Ni l’ambassade de France à Kaboul, ni le gouvernement français n’ont cependant confirmé la nationalité de la victime de l’enlèvement. „A 09H15 (04H45 GMT), un Français qui se déplaçait à pied a été enlevé dans la rue par trois hommes armés dans Baharistan“, un quartier central et résidentiel de la capitale, a annoncé à l‘AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Zemaraï Bashary. „Un Afghan qui a tenté de l’aider en luttant avec les agresseurs a été tué“, a-t-il ajouté.
La victime était employée par une organisation non gouvernementale française, Amitiés franco-afghanes (Afran), spécialisée dans l’éducation, a précisé le ministère de l’Intérieur. „La police a lancé une opération massive de recherche dans la région. En raison de l’augmentation du nombre d’enlèvements, le ministère va créer une unité spéciale pour y mettre fin“, a assuré le ministère. Sur place, un témoin a expliqué à l‘AFP que deux étrangers avaient été pris en chasse par les ravisseurs. „J’ai vu deux Occidentaux poursuivis par deux hommes armés dans la rue, tandis qu’un troisième homme se tenait dans une voiture. L’un des deux Occidentaux a trébuché, l’autre a continué à courir“, a déclaré Hajatullah. „Alors que les ravisseurs se précipitaient sur l’étranger à terre, un homme est descendu de voiture et a tenté de désarmer l’un d’eux. Mais le second ravisseur a ouvert le feu sur lui et l’a tué“, a-t-il ajouté. „Les ravisseurs ont alors forcé l’étranger à monter dans leur voiture et ils ont disparu“, a précisé le jeune homme, âgé de 28 ans. Ce témoignage a été corroboré par celui de l’oncle du jeune Afghan qui est mort en tentant de s’interposer. „Mon neveu Malik a tenté d’empêcher les ravisseurs d’enlever l’étranger, il a saisi le pistolet de l’un deux, mais le second lui a mis cinq balles dans le corps“, a souligné Ghulam Hazrat. „Malik, qui avait 26 ans, a sacrifié sa vie pour empêcher un crime. C’est un héros“, a-t-il poursuivi avec émotion. Malik était le chauffeur du responsable des services de renseignement dans la province du Panshir, au nord de Kaboul, selon lui. Les talibans, au pouvoir en Afghanistan de 1996 à 2001, ont revendiqué plusieurs enlèvements, y compris collectifs, dans le cadre de l’insurrection qu’ils mènent contre le gouvernement afghan et les quelque 70.000 soldats étrangers qui le soutiennent. Mais des groupes criminels et des bandes armées sont aussi responsables de nombreux enlèvements d’Afghans et d’étrangers, le plus souvent pour obtenir une rançon.
L’enlèvement de lundi s’inscrit dans une série d’attaques spectaculaires, visant les autorités afghanes ou la communauté expatriée à Kaboul, qui se sont multipliées ces derniers mois. En janvier, huit personnes ont été tuées lors d’un attentat suicide visant le luxueux hôtel Serena. En avril, c’est le président Hamid Karzaï qui a été victime d’une tentative d’attentat lors d’un défilé militaire. En en juillet, plus de 60 personnes ont péri dans un attentat suicide contre l’ambassade d’Inde.
Le rythme des attaques s’est précipité depuis trois semaines. Jeudi, cinq personnes ont été tuées dans un attentat suicide à l’intérieur du ministère de l’Information. Le 25 octobre, un Britannique et un Sud-Africain, responsables de l’entreprise de transport express DHL, ont été abattus devant leurs bureaux au coeur de Kaboul par un de leurs gardes. Cinq jours auparavant, une humanitaire à la double nationalité britannique et sud-africaine avait été tuée par deux hommes à moto dans l’ouest de la ville, un assassinat revendiqué par les talibans, qui ont accusé son organisation de prosélytisme chrétien.
3. November 2008 - 9.37 Uhr
De Maart
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