlementaire à sa motion de censure.

JJ
18. Februar 2023 - 8.37

Méchantloup reste le "casseur" à la une.