Montag3. November 2025

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FranceDarmanin dénonce „un antisémitisme latent“

France / Darmanin dénonce „un antisémitisme latent“
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, lors de son intervention à l’Assemblée générale Foto: AFP

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Comme on pouvait le craindre, le conflit entre Israël et le Hamas commence à avoir d’inquiétantes répercussions en France. Un peu dans la vie politique officielle, mais aussi et surtout dans l’opinion publique, dont une très large majorité s’inquiète, cependant qu’une minorité, souvent relayée par La France Insoumise, accentue sa pression en faveur des islamistes.

Le constat le plus préoccupant est celui de prolifération des actes antisémites dans l’Hexagone depuis le carnage anti-juifs opéré le 7 octobre dernier par les tueurs du Hamas sur le sol israélien. Avant même que l’Etat hébreu ait commencé à riposter, et à plus forte raison depuis, les atteintes en tous genres contre les personnes ou les locaux appartenant à la communauté israélite de France se sont multipliées.

Hier, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’on en comptait pour l’instant 819 sur l’ensemble de la France, étant entendu que toutes n’ont pas nécessairement fait l’objet d’une déclaration officielle, et que leur nombre réel peut être plus élevé encore. Et le ministre de l’Intérieur a ajouté: „Il y a un antisémitisme latent, et ce genre d’opérations a déjà donné lieu à 414 interpellations de personnes commettant de tels actes; car nous mettons en œuvre des moyens très importants – 11.000 policiers et gendarmes – pour protéger les Français de confession juive, les synagogues, les écoles, les lieux que l’on pourrait qualifier de communautaires“, a-t-il insisté.

Il n’empêche: beaucoup de Français, juifs, mais aussi non-juifs, s’effarent que le drame du 7 octobre ait pu déboucher sur une telle situation, appelant de la part des pouvoirs publics de telles mesures de protection. Et les membres de la communauté juive multiplient désormais les précautions, évitant par exemple de s’attarder dans des magasins casher ou devant leur synagogue, voire de s’y rendre. Des personnalités, du monde du spectacle français notamment, hésitent de leur côté à afficher leur soutien à leurs compatriotes juifs, de crainte de représailles de la part des supporters du Hamas, dont la haine antisémite s’exhale désormais au grand jour.

„Déterminé comme Adolf dans les années 30“

Il a aussi été très remarqué que la prestigieuse AFP, l’Agence France-Presse de réputation mondiale (justifiée), n’osait pas, elle-même, sans doute pour ne pas mettre en danger ses correspondants et envoyés spéciaux dans les pays arabes, qualifier les tueurs du Hamas de „terroristes“. Tout comme, mais pour des raisons beaucoup plus directement électoralistes en direction de l’électorat d’origine immigrée, La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon (voir Tageblatt des 14-15 et 18 octobre). Et pour faire bonne mesure, un rappeur connu, Issa Lorenzo Diakhaté, dit Freeze Corleone, affiche dans un de ses morceaux sa fascination pour le nazisme: „J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30“, s’écrie-t-il, et sa totale indifférence au martyre juif: „Tous les jours, rien à foutre de la Shoah!“.

Cette effrayante résurrection d’un antisémitisme de combat, pour ne pas dire de pogrom, que l’on pouvait croire mort et enterré en France depuis la Libération, est cependant loin d’être partagée par l’ensemble de l’opinion, il s’en faut même de beaucoup. Ladite opinion est en fait, pour l’essentiel, effrayée par ces retombées françaises de la nouvelle guerre du Proche-Orient ouverte par le Hamas. Un tout récent sondage réalisé par l’IFOP montre ainsi que 82% des Français sont convaincus que le conflit aura des répercussions dans leur propre pays, 72% redoutant même que leur pays connaisse à l’avenir une attaque comparable à celle qu’a subie Israël le 7 octobre. Et plus des deux tiers des personnes interrogées soutiennent la décision prise par le premier ministre israélien de chercher à éradiquer le Hamas.

Il faut dire que la population de l’Hexagone est restée marquée par la série d’attentats islamistes, de masse comme ceux du Bataclan le 13 novembre 2015 (plus de 130 morts) ou de Nice le 14 juillet 2016 (86 morts), ou plus ciblés comme deux de Charlie-Hebdo le 12 janvier 2015 (12 morts) et l’assassinat des professeurs Samuel Paty et, tout dernièrement, Dominique Bernard. „L’attaque du Hamas sur Israël, c’est un Bataclan bis pour les Français“, estime l’analyste politique Frédéric Dabi. Et toujours selon le même sondage, 70% des personnes interrogées estiment que les manifestations pro-palestiniennes „devraient être interdites“.

Les plus grandes communautés juive et arabe d’Europe

Ce qui pose évidemment une question politique de fond: celle de la liberté de manifester. Le gouvernement a réussi jusqu’à présent à louvoyer entre l’autorisation pure et simple – il y a dix jours, et tout s’y est déroulé sans heurts notables – et l’interdiction formelle, comme samedi dernier. Quelque 3.000 militants pro-palestiniens, voire pro-Hamas, s’étaient tout de même rassemblés place de la République dans la capitale, ils ont été dispersés sans réels affrontements et environ la moitié d’entre eux ont été verbalisés. Mais le débat reste ouvert: on doit évidemment pouvoir condamner publiquement la politique de Benyamin Netanyahou et demander un cessez-le-feu humanitaire à Gaza sans faire l’apologie du terrorisme ou de l’antisémitisme. Et cela même si certaines pancartes, dans le court défilé parisien de samedi, pouvaient laisser craindre le contraire.

Reste, au-delà de ce problème, celui de la cohésion nationale, mise à mal par cette crise comme elle ne l’avait pas été depuis bien longtemps. Certes, la France est, de loin, le pays européen comptant à la fois la communauté juive et la communauté arabe les plus nombreuses, la seconde considérablement plus nombreuse que la première, et beaucoup plus inégalement intégrée. Mais cette situation n’est pas nouvelle, et elle n’avait pas engendré, lors des précédentes attaques dont Israël avait fait l’objet, notamment en 1967 avec la Guerre des Six-Jours et en 1973 avec celle du Kippour, de réactions réellement comparables, au-delà de quelques manifestations sans lendemain.

La fracture qui tend à se manifester aujourd’hui, même si elle n’affecte pas (encore?) la masse de l’opinion, risque d’exacerber des tensions sans doute préexistantes, mais qui n’affichaient pas un caractère si religieux. Et elle constitue, avec une dimension qui est loin d’être seulement sécuritaire, un lourd souci de plus pour un président et un gouvernement qui n’en manquaient déjà pas.

fraulein smilla
31. Oktober 2023 - 15.10

luxmann
Il me semble que en tant que ministre de la Police vous préférez le Bon Kox .

luxmann
30. Oktober 2023 - 22.50

En quoi l auteur de cet article sait il qu une tres large majorite soutient le fascisme latent du ministre Darmanin,lequel met chaque jour de l huile sur le feu pour preparer sa candidature presidentielle en 2027?