Donnerstag23. Oktober 2025

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FranceNommé premier ministre, Gabriel Attal va réunir dès cette semaine les „forces vives“

France / Nommé premier ministre, Gabriel Attal va réunir dès cette semaine les „forces vives“
Gabriel Attal (g.) et Emmanuel Macron lors de la visite d’une école à Orange en septembre dernier Photo: Ludovic Marin/Pool/AFP

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L’Elysée a annoncé hier en fin de matinée que Gabriel Attal, qui était depuis six mois ministre de l’Education nationale, était nommé à Matignon en remplacement d’Elisabeth Borne, dont Emmanuel Macron avait demandé (et, bien sûr, aussitôt obtenu) la démission la veille. Il devient ainsi le plus jeune premier ministre que la France ait eu. La composition du nouveau gouvernement n’est, elle, pas encore connue.

La rumeur qui courait depuis lundi après-midi aura donc mis toute une soirée, toute une nuit et enfin toute une matinée pour trouver sa confirmation officielle. Et cela contrairement à l’usage qui veut que, sous la Ve République, lorsqu’un premier ministre est remplacé par le chef de l’Etat, ce dernier annonce le nom de son successeur dans l’heure qui suit la démission du partant, ou à peu près.

Il est vrai qu’il aura flotté autour de cette succession à Matignon comme un air de IVe République – plus brièvement qu’à l’époque, certes! – tant cette transition a été mal gérée techniquement. Jusqu’à l’exhumation de cette notion d’„expédition des affaires publiques“ évoquée par M. Macron, qui aura rappelé des souvenirs aux plus anciens … Le communiqué de l’Elysée annonçant la nomination de Gabriel Attal, qui devait à l’origine tomber à 19 heures lundi, a été retardé d’heure en heure sans que la cause en soit officiellement divulguée, chacun sentant bien qu’en réalité d’ultimes tractations allaient encore bon train alors que le gouvernement n’avait déjà plus vraiment de tête …

De fait, il semble que le choix présidentiel en faveur de son jeune ministre de l’Education ait soulevé différentes objections dans la majorité, et aussi quelques arrière-pensées. Consultés (au dernier moment, visiblement), plusieurs ministres importants ont manifesté leurs réserves; ce serait notamment le cas de Gérald Darmanin pour l’Intérieur et d’Eric Le Maire pour les Finances, bien que ce dernier ait paru entretenir de bonnes relations avec M. Attal lorsque celui-ci travaillait à ses côtés comme ministre du Budget. Il est vrai que ces deux poids lourds du gouvernement n’avaient aucune raison d’accueillir dans l’allégresse la mise en orbite d’un possible rival, notoirement brillant, pour l’élection présidentielle de 2027 …

Des réserves dans la majorité

D’autres figures importantes de la majorité présidentielle, comme l’ex-président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, dont le nom avait aussi été cité pour Matignon, ou le chef de file des centristes, François Bayrou, faisaient également grise mine, jugeant notamment Gabriel Attal trop jeune et trop inexpérimenté pour le poste, ou mal positionné pour donner un nouveau souffle au quinquennat, et déplorant en outre de le voir abandonner si vite un ministère où ses débuts étaient jugés prometteurs. Il se dit aussi que le propre secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, aurait tenté jusqu’au bout de dissuader M. Macron de faire un tel choix.

C’est pourtant celui qu’a fait le chef de l’Etat, le sujet d’étonnement n’étant pas que sa volonté ait finalement prévalu, mais que cela ait pu prendre autant de temps. Une fois les choses enfin réglées et annoncées, l’exécutif a voulu, hier après-midi, aller vite. La passation de pouvoirs a été menée tambour battant à Matignon, et marquée, comme il est d’usage, par des compliments croisés, des remerciements et des encouragements, et même par une embrassade qui se voulait amicale, voire chaleureuse.

On aura noté que Mme Borne, après des paroles qui rappelaient son message de démission, a ajouté: „En prenant mes fonctions, j’avais adressé un message à toutes les petites filles en leur disant d’aller au bout de leurs rêves. Je pense que mon parcours démontre que, quelle que soit son histoire, tout est possible. Mais j’ai aussi pu mesurer assez souvent qu’il reste du chemin pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Alors, je le dis à toutes les femmes: tenez bon, l’avenir vous appartient!“

„Libérer notre économie“

Son successeur a pour sa part indiqué qu’il réunirait les „forces vives du pays“ dès cette semaine. Ajoutant: „Il faut, d’abord, donner la priorité au travail. Travailler doit toujours être mieux valorisé que ne pas travailler, alors que l’inflation, je le sais, continue de peser sur la vie des Français. Ensuite, c’est l’acte deux de la libération de notre économie, notamment avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises et de nos entrepreneurs. Et c’est, enfin, l’action résolue que nous devons mener pour notre jeunesse dont le talent ne demande qu’à s’exprimer.“

Et pour bien marquer sa résolution de s’attaquer sans plus attendre aux problèmes concrets, M. Attal a, dans la foulée, de cette passation de pouvoirs, pris le chemin du Pas-de-Calais. Cela pour rendre visite aux sinistrés des inondations, qui redoutent en plus, désormais, les effets du gel sur leurs maisons et leurs terrains dévastés. Mais pour autant, du côté de l’opposition, globalement le ton n’est pas tendre.

A gauche, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a estimé que „Macron se succède ainsi à lui-même“. La présidente du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a de son côté qualifié Gabriel Attal de „Macron junior, qui s’est spécialisé dans l’arrogance et le mépris“. Quant à Marine Le Pen, au nom du RN, elle a jugé que „les Français ne peuvent rien espérer de ce 4e premier ministre et de ce 5e gouvernement en sept ans“.