Sarkozy à Washington avec un accord a minima avec les autres pays européens
Président en exercice du Conseil européen, Nicolas Sarkozy demande que le sommet de Washington aille au-delà de „principes vagues“, mais n’a pu arracher qu’un accord a minima aux autres pays de l’UE pour faire face à la crise financière internationale. Le président français, qui avait été le premier à réclamer un sommet avec les USA sur le système financier, a prévenu vendredi à Bruxelles qu’il n’irait „pas participer à un sommet de mondanités“ car „les Européens ne se contenteront pas de quelques principes vagues“. „Nous demandons à être écoutés, et entendus, et vite“, a-t-il martelé vendredi à Bruxelles, à l’issue d’un sommet extraordinaire réuni pour définir une „stratégie commune“ avant le sommet du G20. A Bruxelles, les Européens sont convenus de coordonner leurs politiques face à la récession annoncée et ont mis la pression sur les Etats-Unis, qu’ils jugent responsables du cataclysme par leur refus, des années durant, d’un renforcement de la surveillance des marchés, attitude qui a conduit à fermer les yeux sur des investissements toujours plus risqués et opaques des banques. Selon M. Sarkozy, l’Europe ira à Washington „avec la volonté de défendre une ligne, celle de la transparence et de la refondation“ du capitalisme. Les dirigeants européens „sont tous d’accord sur la nécessité absolue d’une coordination des politiques économiques“ pour faire face à la crise. Le président Sarkozy n’a cependant pu arracher qu’un accord succint aux autres Européens, notamment les Allemands et les Tchèques, Prague prenant le relais de Paris à la tête de l’UE le 1er janvier 2009. Le premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, a douché l’optimisme français de Bruxelles en déclarant que M. Sarkozy se rendrait à Washington avec un „mandat vague“ en raison des divergences des 27 sur le degré de coordination de leurs politiques économiques. Un nouvel accrochage a également opposé Nicolas Sarkozy au ministre allemand des Finances Peter Steinbrück, qualifié par le président français de „moins aimable“ que la chancelière Angela Merkel. Après avoir d’abord privilégié les solutions nationales en Europe, cette dernière s’est rangée au plan européen concerté lorsque le „tsunami“ a atteint son pays. En cause: le „gouvernement économique“ que M. Sarkozy voudrait voir instaurer dans l’UE pour parer aux turbulences de l’économie. Allemands et Tchèques, mais aussi le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui se méfient de l’activisme du président français, le soupçonnent de vouloir prendre la tête de ce gouvernement.
Berlin soupçonne également M. Sarkozy de vouloir, avec cette structure politique, mettre en cause l’indépendance de la Banque centrale européenne et de rogner sur les prérogatives nationales. Selon le président allemand du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, „l’expression gouvernement économique suscite le malentendu“, car donnant „le sentiment que les Etats membres (de l’UE) n’auraient plus leur mot à dire“. Le premier ministre suédois Fredrik Reinfled reproche également à M. Sarkozy de vouloir „trop“ réguler le système financier. Reproche qui est aussi en filigrane des déclarations de George W. Bush. Alors que le président Sarkozy continue de plaider pour une „refondation“ du capitalisme financier, le président américain sortant a mis en garde contre toute réforme qui menacerait la bonne marche du „capitalisme démocratique“. Nicolas Sarkozy pourrait toutefois trouver une oreille plus attentive auprès de son successeur, Barack Obama, partisan d’un plan de „relance“ de l’économie américaine.
11. November 2008 - 10.39 Uhr
De Maart
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