Samstag25. Oktober 2025

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FranceLe grand débat Macron-Le Pen aura été plus courtois que vraiment éclairant

France / Le grand débat Macron-Le Pen aura été plus courtois que vraiment éclairant
Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors du désormais traditionnel débat  Photo: AFP/Ludovic Martin

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Le désormais traditionnel débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle s’est déroulé jusqu’à tard dans la soirée de mercredi, sans apporter d’éclaircissements majeurs quant à leurs programmes, et sans, non plus, s’illustrer par les moments de tension parfois très vive que l’on avait connus il y a cinq ans.

Curieux destin que celui de ce face-à-face, dont toute la France semblait attendre soit un pugilat mémorable, soit des lumières inédites sur ce qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen comptaient faire si les suffrages des Français, dimanche, portait l’un(e) d’entre eux à l’Elysée. En particulier, l’hostilité acharnée qui avait marqué celui de 2017, particulièrement manifeste dans les interventions de Mme Le Pen qui était à l’époque mal préparée et visiblement tendue, fatiguée, n’a pas prévalu durant les échanges, même si ceux-ci sont restés vifs.

La candidate du Rassemblement national avait visiblement choisi, cette fois-ci, de jouer la modération dans la forme, tout en restant campée sur ses positions de fond, et en n’hésitant pas à contredire radicalement Emmanuel Macron, notamment sur le terrain économique et social, en particulier lorsqu’elle a critiqué son bilan présidentiel. Au risque de s’embrouiller plus d’une fois dans les dates, les appellations et les mesures, ce qui a permis à son adversaire de marquer des points avec cette condescendance qui exaspère tant l’opposition en général, et Mme Le Pen en particulier.

Macron qui a su se dégager d’une simple défense et illustration de son bilan élyséen, en attaquant de front le programme de cette dernière. Ce fut en particulier le cas sur l’Europe – que Marine Le Pen jure cependant aujourd’hui ne plus vouloir quitter, mais simplement réaménager – ou encore sur ses promesses de baisses fiscales „pour rendre du pouvoir d’achat aux Français“, ou d’alliance entre la Russie et l’OTAN.

De même encore pour le projet lepéniste d’interdiction du foulard islamique jusque dans la rue – „Si vous le faites, vous allez déclencher une guerre civile“, a alors prédit le chef de l’Etat. Ou à propos de l’écologie: au président sortant qui lui reprochait: „Vous êtes en réalité une climato-sceptique“, Mme Le Pen a répliqué: „Pas du tout! En revanche, vous, vous êtes un climato-hypocrite!“

Le président sortant à l’offensive

Les échanges auront aussi surpris par une autre dimension: la contre-offensive d’Emmanuel Macron a abouti à ce que, contrairement à ce que l’on attendait, c’est plus d’une fois son adversaire d’extrême droite qui s’est trouvée sur la défensive, notamment lorsqu’elle se faisait reprocher certains de ses votes parlementaires.

Selon la meilleure tradition, les partisans de l’un et de l’autre ont trouvé que leur propre candidat avait largement dominé l’autre; avec, chez les supporters de Marine Le Pen, un soulagement souvent très perceptible à l’idée que leur préférée ne s’était laissée, cette fois-ci, ni emporter, ni trop dominer.

Quant aux supporters de Macron, s’ils reconnaissaient volontiers hier que Mme Le Pen avait été „moins mauvaise“ qu’il y a cinq ans (quoique „pas encore au niveau“, comme titrait jeudi matin Libération), ils n’avaient de cesse, tout de même, de proclamer la supériorité de leur champion, et sa maîtrise des dossiers. Les derniers chiffres des sondages, publiés mercredi soir quelques heures avant le débat, pouvaient il est vrai les conforter dans leur optimisme, puisqu’ils accordaient 55,5% des intentions de vote à Macron, contre 44,5% à Le Pen.

Signe, en tout cas, que le climat était bien meilleur mercredi soir qu’en 2017: à une journaliste qui se félicitait de la courtoisie des échanges, Marine le Pen devait répondre en souriant: „Oui … C’est sans doute que nous avons vieilli!“ ; Emmanuel Macron s’empressant de répliquer galamment: „Non, pas vous! Mais moi, si! Je le sens bien …“

JJ
22. April 2022 - 9.28

" „Non, pas vous! Mais moi, si! Je le sens bien …“ Et pour cause. Faire l'opposition et critiquer toute mesure prise par le gouvernement ou encore pratiquant un populisme malsain,n'est pas si fatiguant que prendre des responsabilités. Ce n'est pas en interdisant la burka aux musulmanes que Le Pen gagnera les élections.Et le slogan " La France d'abord " n'a rien a voir dans une Union Européenne. De même ses "rondes-jambes" devant un Poutine massacreur ne sont pas bien vus en France. Espérons que ce sera sa dernière performance en politique.